Voyager en Israël en camping-car : notre bilan
Pour les personnes qui seraient intéressées d’explorer ce magnifique pays en camping-car, voici un bilan de nos impressions, nos ressentis et quelques infos pratiques. C’est évidemment très personnel, et votre expérience sera certainement très différente !
Durée : 27 jours, du 15 août au 11 septembre 2019
1700 kilomètres parcourus
Dépenses : 2330€, soit 86€/jour. Ce montant comprend nos dépenses quotidiennes en alimentation, carburant, parkings, restaurants/boissons, visites, ainsi que 300€ de frais mécaniques et 130€ de frais de sortie du territoire. Il ne comprend pas l’activité de plongée avec les dauphins (un extra !) ni les frais liés au shipping pour arriver en Israël. Cf détails ci-dessous
Ce qu’on a aimé (sans ordre de préférence) :
- Tel Aviv : le vieux port animé de Jaffa, la longue promenade en bord de mer, les nombreux cafés et restaurants en centre-ville… nous avons beaucoup aimé cette ville qui nous a semblé jeune et dynamique.
- Le lac Tibériade : c’est le 1er endroit en Israël où nous nous sommes posés 3 jours sans bouger, à quelques mètres de l’eau avec des arbres pour accrocher hamac et slackline. L’eau du lac est trop chaude et la plage parfois un peu sale, mais on a beaucoup aimé cette pause dans la chaleur étouffante de la vallée du Jourdain.
- Jérusalem : même pour des non-croyants comme nous, impossible de rester insensibles à ce que dégage cette ville. Les ruelles de la vieille ville, les fabuleux monuments et lieux de cultes des plus grandes religions du monde actuel, la vie animée des petits commerces… nous n’y sommes restés que 2 jours mais il y aurait de quoi faire beaucoup plus !
- Le désert de Judée : nous aimons beaucoup les déserts, et celuici, situé entre Jéricho et Jérusalem, est vraiment joli : très minéral avec ses collines de roche blanche et ocre, et la magie de quelques sources apportant la vie dans ce paysage aride.
- Nous étions en Israël en pleine saison pour déguster de délicieux fruits frais cultivés localement. La région de Galilée, notamment, est l’une des plus productives, nous avons traversé des plantations de bananes ou encore de mangues. Nous avons aussi mangé des prunes, des pêches, des nectarines, du raison… miam miam !
- La ville d’Akko : nous avons bien aimé cette petite ville portuaire au nord de la côte méditerranéenne, avec sa cité et ses remparts ayant vécus de nombreux épisodes historiques : l’influence de l’empire romain, les croisades, l’empire ottoman, les campagnes napoléoniennes…
- Les balades dans les wadis : en aout, il fait chaud en Israël ! Nous avons trouvé de la fraicheur dans les wadi, ces canyons avec de l’eau au fond. Mention spéciale pour les 2 canyons d’Ein gedi, le wadi David et le wadi Arugot dans lequel les enfants se sont bien amusés à glisser le long d’une mini cascade.
- L’accueil palestinien : nous adorons l’ambiance des pays arabes, et l’accueil des palestinens n’a pas dérogé à la règle : grands sourires, signes de bienvenue, salutations, invitations à prendre le thé… décidemment il y a un truc spécial dès qu’on voyage dans un pays musulman…
- La côte de la mer rouge à Eilat : dernière étape de notre mois en Israël, nous avons découvert la mer Rouge à Eilat, avec ses plages protégées, ses eaux claires, ses poissons tropicaux et sa baie accueillant une famille de dauphins.
Ce qu’on a moins aimé
- Les bivouacs sur les plages : d’une manière générale, nous n’avons pas trop aimé les bivouacs près des plages en Israël, surtout sur la côte Méditerranéenne. Les israéliens utilisent les caravanes en mode « campement sauvage » sur la plage, avec bâches en plastiques en guise d’auvent, équipement de cuisine dehors, générateurs bruyants, poubelles tout autour… pour limiter les dégâts, les autorités ont donc créé sur les plages des parkings réservés aux caravanes, sur lesquels nous avons dû nous installer nous aussi, serrés les uns aux autres. Ça gâchait un peu le côté idyllique de la plage !
- Le coût de la vie : ici le cout de la vie est le même qu’en France, voire un peu plus cher parfois, notamment pour le gasoil. Nous avons mangé quelquefois au restaurant, rien de très chic mais à chaque fois la note était plutôt salée !
- Le parc national de Majarse : j’ai écrit un article dessus : je n’ai pas bien compris l’intérêt de cette balade dans un canal verdâtre…
- Cette fichue habitude de laisser tourner les moteurs : ok il fait chaud, et ok ça doit être agréable d’avoir la clim dans sa voiture. Mais cette manie de laisser tourner les moteurs partout tout le temps, c’est vraiment pénible ! Au bord du lac de Tibériade, 2 fois dans la même nuit (à 2h puis à 3h du matin), j’ai dû aller taper à la vitre de 2 voitures garées à quelques mètres de nous pour demander aux types d’éteindre leur moteur. Ils s’étaient installés, clim à fond, vitres fermées et couverture pour dormir ! J’ai halluciné !!
- Les ruines de Cesarée : j’ai eu beau essayer de me projeter, je ne suis pas rentrée dedans, certainement à cause des installations touristiques sur le site et des rénovations trop « neuves » ne respectant pas franchement l’histoire du lieu. Après, les ruines qui se jettent dans la mer turquoise ça reste joli quand même…
Les petits trucs qu’on a remarqués
- Nous avons eu très peu de moustiques en 1 mois ! Après nous être faits dévorés en Italie, quel bonheur ! Nous avons appris à Eilat qu’en fait il y en avait mais que le gouvernement organisait régulièrement des campagnes de démoustification… pas très bio tout ça !
- Nos enfants ont découvert la circoncision en observant les petits garçons sur la plage. C’est Louise qui a posé le plus de questions 😉
- L’Alyah : en hébreu, le mot signifie ascension. Cela désigne pour un juif le fait de s’installer en Israël. Tout au long de l’histoire, il y a eu plusieurs vagues d’immigrations. L’une d’elle est particulièrement visible aujourd’hui, c’est l’immigration de 1 million de soviétiques après l’effondrement de l’URSS. Aujourd’hui les russes représentent 15 à 20% de la population israélienne. Beaucoup de choses sont écrites en cyrillique, et à notre arrivée à Haïfa nous avons mis un moment à comprendre pourquoi les gens nous abordaient en russe !
- Chouchou, glaces, beignets !! Si on devait travailler pendant notre périple, on pourrait ouvrir un food-truck. Visiblement notre camping-car ressemble aux petits camions qui vendent des glaces et des encas sur les plages. A plusieurs reprises des personnes sont venues devant notre grande fenêtre pour nous demander ce que nous vendions 😉
- Dans les campagnes, la plupart des villages ont 1 route d’entrée et 1 route de sortie, protégées par une grande barrière jaune coulissante pour assurer la protection du village. Pareil pour les colonies israéliennes implantées en Palestine (voire un seul accès gardé par des militaires armés).
- Tsahal, l’armée israélienne est essentiellement constituée des jeunes faisant leur service obligatoire : 2 ans pour les femmes, 3 ans pour les hommes. Et plusieurs centaines de millions de réservistes qui servent 1 mois/an et peuvent être appelés en cas de conflit. C’est assez déroutant de voir tous ces gamins en treillis, leur arme en bandoulière. On a compris que l’armée jouait un rôle très important dans la vie du pays et dans la cohésion de ses habitants.
Infos pratiques pour circuler en camping-car en Israël
- Point d’entrée : Haïfa. Nous sommes arrivés par cargo RORO (Grimaldi) depuis Monfalcone, en Italie. Pour toutes les infos sur cette traversée, je vous renvoie à l’article que j’ai écrit en arrivant. Visa de 3 mois gratuit obtenu à l’arrivée.
- Point de sortie : Eilat, à la pointe sud, pour rejoindre Aqaba en Jordanie. Taxe de sortie de 102NIS/personne payée à la Poste, en cash exclusivement. Sinon 5NIS/pers supplémentaires si paiement à la frontière.
- Importation temporaire : certificat d’importation remis par les customs au port d’Haïfa. Du coup je ne sais pas si on a payé quelque chose, peut-être inclus dans les frais de sortie du véhicule.
- Monnaie : le Nouveau Shekel Israélien (NIS), au taux de 1€=3,90NIS lors de notre passage. A noter qu’en territoires Palestiniens on peut également payer en Jordan Dinar (et en retirer).
- Routes : impeccables, c’est comme circuler en France ! Bonnes indications également, en 3 langues (hébreux, arabe et anglais).
- Bivouacs : aucune difficulté pour stationner, mais dans les zones désertiques il y a pas mal de terrains militaires interdits. Depuis 3 ou 4 ans les israéliens découvrent le camping en caravane (pas campingcar). Du coup pas de bivouac très joli sur les plages car les caravanes, qui restent là plusieurs semaines/mois sont parquées sur des terrains un peu pourris et sales. Nous avons ajouté quelques points sur iOverlander.
- Sécurité : nous nous sommes sentis en sécurité dans tout le pays, y compris en longeant la frontière syrienne. Nous avons très souvent dormi les fenêtres ouvertes. Nous nous attendions à beaucoup de contrôles d’identité mais n’en avons eu aucun.
- Circulation entre Israël et la Cisjordanie : nous nous étions faits une idée des checkpoints qu’on visualisait comme des passages de frontière. Aucun contrôle pour entrer en Palestine, et pour en ressortir nous avons à peine été arrêtés pour qu’un militaire contrôle vaguement le passeport de Renaud. Aucun regard pour le véhicule.
- Eau : remplissage des réservoirs gratuitement en station service le plus souvent.
- Carburant : en moyenne 6,50NIS/l, on l’a payé une fois à 8NIS/l – il est un peu moins cher en Palestine.
- Gaz : mêmes connecteurs qu’en France. Nous avons rempli une bouteille pour 59NIS, et on en a acheté une pour 200NIS dans une petite ville à côté de Bethlehem (point GPS noté sur l’appli iOverlander). Comme nous avons un frigo à compression, nous devrions être tranquilles pour plusieurs mois.
- Assurance : nous sommes couverts par la carte verte.
- Courses : RAS, on trouve facilement des supermarchés bien approvisionnés, notamment en fruits et légumes. Du pain tranché également. Possible de faire quelques courses dans les souks mais moins pratiques car ils sont souvent au cœur des vieilles villes ;
- Le bon plan : le yearly Israel Pass : pour 450 NIS (= 115 €) nous bénéficions de l’entrée gratuite pour toute la famille dans tous les parcs et réserves du pays pendant un an ; Super intéressant ! d’autres pass sont possibles mais limités à 15 jours. Voir sur www.parks.org.il