Coup de cœur familial pour le parc des Monts Balé
Les Monts Balé… il y a encore quelques semaines nous n’imaginions pas pouvoir y aller. En effet, l’Ethiopie a connu des troubles interethniques et interreligieux courant novembre, et la région de Shashamane et plus à l’est a été particulièrement touchée. Mais renseignements pris, la zone est apaisée actuellement, et nous n’hésitons pas beaucoup avant de prendre la route pour ce parc national où nous venons de passer 3 jours.
Comme Eliott a vraiment beaucoup aimé ce parc, c’est lui qui prend la plume pour vous le faire découvrir. Je reprend le relais en fin d’article pour quelques infos pratiques !
"Dès notre arrivée au parc, nous sommes agréablement surpris de tomber nez à nez avec des nyalas, animaux dont les mâles ont de magnifiques cornes, recourbées en forme de lyre. Nous croisons plusieurs phacochères qui creusent le sol à genoux, solitaires ou groupés. Lorsque nous nous installons au campsite, nous apercevons un groupe de nyalas qui nous observent. Ils sont parfois difficiles à repérer, mais heureusement, nous avons Papa, qu’on appelle « œil de lynx ». L’endroit est joli, avec une belle vue sur la vallée. Nous passons une nuit très calme, même si j’ai eu un peu froid car j’ai laissé ma fenêtre ouverte pour pouvoir entendre les animaux le lendemain matin 😊. Quand Papa s’est levé, il faisait 9°c, mais probablement 2 fois moins dans mon lit !
Après avoir pris le petit-déjeuner et fait une balade dans les bois, nous commençons à grimper vers l’autre partie du parc. La piste, plutôt bonne au début, devient de plus en plus accidentée à mesure que l’on s’approche du but. En roulant, plein de petite souris s’enfuient devant Pépère. Avant d’arriver à la route pour aller au campsite, qui est la plus haute d’Afrique (4100 mètres !!!) praticable en toute saison, Martin aperçoit un loup d’Ethiopie, dont il reste moins de 500 adultes dans la nature, dont la moitié aux Simien et l’autre aux monts Balé. Vu que nous en avons vu déjà 4, cela nous en fait 5 😉 ! La piste, en terre, est difficilement accessible à cause des ornières et nous ne pouvons pas aller plus loin et nous devons nous arrêter sur le côté. Nous arrivons au campsite (à pied, bien sûr) et nous nous dirigeons vers un lac intriguant car une sorte de fumée s’en échappe. Malgré l’air glacial, il est chaud !! Nous nous amusons à s’approcher sur des pierres car les bords sont marécageux. Papa, l’œil de lynx, aperçoit un loup de l’autre côté du lac. Il se fond dans le décor et nous mettons un peu de temps à le voir, même avec les jumelles. Mais cela nous fait tout de même 6 😊 ! Nous jouons à balancer des cailloux pour créer des mini éboulements. En rentrant, nous mangeons et au moment de nous coucher, nous mettons le chauffage en marche. Comme nous ne l’avons pas allumé depuis plusieurs années, il rechigne un peu et nous avons peur qu’il ne nous lâche. Finalement il fonctionne bien et nous avons trop chaud pendant la nuit.
Le lendemain matin, nous voyons beaucoup de rats taupe géants et nous nous tordons quasiment les pieds dans leurs galeries. Il y en a 6000 au km2 !!! Certains trous font la taille de mes bras ! Après le déjeuner nous partons et retournons à la partie plus boisée du parc pour y dormir. Les gardes sont gentils et nous laissent passer même si notre ticket n’est plus valide. Nous nous réinstallons au même endroit que le premier soir et nous allons nous coucher. Au matin, plusieurs nyalas passent devant le magnifique paysage qu’est la forêt combinée à la vallée derrière. Plus loin, un groupe d’environ 10 nyalas nous regarde fixement, la peur dans les yeux. Un mouvement trop brusque, un geste trop grand et ils s’enfuient en bondissant dans les arbres et les buissons. Malheureusement, ils partent beaucoup trop tôt pour nous (à peu près 3 minutes après que Maman les a repérés)".
Eliott
Voilà, toute la famille a vraiment apprécié ce parc, surtout la partie « fôret » avec beaucoup d’animaux. Pour ceux qui seraient intéressés d’y aller :
Prix d’entrée : 90 birr/adultes, 10 birrs pour les enfants <12 ans ; 40 birrs pour le véhicule. Les billets se prennent à Dinsho.
Le parc des Balé Mountains est bizarrement fait, il est séparé en 2 par une grande route et se compose de 3 zones : la prairie de Gaysay, visible depuis la route, permet d’apercevoir des nyalas et des phacochères. Nous avons dormi au campsite de Dinsho, juste après l’entrée du parc (gratuit).
La 2ème nuit, nous l’avons passée sur le plateau de Seneti, accessible après 45km de piste. Les derniers mètres étant inaccessibles pour le camping-car, nous n’avons pas pu dormir au campsite de Seneti mais juste un peu avant. A 4100m la température a bien chuté et à cause de l’altitude j’ai eu un peu de mal à dormir. Mais quel spectacle de voir au petit matin la nature givrée et un loup au loin ! (mon petit moment à moi, tout le monde dormait…)
Le 3ème jour, nous avons voulu aller plus loin vers la forêt de Harenna, une trentaine de kilomètres plus loin, mais la piste n’étant pas terrible nous avons rebroussé chemin. En fait je pense qu’elle est passable en camping-car, mais on en avait marre de faire de la piste 😉