Bien arrivés en Egypte !
[infos pratiques sur le passage de frontière Eilat/Taba en fin d’article !]
Nous appréhendions beaucoup l’entrée en Egypte par la frontière de Taba, mais bonne nouvelle, pour une fois notre bonne étoile ne nous a pas lâchés et tout s’est bien passé ! Avant d’entrer en Egypte, nous devons repasser par Israël ; une vingtaine de kilomètres israéliens séparent la Jordanie, de l’Egypte via le golfe d’Aqaba. Comme lors de notre arrivée à Haïfa en août, ils nous demandent de sortir nos sacs pour les passer aux rayons X. Même réponse de notre part : « désolés nous n’avons pas de sac, c‘est notre maison tout est rangé ! ». Ils commencent à apporter des caisses et nous demandent de tout vider. On leur propose en souriant qu’ils le fassent pour être surs que ce soit bien fait. On doit avoir de bonnes têtes, ils laissent tomber l’idée et finissent par fouiller grossièrement le camping-car. En moins d’une heure tout est plié ! Nous dormons au même endroit que la dernière fois, sur la plage à quelques mètres de la mer. Mais nous n’avons pas le cœur à profiter du paysage, nous sommes concentrés sur la frontière de demain. Nous sommes en contact avec 2 familles de voyageurs qui nous précèdent. Les 2 ont dû refaire leur carnet de passage en douane pour satisfaire aux exigences des douaniers égyptiens (c’est en quelque sorte le passeport du véhicule, nous laissons une caution à un organisme en France pour garantir que nous n’allons pas revendre notre véhicule en cours de route). Et ils ont passé une dizaine d’heures à la frontière une fois leurs documents en ordre. Il faut dire que la situation est particulière et que les douaniers renforcent les contrôles : depuis plusieurs années, mais plus particulièrement depuis fin 2018, l’armée égyptienne est aux prises avec l’Etat Islamique qui contrôle plusieurs territoires dans les zones désertiques du nord du Sinaï. Nous comptons prendre la route côtière, peu exposée, mais des attaques ont parfois lieu contre les forces de l’ordre. Par conséquent tout ce qui pourrait être volé et être utilisé par les terroristes est interdit : 4x4, véhicules de plus de 8 places, bouteilles de gaz, véhicules diesel, couteaux, jumelles, drones, gopro, caméra de recul, lampes torches etc… Au bon vouloir du douanier présent le jour J, les 4x4 peuvent faire l’objet d’autorisations spéciales. Nous savons que notre pépère sera moins exposé, mais nous avons néanmoins plusieurs objets « à risque » dont nous ne voulons pas nous séparer et que nous planquons dans différentes cachettes. Avec un peu la boule au ventre… « et s’ils les trouvent, comment on justifie ? ». Nous préparons des histoires plus ou moins vraisemblables… En revanche le fait de rouler avec un véhicule diesel, on ne pourra pas le cacher ! Le douanier israélien nous prévient : « ils ne vous laisseront pas entrer avec ce véhicule ». Nous insistons pour essayer quand même.
Quelques minutes plus tard, nous nous présentons devant les douaniers égyptiens, armés de nos plus beaux sourires. On a briefé les enfants qui sortent leur sourire Colgate également. « 4X4 ? Diesel ? drone ? » nous demandent-ils en guise de bonjour. « No, yes, no » répondons-nous. Ils discutent ensemble, vont chercher une autre personne. On attend. Puis ils nous demandent de descendre nos bagages pour le contrôle sécurité. Nous les invitons à entrer chez nous pour fouiller. Le garde commence à inspecter minutieusement ma portière et la boite à gant. Ouille ça risque d’être long ! Finalement il accélère, et la fouille durera une petite heure. Ils sont plutôt aimables, le contact passe bien (les français nous précédant étaient tombés sur des gars mal lunés qui s’étaient montrés bien bourrins pendant la fouille). Ils regardent nos couteaux de cuisine, se concertent et les rangent ; idem pour l’appareil photo. Ils nous demandent si on a une caméra de recul, ou bien une gopro. Nous répondons par la négative. Ils nous envoient ensuite à l’immigration pour obtenir nos tampons d’entrée dans le territoire. Tiens, c’est bon signe ça ! Nous avons pu faire des e-visas avant d’arriver, mais à cause de leur site mal fichu nous n’avons pas pu faire les 5. Eliott n’a pas le sien, mais nous savons que nous pouvons le faire sur place moyennant 50$ au lieu de 25$. Renaud demande au comptoir de la banque comment ça se passe pour faire le visa et là surprise, il nous en donne un pour 25$ ! Nous passons donc l’immigration sans problème et retournons au véhicule. C’est ensuite Renaud qui prend le relais, seul, pendant que je reste avec les enfants. Il circule pendant quelques heures entre 3 bureaux dans le même bâtiment : celui qui vérifie le carnet de passage, celui qui gère le « traffic » et les autorisations de circuler, et celui de l’assurance. Il perd pas mal de temps à chercher une photocopieuse pour donner une copie de nos visas égyptien. A 14h30, il revient enfin, muni d’une plaque d’immatriculation à poser sur la nôtre et d’un permis égyptien. J’ai du mal à y croire mais ça y est, nous sommes en Egypte !
Dès les premiers tours de roue nous constatons les ravages de la chute du tourisme dans la région en raison de l’instabilité politique. Des centres de vacances délabrés se succèdent, laissés à l’abandon sur un front de mer pourtant magnifique ! L’ambiance est carrément glauque. A cela s’ajoutent les nombreux checkpoints lourdement armés. Mais à chaque fois, après l’obligatoire vérification de nos passeports et de la licence égyptienne de Renaud, nous avons droit au traditionnel « welcome to Egypt ! ». Une chose est sûre : nous ne ferons pas de camping sauvage ici ! Nous avons repéré sur notre guide ce qui semble être un campement sur la plage à une cinquantaine de kilomètres de la frontière, avec des huttes et des cabanes. Il y en a plusieurs le long de la côte en arrivant vers Nuweiba. Mais les lieux ne nous inspirent pas confiance, tout est désert, on ne sait pas quels camps sont ouverts ou fermés, donc nous descendons un peu plus bas. Dans la ville de Nuweiba, nous trouvons un morceau de plage entre des habitations et à côté d’un hôtel qui nous confirme que nous pouvons nous poser là sans crainte. Pour fêter notre arrivée en Egypte, nous allons diner dans le restaurant de l’hôtel, et découvrons à cette occasion que nous avons changé d’heure. Nous sommes revenus sur le même fuseau horaire que la France !
Le lendemain (25 septembre), nous descendons sur la ville de Dahab, un spot réputé pour la plongée dans la mer Rouge. Nous nous installons le long de la plage près de plusieurs restaurants (après avoir demandé conseil à un policier) et à quelques mètres du « canyon », un joli spot de snorkelling que nous découvrons avec les garçons : beaucoup de lionfish, un gros poulpe, un magnifique pufferfish (désolés on ne connait que les noms en anglais !). La gopro est toujours planquée donc nous n’avons pas pris de photos mais croyez-nous sur parole, c’est vraiment chouette 😉.
Aujourd’huidi (jeudi 27), nous avons réservé 2 plongées avec bouteille, Renaud et moi. Le Canyon et le Blue Hole nous attendent ! Nous laisserons les enfants affalés sur des coussins en train de boire du thé… et nous « achetons » nos 2h de liberté en les autorisant à jouer à la tablette. Bouh les parents indignes !!
Infos pratiques sur la frontière Eilat/Taba (Israël/Egypte)
- Pour sortir d’Israël, même si nous n’y avons passé moins de 24h, nous devons à nouveau payer la taxe de sortie de 102 NIS/pers (environ 25€)… grrrr…
- Il faut un visa pour entrer en Egypte. Nous en avons pris 4 en ligne sur le site www.visa2egypt.gov.eg à 25$/personne. Le dernier nous l’avons pris directement au même prix à la frontière auprès du comptoir de la banque dans le bureau de l’immigration. On n’a pas trop compris, les 2 familles qui nous précèdent de quelques semaines/jours ont dû payer 50$ pour avoir le visa sur place. On n’a pas posé de questions. Attention, bien vérifier que vous avez un visa pour toute l’Egypte car ils délivrent (notamment pour les touristes israéliens) des visas ne permettant de circuler que dans la péninsule du Sinaï).
- Prévoir de laisser à la douane les photocopies en 2 exemples des documents suivants :
- Passeport du conducteur
- Carte grise
- Permis de conduire
- Carnet de passage en douane (CPD) : couverture, 1èrepage et le dos
- E-Visa + tampon d’entrée Egyptien sur le passeport du conducteur
- On n’a pas vraiment compris quelle était la durée de validité de notre visa : le douanier à l’immigration nous a dit 45j mais sur le site evisa c’était indiqué 30 jours. Pour le véhicule nous avons 30 jours donc on restera dans cette limite.
- Il y a un ATM dans le bâtiment de l’immigration. Il ne délivre que 2000 LE à la fois, mais on peut renouveler l’opération plusieurs fois de suite, sans frais.
- Sont donc officiellement interdits de passer la frontière (il y a de grands panneaux dehors + des affiches dans le bureau des customs) : les 4x4, les véhicules diesel, les véhicules de plus de 8 places, les bouteilles de gaz, les grands couteaux et les armes. Ils nous ont beaucoup questionnés pour savoir si on avait un drone. D’autres voyageurs nous avaient prévenus que les douaniers détruisaient (ou proposaient de retourner en Israël pour envoyer les objets par la poste) : jumelles, caméras de recul, lampes torche puissante, tel satellite, GPS spécialisé « désert »… Ils n’ont rien dit par rapport à nos 2 bouteilles de gaz. Et nous avons le témoignage de 2 4x4 qui sont passés dans les 3 dernières semaines. Mais avec beaucoup de négociation, une autorisation de 24h seulement dans le Sinaï et une escorte militaire sur plusieurs tronçons de la route.
- Le CPD est vérifié et validé par l’équivalent de l’automobile club égyptien : une famille en 4x4 avec remorque a dû faire un CPD pour sa remorque (avec envoi DHL) ; un couple avec un 4x4 Nissan récent a dû refaire un CPD car la valeur qu’ils avaient déclarée était trop basse pour le douanier (idem, envoi DHL). Nous étions un peu stressés car nous avons déclaré une valeur du véhicule à 1700€ (pour laisser le minimum de caution pour l’Egypte, c’est-à-dire 4200€). Visiblement ça ne les a pas dérangés. Notre camping-car est de 2002.
- Les prix sont affichés à l’entrée de la frontière. Mais on a parfois payé un peu moins (pour l’assurance, par exemple), et parfois un peu plus.
- 1km après la sortie de la frontière, il y a une border tax à payer de 400 LE/personne et 200 LE/véhicule.
- Coût total de l’entrée en Egypte pour nous 5 + le camping-car : 3140 LE (=175€)
- Custom fees : 550 LE
- Traffic fees : 210 LE
- Insurance : 180 LE
- Border tax : 2200 LE