Toute une expedition pour un cadeau de Noël !
Samedi 19 décembre, c’est donc à 7, avec Marion et Lisa sa copine, que nous prenons la route filant vers le sud de Dar es salam. Notre objectif ? Arriver au ferry d’où partent les bateaux pour l’ile de Mafia. Nous n’avons pas beaucoup d’infos sur cette ile et les moyens pour nous y rendre, alors on verra bien sur place ! Malheureusement, il nous faut encore plusieurs heures pour sortir de la ville et la nuit tombe alors que nous sommes toujours en route. Encore un coup de Renaud pour tester sa nouvelle barre led 😉 En plus nous devons quitter la route principale et prendre une piste pour faire les derniers 60km nous séparant du ferry. C’est décidé, on s’arrête avant et les filles dormiront avec nous dans le camping-car. Jamais évident de trouver un bivouac de nuit, d’autant que les petites pistes qui partent de la piste principale sont le plus souvent impraticables pour nous. Finalement, nous nous arrêtons devant une maison et je vais demander si nous pouvons rester là pour la nuit. Personne ne parle anglais mais à force de gestes, de sourires et après une visite de notre maison sur roues c’est ok, nous dormons ici. Le lendemain matin, nous sommes réveillés par des gamins curieux (mais respectueux) qui discutent autour du véhicule. Nous découvrons alors que le village doit vivre de ses récoltes : autour de nous des épis de maïs, des ananas, des papayes, des bananiers, des manguiers…
Nous quittons nos hôtes improvisés et mettons ensuite 2 heures pour rejoindre la petite ville de Nyamisati, point de départ du ferry. Le temps de trouver un endroit sécurisé pour le camping-car (le parking de la seule guesthouse du village), de manger un morceau et nous embarquons à 16h pour un départ à 17h. Le bateau est bondé, nous sommes montés un peu tard et avons du mal à trouver des places, nous nous installons finalement dans un carré qui semble avoir été réservé par un groupe de tanzaniens. Je découvrirai plus tard que ce sont des chefs d’entreprise qui font un voyage ensemble tous les ans. Ce sont tous des musulmans très pratiquants, ils ont un peu de mal à me parler dans un premier temps puis tout se délie quand je leur parle de notre aventure 😉 J’aurai quand même une conversation surréaliste avec Kitangé, qui semble être le plus important d’entre eux, sur l’impossibilité pour lui de faire travailler ensemble des lions (comprenez les valeureux hommes) et des chèvres (comprenez nous, pauvres et faibles femmes…). Y’a encore du boulot les amies !! La traversée n’est pas particulièrement agréable : il fait chaud, il y a du roulis et les odeurs de gasoil amplifient la sensation de nausée. Nous sommes contents d’arriver à bon port ! Il fait nuit noire, et nous devons encore rejoindre l’hôtel qu’on a réservé via whatsapp. On décide d’ignorer les taxis et tuk-tuk qui nous interpellent et on s’engage sur le ponton pour rejoindre la terre ferme. Ce qu’on ne savait pas mais qu’on réalise rapidement, c’est que le ponton en question fait au moins 2 kilomètres ! Et nous sommes les seuls à le prendre à pied, tous les Tanzaniens prennent un transport !! Quel fou rire, d’autant que nous devons vraiment nous plaquer contre la frêle rambarde lorsque les bus passent devant nous, les passagers nous jetant des regards étonnés. Une fois arrivés au village de Kilindoni, nous devons encore rejoindre notre hôtel, le Afro Whale Beach Bungalow. Oh… c’est à 800m en passant par la plage, allez, on y va à pied ! Encore une belle idée !! Car la plage au départ du port est loin d’envoyer du rêve : elle est jonchée de détritus, on marche parfois sur des tas d’écailles et de boyaux de poissons et notre progression est ralentie par les dizaines de cordes retenant les bateaux. Mais finalement, on y arrive ! Et fiers de nous, on est en sueur, ça nous aura pris plus d’une heure, mais on aura économisé au moins 5$ !! Mouahaha😉
Le lendemain, nous restons à l’hôtel et profitons des hamacs et des transats. Enfin, nous 5, car pour Marion et Lisa, la journée s’apparente davantage à une enquête policière digne des « Experts » ! Marion s’est fait voler son téléphone portable dans son sac pendant qu’elle était en train de se baigner. S’en suivent plusieurs heures de recherche, de dépôt de plainte, d’allers-retours sur la plage pour tenter de localiser l’appareil, d’interrogation de témoins. Pour rien, évidemment, elle ne retrouvera pas son mobile ☹.
Mardi 22 décembre, nous sommes debout à 6h30 pour partir en excursion. C’est notre cadeau de noël à tous les 5, l’extra que nous avons décidé de nous offrir et la raison de notre présence sur l’ile de Mafia : nous allons essayer de voir des requins-baleine ! C’est le seul endroit où on peut les apercevoir en Tanzanie, entre octobre et février. Nous montons sur le bateau avec 3 autres touristes et filons au large. Nous tournons un bon moment avant d’en trouver une. Dès que l’équipage la voit, nous nous tenons près, ils s’écartent et tentent de nous mettre en amont du détacé et on saute dans l’eau ! C’est incroyable, le requin-baleine est juste en dessous de nous ! On essaie de le suivre, mais ce n’est pas évident car malgré son apparence tranquille il va assez vite. J’aide Martin à avancer mais on est rapidement distancés ; Eliott et Louise se débrouillent bien mais perdent du terrain peu à peu. Le bateau récupère finalement tout le monde est on repart un peu plus loin pour recroiser la route. L’opération se répète 5 ou 6 fois, c’est magique à chaque fois ! A un moment, Eliott se retrouve vraiment nez à nez avec le requin, il résiste à la tentation de tendre le bras pour toucher l’animal ! Techniquement il s’agit d’un petit requin-baleine mesurant autour de 6 mètres alors que certains spécimens peuvent aller jusqu’à 15m. Mais quand il vous frôle, les 6 mètres en paraissent 2 fois plus ! A un moment, Louise et Eliott sautent seuls, en plein océan, à 10 et 11 ans au-dessus d’un requin de plusieurs mètres… tout va bien 😉 Les enfants n’en reviennent pas, ils remontent à chaque fois dans le bateau en criant des « c’est incroyable ! » « j’hallucine !! » et en me racontant leurs exploits. Ah oui car pour moi l’expérience est un peu plus mitigée, au bout de la 3ème plongée je suis prise d’un violent mal de mer, et je suis plus occupée à vomir tripes et boyaux par le bastingage qu’à admirer les points blancs sur le requin-baleine. Le retour est un calvaire également mais je m’en moque car l’expérience aura été dingue quand même, on s’en souviendra tous longtemps de ce cadeau de noël 2020 ! Seule petite déception : notre gopro nous a lâché la veille, impossible de l’allumer !! Nous avons donc très peu de photos de ce moment magique, uniquement quelques-unes prises par Lisa avec son téléphone étanche.
L’après-midi, nous récupérons calmement car c’est assez sportif finalement ! Puis nous nous renseignons sur le ferry pour le retour car nous n’avons réservé que 3 nuits sur Mafia. Nous hésitons à rester un peu plus longtemps pour profiter du reste de l’ile mais renonçons pour une question financière : une grande partie de l’ile est classée parc national, il parait que c’est superbe mais il y a un droit à payer de 20$/adulte par tranche de 24h (10$/enfant). Nous sommes venus principalement pour voir les requins, c’est chose faite, maintenant nous allons regagner le continent. Il faut dire que nous avons eu notre dose de plage sur zanzibar et que nous avons vraiment envie de reprendre notre roadtrip. Marion et Lisa, en revanche, décident de passer Noel ici. Seul problème, le ferry dans ce sens part à 4h du matin ! On saute de joie, là…
Donc le 23 décembre, c’est réveil à 3h30 du matin, tuk-tuk pour rejoindre le ferry (non, on ne se fait pas avoir 2 fois et on évite la longue marche sur le ponton !), 1h d’attente sur le ferry à quai et 4 heures de navigation nauséeuse. Nous avons le plaisir de retrouver le même groupe de businessmen qui viendront visiter le camping-car chacun à leur tour à l’arrivée 😉 Et ensuite nous refaisons le chemin à l’envers : 2 heures de piste pour rejoindre la route principale, puis plusieurs heures de route pour rejoindre Dar et ses embouteillages avant de prendre la route qui part vers l’ouest. Il était chouette ce cadeau de Noel, mais quelle expédition quand même ! Nous sommes vannés quand nous nous posons le soir sur un joli bivouac en plein "bush".
Cette fois nous nous dirigeons vers la prochaine étape de notre périple africain : le Malawi ! Hum hum on va être obligés de prendre un peu de temps quand même car le Malawi vient de fermer ses frontières terrestres pour 2 semaines. Visiblement ce serait pour éviter un afflux de voyageurs sudafricains dans leur pays pendant les vacances de Noel (par rapport à la 2ème vague qui prend de l’ampleur en Afrique du sud). On va donc y aller polé polé en espérant que le pays rouvre comme prévu le 6 janvier !
Le 25 décembre, nous tentons notre chance à la porte du parc national de Mikuni. Le droit d’entrée est raisonnable pour un parc en Tanzanie (30$/personne, 10$ pour les enfants). Malheureusement, ils nous demandent 150$ pour faire entrer le camping-car et ça c’est inenvisageable pour nous d’autant qu’on n’est même pas certains de pouvoir aller bien loin sur les pistes. On essaie pendant une paire d’heures de discuter avec tout le staff du parc pour les convaincre de nous laisser entrer au tarif « voiture étrangère » de 40$ mais rien n’y fait alors on laisse tomber. Pour se consoler, on s’arrête pour 2 nuits dans un campsite avec piscine et bon resto, le soir de noël nous mangerons donc de bonnes pizzas et à défaut de partager les 13 desserts provençaux avec la famille de Renaud, nous nous régalons d’un énorme plateau de fruits locaux (saurez-vous tous les reconnaitre d’ailleurs ?) 😉 Accessoirement, Renaud profite également de cette petite pause pour réparer les feux qui font n’importe quoi depuis quelques temps. A cause des vibrations et de la poussière on a souvent des faux-contacts et des feux (clignotants, feux de position, marche arrière…) qui fonctionnent par intermittence. Cette fois, tout est bon… jusqu’à la prochaine fois 😉
Voilà pour le récit de ces derniers jours, nous vous souhaitons à tous de joyeuses fêtes malgré le contexte ! Ici nous avons vraiment l’impression d’être sur une autre planète et on ne s’en plaint absolument pas ! Encore un Noël loin de nos amis et de nos familles, dans un pays chaud ne fêtant pas Noel. C’est toujours étrange mais cette année l’ambiance aurait été un peu différente de toute façon. A très vite pour la suite !