Dans le désert de Negev
Après notre étape sur la mer Morte, maintenant place au désert ! Nous avons un peu de route pour descendre plein sud. Nous sommes dans le désert de Negev, un désert rocheux et assez vallonné ponctué par-ci par-là de sources d’eau claire. Nous arrivons en fin d’après-midi au point de vue qui surplombe le canyon Ein Advat, en plein milieu du désert. Le paysage d’en haut est bien joli, et nous avons hâte de le découvrir demain matin depuis le sentier qui suit le cours d’eau. Le soir nous nous posons sur un terrain un peu avant l’entrée du canyon. Les enfants, comme à leur habitude, explorent seuls les environs et reviennent surexcités : ils ont trouvé de belles pierres de silex ! Ils se mettent en tête d’allumer un feu, ça les occupe un bon moment. A côté de nous, un jeune couple israélien qui a loué une mini-caravane pour le week-end. Nous les invitons à diner avec nous et passons une agréable soirée autour d’un gros plat de poulet coco/curry (cuisiné au gaz, l’allumage du feu au silex n’ayant pas été concluant…).
Dimanche matin, nous faisons donc la courte randonnée au fond du canyon. Cette fois-ci, interdiction de se baigner, mais il fait un peu moins chaud donc on apprécie quand même la balade. D’autant que nous y voyons nos premiers ibex (sorte de chèvre de montagnes) en liberté ! Nous observons pendant un long moment l’une d’elle le long de la paroi rocheuse en face de nous. Les enfants sont fascinés, commentant chacun de ses pas acrobatiques. Comme ils vont aimer les animaux d’Afrique !
Après cette chouette balade nous reprenons la voiture pour nous rendre au Makhtsesh Ramon, à 35 kilomètres de là. Alors c’est quoi le Makhtesh Ramon, ben… c’est un Makhtesh, une formation géologique présente uniquement dans le Negev et dans le Sinaï et qui n’a donc pas d’équivalent en anglais ! Pour la faire courte c’est une sorte de cratère d’une quarantaine de km de long qui s’est formé naturellement par l’érosion des sols au centre d’un escarpement formé de roches plus résistantes. Le paysage au bord du cratère est de toute beauté ! Les couleurs vont du doré au orange avec parfois des amas de roches noires. On se sent tous petits !
Nous hésitons à dormir dans le coin, mais Renaud a envie de retrouver la mer. Soit, on roule encore un peu et ce soir on dormira le long de la mer Rouge, à Eilat ! Israël n’a que 14 km de côte sur la mer Rouge. A l’est, c’est la frontière avec la Jordanie, à l’ouest celle avec l’Egypte. Nous prenons la route qui longe le littoral pour trouver un bivouac. Lorsque nous nous baladons sur la plage à la nuit tombée, à l’extérieur de la ville, je m’aperçois que l’accès à la mer est fermé par une clôture ! En bonne française, mon premier réflexe est de râler : « non mais sérieux, ils sont paranos à ce point pour interdire physiquement l’accès à la mer ? On ne peut pas se baigner où on veut ?? ». Je me vois déjà obligée de revenir en plein centre-ville pour me baigner sur la seule plage autorisée. Je peux vous l’avouer, je boude un peu, ce n’était pas l’image que je me faisais de la mer Rouge. Ce n’est qu’en y retournant le lendemain que je comprends que je me suis un peu emballée. Mais ça, ce sera pour un prochain article …