Cette fois on remonte !

Publié le par Maryline

Jeudi 19 mai : après avoir quitté définitivement Olivia et Charlie, nous prenons la route en direction de la Mauritanie... Cap vers le nord et vers l'Europe! Bon enfin on va mettre quelques jours quand même ! Alors d'abord nous prenons la direction de la Gambie. Lors de notre 1er passage le mois dernier nous étions principalement restés au nord du fleuve Gambie, cette fois nous voulons explorer un peu la partie sud proche de Banjul, la capitale. Le temps de prendre la route et d’acheter quelques fruits au bord de la route, il est un peu tard quand nous arrivons vers le poste frontière de Selety, on hésite à s’arrêter avant pour passer la frontière demain matin, mais on arrive plus vite qu’on ne le pensait au poste d’immigration, bizarrement positionné 2km avant la frontière officielle. Bon ben go pour y aller ce soir alors ! Les formalités se font rapidement et dans la bonne humeur côté Sénégalais : coup de tampon sur les passeports, puis sur le carnet de passage en douane, le tout est expédié en quelques minutes. Côté gambien, nous perdons un peu de temps : d’abord à l’immigration qui tente de nous soutirer 5000CFA/personne (environ 8€/p). C’est un truc bien rodé qu’ils tentent à l’entrée et parfois à la sortie, mais qui ne repose sur rien de légal. Nous restons polis mais fermes, nous ne versons rien. Petite vengeance mesquine du douanier qui ne nous accorde que 8 jours sur le territoire… en l’occurrence on s’en moque car on va rester moins mais rien que ce geste en dit beaucoup sur la mentalité des officiels dans ce pays, j’y reviendrai dans mon article bilan. Puis le département « drogues » tient absolument, comme la dernière fois, à fouiller le véhicule. Cette fois-ci j’accélère la procédure en lui sortant directement ma boite à pharmacie avec plein d’ordonnances illisibles et des notices d’utilisation. L’agent semble être content de mon honnêteté, et il nous laisse partir rapidement. Nous revoilà donc en Gambie, ce petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal ! Pour cette première nuit, étant donné que nous arrivons tard, nous ouvrons notre appli Ioverlander pour voir s’il y a des spots pour bivouaquer dans les environs. Il n’y a rien en sauvage, mais un point parle d’une ferme qui recueille des ânes et des chevaux blessés dans laquelle il est possible de dormir en échange de quelques heures de travail. Voilà qui semble très sympa ! Malheureusement, nous devons nous arrêter quelques kilomètres avant d’y arriver, la piste devenant trop étroite et tortueuse pour nous. Nous nous posons au milieu d’un champ d’anacardiers, quelques jeunes viennent discuter avec nous et sont heureux qu’on leur donne notre numéro WhatsApp.

Cette fois on remonte !
Cette fois on remonte !

Le lendemain, nous nous dirigeons vers la plage. En suivant une piste à peine plus large que nous, nous arrivons sur un spot qui pourrait vraiment être idyllique… s’ils n’étaient pas en train de construire autour (avec pas mal de tas de gravats et briques), et surtout si la plage n’était pas dans un tel état. Mon dieu il y a vraiment de quoi être écœurés, marrées après marrées ce sont des kilos et des kilos de déchets en tout genre (pneus, bouteilles, gobelets, bidons, filets de pêche, poissons morts…) qui sont déversés sur cette immense plage. Les enfants se baignent quand même, mais moi ça me bloque vraiment et ça casse vraiment la dynamique « détente à la plage ». Du coup le lendemain nous tentons un autre spot un peu plus au nord mais c’est la même chose. Bon, la plage en Gambie c’est un échec pour nous… ça nous saoule un peu, allez hop on décide d’aller prendre le ferry pour traverser le fleuve. Nous arrivons comme des fleurs vers 16h sans nous être renseignés sur les modalités… un ferry c’est un ferry, non ? Et bien ici un ferry c’est un énorme bazar ! Déjà nous tournons un petit moment dans de petites rues pour trouver l’embarcadère, ensuite plusieurs personnes nous sautent dessus pour nous orienter et nous « aider », impossible de savoir s’ils travaillent ici ou pas. On nous place dans une espèce de file d’attente derrière un camion, dans une toute petite rue où les gens n’arrêtent pas de toquer sur le camping-car en passant, ce qui énerve passablement les enfants. Renaud part en quête d’un ticket, il est un peu baladé, se voit proposer des prix différents à chaque fois… à 18h30, on n’a pas plus d’infos, il y aurait 2 ferry mais l’un est en panne, on ne sait pas à quelle heure l’autre sera là… je sens bien le mauvais plan de devoir dormir là en pleine rue dans la queue…allez hop, changement de plan on va faire 160km pour rejoindre le 1er pont qui nous permettra de poursuivre notre route vers le nord !  Bon sur le papier c’est ok, mais en vrai le temps de sortir de la ville (du coup on ne visitera pas du tout Banjul), il fait nuit noire. Heureusement, nous ne sommes pas très loin de l’endroit où nous avons passé notre première nuit au milieu des anacardiers, il nous suffit de suivre le GPS en redoublant de prudence sur la route. 2km avant d’arriver, nous sommes stoppés (pour la énième fois de la journée !) à un contrôle de police. Un agent pas très aimable nous demande une taxe de 200 dalasi (=3,5€). Exceptionnellement, au regard de la journée un peu pourrie qu’on a passé, nous perdons rapidement notre sang-froid. Je lui pose un ultimatum : soit il nous laisse partir maintenant soit on se pose là pour la nuit et je prépare le diner pour ma famille. Évidemment il n’apprécie pas trop mon ton mais nous sommes « sauvés » par un accident qui se produit juste derrière nous. De mauvaise grâce il nous rend nos papiers et nous filons.

Cette fois on remonte !
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Cette fois on remonte !
Cette fois on remonte !
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Samedi 21 mai, en fin de matinée nous arrivons finalement au pont de Farafenni. Nous savons que des voitures ont récemment payé 3000CFA, aussi nous sommes surpris lorsqu’on nous demande le double. Nous demandons poliment sur quoi repose le calcul du péage et alors là les amis, ça part en cacahuète en quelques minutes. Visiblement la personne au péage se vexe de notre question, elle nous demande de nous mettre sur le bas côté et de laisser les autres voitures circuler ce que nous refusons, nous voulons simplement payer le prix juste puis traverser le pont ! Personne ne parvient à répondre à notre question pourtant simple : le prix est-il calculé en fonction du nombre de places assises ? au poids ? au nombre de roues (c’est le cas en Thaïlande par exemple) ? à la taille ? On nous propose de payer 4000CFA mais ça ne répond toujours pas à notre question 😉 Finalement ils appellent la police qui rapplique rapidement. Il nous confirme le prix de 4000 sans nous donner plus d’explications. Bon ok, on ne va pas y rester 3 heures non plus pour 1,50€ ! Mais nouveau problème, nous n’avons pas de CFA (monnaie du Sénégal), nous pensions payer le péage en dalasi puisque nous sommes en Gambie ! Nouvel esclandre avec les employés du péage, visiblement seuls les véhicules gambiens peuvent payer en monnaie locale, une règle bien débile à nouveau ! Bref, on arrive à faire du change, et après une jolie morale de la part du policier, et un mini mouvement de grève de la part des employés qui ne veulent plus nous donner de ticket, on finit par avoir notre reçu de 4000CFA correspondant au tarif pour des véhicules… de 12 à 24 places. Grrrrrrr !!!! Je précise qu’on ne cherche pas à gratter systématiquement pour payer moins cher, la plupart du temps aux péages les règles sont claires et affichées et on paie bien notre catégorie ! Mais quand rien n’est écrit on a vraiment l’impression, souvent, de devoir payer un peu plus parce que nous sommes étrangers. C’est usant et frustrant au bout d’un moment. Bref, avec tout ça, on expédie notre déjeuner en ville et on passe la frontière dans la foulée pour entrer au Sénégal. Cette frontière est connue pour être très corrompue, mais étonnement pour nous elle sera la plus rapide depuis le début de notre voyage : 20 minutes au total, aucun bakshish demandé, aucune fouille, rien ! Si seulement ça pouvait être toujours aussi simple !

De retour au Sénégal, nous avons RDV avec une famille qui vient de démarrer son tour d’Afrique ! Adil, Hynde, Eya, et Leïla sont partis il y a 4 mois pour un tour d’Afrique en van. Nos chemins devant se croiser autour de Fatick, une ville sans grand intérêt, nous leur proposons de se rejoindre à Faoye, à 20km de Fatick. Souvenez-vous, c’est le petit village que nous avions adoré le mois dernier, où nous nous étions embourbés dans le lac asséché. La baie est toujours aussi jolie, et de fil en aiguille nous passons 2 soirées super sympa avec eux ! Les enfants jouent super bien ensemble, ils s’amusent même à faire école ensemble, et nous passons des heures à discuter.

Cette fois on remonte !
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Mercredi 25 mai, nous quittons nos amis qui poursuivent leur route vers la Casamance puis la Guinée. De notre côté, nous ne savons pas trop quoi faire. Nous aurions bien pris la route vers la Mauritanie, mais nous avons fait une erreur de débutants en nous y prenant un peu tard pour prendre le RDV à l’ambassade pour récupérer le passeport de Louise qu’on a fait refaire (il arrivait à expiration). Idéalement on voulait y aller cette semaine, mais on a complètement oublié le pont de l’Ascension. Bref, on a RDV le 31 mai. Que faire alors de cette petite semaine ? Et bien pas grand-chose ! Nous décidons de retourner sur la petite Côte où nous étions allés pendant que le camping-car était sur le cargo. Arrivés à Saly, nous avons la surprise d’être interpellés dans la rue par… Olivia et Charlie ! Elles ont trouvé un endroit pour stocker leur 4x4 le temps de la saison des pluies, et dans quelques heures elles s’envoleront en direction de l’Europe. Elles nous font découvrir un tout petit restaurant « les délices de Cumba » où nous nous régalons de bons burgers et de crêpes en dessert à pris tout doux, ce qui n’est pas gagné dans cette ville touristique où résident bon nombre de français. Au moment de chercher un endroit pour bivouaquer, nous décidons d’aller jeter un œil à la plage principale, et avons la bonne surprise d’y trouver un grand parking plat. Et bien voilà qui sera parfait ! Bon ce n’est pas forcément le genre d’endroit que nous aimons particulièrement, il y a un peu de musique venant du restaurant à côté, quelques vendeurs de plage qui essaient de nous refourguer leurs « souvenirs », mais ce n’est pas aussi pire qu’on pourrait imaginer. En fin de journée, de nombreux sénégalais viennent faire leur sport, et juste à côté de nous il y a entrainement de lutte, l’un des sports favoris ici. Le lendemain matin, nous sommes seuls sur la plage… il faut avouer qu’elle est quand même super jolie ! La journée se passe à un rythme tranquille… traduisez on ne fait rien du tout, à part une petite sortie en ville pour retourner au même restaurant qu’hier.

Cette fois on remonte !
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Vendredi 27 mai, nous quittons Saly car nous avons un nouveau RDV avec une famille voyageuse ! Depuis que le Maroc a ouvert ses frontières il y a quelques semaines, pas mal de voyageurs ont pris la route pour descendre l’Afrique de l’Ouest. Jeanne, Olivier et Johann, 5 ans, voyagent avec un 4x4 Defender et une tente de toit pour 18 mois. Nous nous retrouvons sur le parking surplombant la lagune de la Somone et passons l’après-midi et la soirée ensemble. Jeanne est une artiste qui tient son carnet de route sous forme de dessins. Le matin, elle embarque Louise dans une petite session dessin au bord de la plage, et en profite pour faire un magnifique portrait. Qu’elle est belle ma fille !! Comme vous le voyez, nos journées sont bien chargées 😉

Cette fois on remonte !
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Le lendemain matin, nous nous quittons. Nous décidons de retourner sur le parking de la plage de Saly qui avaient le mérite d’être gratuit et qui nous offre de magnifiques couleurs au coucher du soleil. Mais nous n’y restons qu’une nuit car je trouve quand même qu’elle est trop touristique. Du coup dimanche soir nous préférons aller du côté de Toubab Dialaw, juste à côté de là où nous avions passé le week-end avec Stéphanie, Thomas, Mael et Léonie il y a plusieurs semaines ! C’est marrant de revenir comme ça sur des lieux où nous sommes déjà venus. Lundi, nous nous enfonçons dans la banlieue de Dakar, avec pour mission de trouver du gaz. Nous sommes tombés en panne en Casamance, et depuis impossible de trouver un endroit pour recharger nos bouteilles, tout le monde nous disant d’aller sur Dakar (depuis nous fonctionnons avec une petite bouteille de 3kg et un support pour pouvoir cuisiner directement dessus). Après quelques dizaines de minutes à tourner et à demander aux passants, nous trouvons enfin le dépôt de gaz de Total. Il faut discuter un peu mais ils acceptent de recharger notre bouteille. Ca sera quand même plus pratique pour cuisiner ! Nous voilà donc de retour à Dakar, près de 2 mois après l’avoir quittée. Nous retrouvons vite nos repères et nous faufilons dans les petites rues conduisant à la maison de Stéphanie et Thomas, pour une soirée pizza très sympa. Demain, nous écrirons le dernier chapitre de nos aventures sénégalaises, avec en prime une petite contrainte que nous avons acceptée de bon cœur…

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Publié dans Senegal

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J
quel voyage!!! <br /> je vous suis depuis plusieurs mois, J'aime beaucoup l'Afrique, mais c'est un pays dur, dur par la différence de culture, de niveau de vie, de climat et en plus par la corruption. Faire un tel voyage avec des enfants, je ne sais pas si j'aurai osé. Aujourd'hui le problème ne se pose plus, mes filles doivent avoir votre âge. <br /> Pour l'instant notre camion est tanké en Inde en attendant que la bourse se regonfle et que nous puissions repartir..<br /> Bonne reprise, les retours de voyages sont déprimants!! passer de l'Afrique noire au supermarché Leclerc du coin, ça déménage dans les neurones. Bonne continuation<br /> Chantal et Jean Marc
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T
Bonjour, bon retour vers chez nous ! je vous suis sur instagram, je suis impressionnée par votre vitesse ! pour tout vous dire, je ne pensais pas que c'était possible d'aller aussi vite, je pensais que les routes étaient en moins bon état... pas trop épuisant tous ces kilomètres ? est-ce que le sud du sahara est dangereux comme on l'entend parfois ? Merci pour ces partages et pour ces trois années d'exotisme que vous nous avez envoyé !
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