Fin se séjour festive en Casamance

Publié le par Maryline

Jeudi 12 mai : nous arrivons en début d’après-midi dans le village d’Abene, au bord de l’océan. L’ambiance y est très différente de ce que nous avons découvert jusqu’à présent : ici, c’est le royaume des rastas ! Drapeaux aux couleurs de la Jamaïque, dreadlocks, bérets à la Bob Marley et soirées Reggae… tout y est ! Enfin il va falloir me faire confiance quand je vous dis ça car je ne sais pas pourquoi mais j’ai pris très peu de photos ! Nous arrivons en toute fin de matinée, enfin, il est plus de 14h déjà… et nous avons faim ! Ca tombe bien, il y a beaucoup de restaurants dans ce village. On en essaie plusieurs mais ils sont déjà fermés ou n’ont plus rien. On nous explique que hier c’était l’anniversaire de la mort de Bob Marley et que tout le village a fait la fête toute la nuit et se repose aujourd’hui. Zach, dreadlocks cachées sous son bonnet et T-shirt avec une feuille de cannabis, se met en 4 pour nous aider mais sans succès. On finit par acheter quelques légumes et du pain et nous nous rapprochons de la plage pour trouver un coin où nous poser. Mais comme souvent en bord de plage, c’est un peu compliqué pour nous à cause du sable. On tourne et on vire sans succès. Nous sommes maintenant affamés, ça commence à râler sérieusement à l’arrière. STOP : on s’arrête comme des pouilleux au bord de la piste pour avaler une salade vite fait, on aura peut-être plus de chance le ventre rempli ! Après cette pause dej splendide, nous reprenons une piste qui s’avère à nouveau trop sablonneuse pour nous. Une voiture s’arrête alors à notre hauteur : Bienvenue (c’est son nom), nous accoste et propose de nous aider : il a un lodge avec quelques huttes de l’autre côté du village où nous pourrions rester sur le parking pour la nuit. Lorsque je lui demande combien ça nous couterait, il s’offusque presque « ah ben non, vous êtes mes invités ! ». Va pour le campement Baobab alors ! Sur place, nous pouvons compter sur l’aide précieuse d’Ousmane qui soulève le panneau en bois pour que nous puissions passer. Il est même prêt à couper des branches un peu trop basses, mais on le retient : ça passe juste en les écartant, on ne va pas saccager ton beau jardin ! Pendant le chemin vers le parking, il nous raconte qu’il n’a pas participé à la fête hier, car il ne voulait pas d’ennuis avec la police qui, selon lui, n’aime pas les rastas et profite de ces rassemblements pour faire des descentes. La peine, pour quelqu’un pris avec du cannabis, c’est plusieurs jours de garde à vue à Ziguinchor et les cheveux rasés « non mais vous imaginez, moi ça fait 6 ans que je fais pousser mes dreads, ce n’est pas pour me les faire raser à la première occasion ! », nous dit-il, outré.  Le lodge est sommaire mais sympa, les pieds dans l’eau. Bon le parking est loin d’être idyllique, mais ça fera l’affaire ! Le soir on aurait bien mangé un morceau au restaurant, mais il ne fonctionne pas. On se contente de boire un verre au bar et lorsqu’on rentre chez nous vers 22h, nous sommes apostrophés : « mais restez, la fête n’a pas encore commencé ! – la fête ? quelle fête ? – Tous les mardis, c’est soirée reggae au Baobab, les gens vont bientôt arriver ! ». Effectivement, nous entendons la musique (absolument pas reggae par contre…) jusqu’à tard dans la nuit !

Fin se séjour festive en Casamance
Fin se séjour festive en Casamance

Le lendemain matin, nous profitons de la grande plage devant le campement, puis nous rejoignons Manon et Ben, 2 voyageurs en 4x4 qui sont eux aussi partis pour faire le tour de l’Afrique, mais qui sont posés dans la région depuis 2 mois pour faire du workaway dans une ferme. Leur 4x4 est ultra minimaliste, un châssis court de 35 ans avec une tente de toit et aucun aménagement à l’intérieur. C’est toujours marrant de voir qu’il existe tellement de façons différentes de voyager ! Nos 3 véhicules prennent une belle place dans les rues d’Abene et on ne passe pas inaperçus 😉 En fin de journée, nous suivons les « Turtle Exp » jusqu’à la plage de Kafountine, un village un peu plus au sud. La piste est un peu sablonneuse mais ça passe, et puis avec 2 4x4 avec nous on ne craint pas grand-chose ! Bivouac sympa en bord de mer, Martin trouve un nouveau copain avec Franklin, le chien que Manon et Ben ont adopté au Maroc. Dommage que la plage soit très sale…

Fin se séjour festive en Casamance
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Le lendemain matin, alors que nous sommes en train de faire école, nous nous faisons déloger de façon assez rude par 2 hommes. Il semble qu’on soit sur un terrain privé. Aucun problème pour quitter les lieux, évidemment, mais on n’apprécie pas du tout la façon dont il nous parle… enfin dont il parle à Renaud puisqu’il insiste pour ne parler qu’à l’homme, alors que Charlie et Olivia sont davantage disponibles… Bref… Du coup on met un temps fou pour lever le camp, et on retourne sur Abene pour déjeuner tous ensemble un bon thebou dienne. Puis ben et Manon nous guident vers un autre joli spot en bord de plage. A nouveau on patine un peu dans le sable mais on arrive à les rejoindre pour passer encore une nouvelle soirée tous ensemble.

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Le lendemain, nos chemins se séparent à nouveau : Ben et Manon retournent travailler dans leur ferme, tandis que nous reprenons la route avec les filles. Vous vous rappelez le petit village de Bandial où nous avions dormi au pied des baobabs et gouté les huitres cuites préparées par les femmes du village ? Rémi et Nouha nous avaient proposé de revenir lors de la fête du village le 18 mai (une fête diola comme celle à laquelle nous avons participé à Kamobeul). Bon, nous sommes à 150km de Bandial et nous devrons refaire la même route en sens inverse pour remonter sur Dakar, mais notre choix est fait depuis longtemps : évidemment on y retourne, passer des moments comme ça en immersion avec une communauté ça vaut bien quelques kilomètres en plus ! Nous prenons notre temps pour y arriver, faisant de jolis bivouacs en chemin au milieu de la mangrove, des manguiers ou des anacardiers. Parties de Molky, jeux de société, séances ciné (les filles nous font découvrir RRRrrr, nous leur mettons la Cité de la Peur… partage entre générations 😉 ). Nous profitons de notre passage à Ziginchor pour faire un arrêt à l'alliance française: les enfants prennent leur dose de livres en français et on se régale au restaurant d'un délicieux pavé de boeuf et gratin dauphinois. Ah et o profite aussi d'être en ville pour déposer tous nos draps et serviettes dans une laverie. A 17h, on repasse à la boutique pour le récupérer. Mais il y a eu un problème d'électricité, il faut revenir dans 1h. 1h30 plus tard on récupère 7 kilos de linge qui sort à peine de la machine, donc mouillé. pépère se transforme en buanderie ambulante, on arrive à tout étendre à l'intérieur et ça embaume la lessive!

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Mercredi 18 mai, en fin de matinée, nous arrivons dans un village qui a bien changé depuis notre passage la semaine dernière : il y a un monde fou ! Tout le monde danse au pied de « nos » baobabs ! Nous mettons un petit moment avant de repérer Rémi dans la foule. Nous sommes les seuls touristes, les gens ont l’air contents qu’on soit là et on serre un nombre incalculable de mains plus calleuses les unes que les autres. Comme il n’y a pas beaucoup d’ombre à Bandial, le déjeuner se passe dans les maisons. D’office, Rémi nous prend sous son aile et nous nous retrouvons dans sa maison aux murs en argile fissurés avec d’autres membres de sa famille (assez difficile à suivre d’ailleurs car tout le monde semble frère ou oncle ici !) autour d’un gros plat de haricots rouges sucrés, suivis d’un plat de poisson en sauce avec du riz. Évidemment, l’alcool de palme coule à flot, servi dans de grosses calebasses, tout le monde se passe une petite louche creusée dans du bois. Je bois quelques gorgées mais passe vite mon tour car je n’aime pas ça du tout, Renaud est évidemment plus poli !! Puis en milieu d’après-midi, l’animation revient : les villageois convergent en musique et en dansant vers une autre place du village. Nous suivons le cortège. Enfin plus exactement, Renaud est embarqué par Rémi avec les hommes en tête de cortège, il réussi presque à le faire danser ! Les femmes ferment la marche en frappant sur des morceaux de bois et des casseroles. Nous reconnaissons les mêmes chants qu’à Kamobeul et les mêmes danses frénétiques lorsque le rythme s’accélère. Tout le monde est incroyablement bienveillant avec nous, j’essaie de faire quelques pas de danses parfois ce qui semble ravir les femmes autour de moi. Bref, nous passons un très bon moment ! En fin de journée, nous sommes tous réunis autour d’un arbre sec avec des dizaines de bidons au pied. « Quel est le programme maintenant ? » demandons-nous à Rémi. « Maintenant on boit, tout doit disparaitre ». Ah oui quand même ! Il est peut-être temps pour nous de nous éclipser alors, de toute façon le soleil commence à se coucher il est temps d’aller chercher un bivouac au calme. Au revoir Rémi, au revoir Nouah et merci au village de Bandial pour cet accueil chaleureux ! Ils nous ont demandé de revenir dans 2 ans pour la prochaine fête… Qui sait ?? …

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Le bivouac de ce soir est important, car c’est le dernier que nous passons avec Charlie et Olivia ! Je n’ai pas compté mais on a dû passer près de 3 semaines ensemble en cumulé depuis notre première rencontre aux puits de sel de Palmarin. Nous ne sommes pas de la même génération (elles ont 26 et 28 ans) mais nous étions vraiment bien avec elles, en accord sur les choix de bivouacs, les pistes, les repas, le rythme… Ca va nous faire drôle de nous retrouver tous les 5, quant à elles, elles vont retrouver le calme de ne pas avoir 3 gosses qui les harcèlent pour jouer 😉 

Jeudi 19 mai, nos chemins se séparent donc : les filles recherchent un endroit pour stocker leur véhicule pendant la saison des pluies, l’occasion pour elles de faire une pause et de rentrer quelques mois en France. De notre côté, ça y est, nous entamons la lente remontée vers la France. Chaque kilomètre dans les prochaines semaines va désormais nous rapprocher inexorablement du retour. Nos sentiments à ce stade sont mitigés : de la fierté quant au chemin parcouru, de la nostalgie que ce soit déjà fini, de l’inquiétude quant au retour et bien sur de l’excitation de revoir nos proches ! Mais restez connectés, il nous reste quand même 6 à 7 semaines de découvertes à vous partager 😉

Publié dans Senegal

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