Derniers jours au Sénégal… sous surveillance !
Mardi 31 mai, 14h30 : nouveau passeport de Louise récupéré à l’ambassade, nous voici enfin prêts à quitter le Sénégal ! Mais nous ne sommes pas tous seuls : depuis plusieurs jours, je suis en contact avec un journaliste de la rédaction de France 2 détaché en Afrique. Pour une série de reportages qui sera diffusée cet été au JT, ils recherchent des voyageurs en camping-car en Afrique… forcément nous ne sommes pas très nombreux et ils m’ont contactée via Instagram. Ça ne semble pas les déranger que nous ayons été filmés par TF1 il y a quelques années, et vous savez que j’ai à cœur de montrer que voyager avec des enfants en Afrique n’est pas si compliqué ! Nous avons donc donné notre accord, ce sera un reportage beaucoup plus court, quelques minutes seulement, c’est-à-dire quelques jours de tournage à peine. Nous rencontrons donc Killian, Mathis et Pap devant l’ambassade. Ils vont quitter la ville avec nous et nous suivre pendant quelques jours. Idéalement nous aurions aimé parvenir à Lompoul pour bivouaquer ce soir, mais la sortie de Dakar prend plus de temps que prévu. Et bien les voilà directement dans le bain en monde adaptation et improvisation 😉 Renaud repère une piste qui semble conduire près de l’océan. Par chance, nous trouvons assez rapidement un très joli bivouac en surplomb d’une longue plage, les enfants partent courir après les crabes pendant que Mathis nous pose quelques questions.
Le lendemain, séquence école sous l’œil de la caméra… autant dire séance moyennement productive ! Puis nous prenons la route pour rejoindre Lompoul où nous arrivons à l’heure du déjeuner. Pour faire quelques images sympas d’une activité, l’équipe nous offre un tour dans les dunes à dos de dromadaire. Car oui ici il y a un petit désert de sable avec de jolies dunes… une bizarrerie géographique sur quelques kilomètres au milieu des champs cultivés ! A chaque fois que je monte sur l’une de ces bestioles je me jure que ce sera la dernière fois, mais nous passons un petit moment sympa dans un cadre très différent de ce que nous avons connu au Sénégal ! La luminosité est très bizarre aujourd’hui, l’air est saturé de sable en provenance du Sahara, donnant à l’atmosphère une luminosité dorée comme sur de vieilles photos. Les enfants empruntent ensuite une planche de surf à l’écolodge dans lequel nous pique-niquons et s’amusent comme des fous à descendre une dune… ils sont bons pour prendre une douche dès le retour à la maison !
Les journalistes nous quittent ici, nous les retrouverons dans 2 jours. En attendant, nous nous rapprochons de la ville de Saint-Louis. Ou plutôt de sa fameuse langue de barbarie, cette bande de sable d’une trentaine de kilomètres de long, coincée entre le fleuve Sénégal et l’océan Atlantique. Nous essayons de bivouaquer proche du rivage mais ce n’est pas si simple, entre les espaces interdits car dans l’enceinte de la réserve et ceux inaccessibles à cause du sable. Alors qu’il part en repérage sur une petite piste, Renaud découvre au bord de la lagune un groupe de femmes qui cuisent et décortiquent des milliers de coques. Il en achète un bocal rempli pour 4€ ! Finalement nous cherchons un bivouac de l’autre côté de la route principale, et trouvons un emplacement au milieu de baobabs, d’acacias et de cactus.
Le lendemain, nous arrivons à Saint-Louis, péniblement car il y a plein de travaux et nous mettons un temps fou à arriver en centre-ville. Avant de visiter la ville à pied, nous décidons d’aller repérer un coin pour bivouaquer à l’extrémité de la ville. Nous passons juste devant le port avec son activité débordante, et le long de petites ruelles super photogéniques. Je suis impressionnée par le nombre de moutons qu’on trouve ici en pleine ville, parfois des petits troupeaux au milieu du linge en train de sécher… Sur le chemin, nous sommes arrêtés par une voiture immatriculée en Espagne. Pepe est un baroudeur de la vieille école, il fait tout un tas d’affaires avec le Sénégal, la Guinée et surtout le Mali. Nous discutons un bon moment avec ce personnage haut en couleurs et allons déjeuner avec lui dans une petite gargote. Puis nous retournons en ville en longeant à nouveau le port. Nous trouvons une petite place pour garer nos 7 mètres et partons nous promener dans les rues de la ville. Visiblement nous tombons le 1er jour d’un célèbre festival de Jazz, mais les spectacles n’ont lieu que le soir. La ville est plutôt jolie avec ses vieux bâtiments au style colonial, même si la plupart sont quand même très défraichis ! En fin de journée, nous retournons à l’extrémité de la ville pour nous poser pour la nuit. L’endroit est rempli de déchets, c’est désolant, mais ça fera l’affaire pour une nuit.
Vendredi 3 juin : Mathis, Kilian et Pap nous rejoignent sur notre spot dès le matin. Ils veulent filmer quelques plans de Renaud en train de conduire, et surtout un plan du camping-car sur le célèbre pont de Saint-Louis qui enjambe le fleuve Sénégal. Nous prenons ensuite le temps de faire quelques courses car nous allons quitter le Sénégal aujourd’hui, et nous savons qu’il y a moins d’opportunités de ravitaillement en Mauritanie. Puis en début d’après-midi il est temps de dire au-revoir à l’équipe de tournage qui va rentrer sur Dakar. Ils doivent avoir 2 ou 3 heures d’images pour un reportage de 3 à 4 minutes maximum, ça devrait aller ! Quant à nous, nous nous préparons à passer une frontière réputée difficile. Il y a 2 postes frontières dans le coin : Rosso, sur la route principale entre le Sénégal et la Mauritanie, est connu par tous les overlanders comme une frontière particulièrement corrompue, les témoignages de voyageurs ayant dû laisser plusieurs centaines d’euros sont nombreux ! Le poste de Diama est censé être moins corrompu, mais la piste côté Mauritanie n’est pas terrible et surtout le système informatique Mauritanien, indispensable pour faire nos visas, semble souvent en panne… et ils envoient les voyageurs sur Rosso. Bref, je vous épargne les détails, nous choisissons Diama et avons la jolie surprise de finaliser toutes les formalités en 1h30 ! RAS côté sénégalais, ils tamponnent sans sourciller notre carnet de passage en douane et nos passeports ; nous payons comme tout le monde 4000CFA pour franchir le fleuve qui constitue la frontière naturelle entre les 2 pays. Et côté Mauritanien tout se passe bien également : paiement des visas (55€/personne) et paiement d’une petite « taxe communale » avec reçu. Au niveau des douanes, ils veulent nous faire payer une dizaine d’euros pour un document qui normalement est gratuit… après une petite discussion Renaud finit par remporter la bataille et nous récupérons le passavant sans payer. Ça y est, nous voici en Mauritanie, 17ème pays d’Afrique de notre périple (25ème pays depuis notre départ en juin 2019)