1ers jours dans notre dernier pays en Afrique
Lundi 6 juin : c’est donc au Maroc que notre petit Martin soufflera ses 9 bougies ! Il est déjà un peu tard lorsque nos roues franchissent la frontière depuis la Mauritanie, et comme nous sommes dans une zone assez militarisée, nous préférons ne pas chercher un bivouac sauvage ; pour une fois la première grande station-service après la frontière fera l’affaire ! Pour ses 9 ans, Martin me demande un gâteau marbré… dont je rate complètement la cuisson, et on se retrouve avec une espèce de pneu immangeable… je vous ai déjà dit que je n’aimais pas cuisiner ?? Martin a 9 ans, et nous nous amusons à faire un petit calcul : d’ici la fin du mois de juin, il aura passé plus de la moitié de sa vie en voyage, pas mal, non ?
Le lendemain, nous reprenons la route, toujours la même longue ligne droite sur laquelle nous sommes déjà depuis plusieurs jours. Le paysage reste assez semblable : un long ruban d’asphalte avec du sable de chaque côté. Et toujours ce vent latéral qui fait fouetter le sable sur la route et sur notre carrosserie, comme si pépère avait besoin d’un petit peeling ! Fait rare depuis notre départ, nous roulons 350km aujourd’hui ! Et arrivons en toute fin de journée au sud de Dakhla, LA grande ville de cette région du Sahara. Nous nous arrêtons au PK25, un grand parking en bord de plage souvent squatté par des camping-caristes français qui y restent plusieurs mois en hiver. Vu que le Maroc n’a rouvert ses frontières terrestres que le mois dernier, il n’y a personne en ce moment. Enfin si, nous sommes accueillis à bras ouverts par Ollie, un allemand qui est ici depuis… 3 ans ! « welcome to the paradise », nous dit-il ! Surpris comme beaucoup de voyageurs par la pandémie en mars 2020 alors qu’il passait l’hiver ici, il a choisi de rester sur ce parking et se trouve tellement bien qu’il ne souhaite pas en partir. L’endroit étant réputé pour le kitesurf, il a appris à en faire, il pêche, il fait du troc, et vit avec moins de 3000€/an, bien plus économique que ce qu’il dépenserait en Allemagne. Alors à chacun son paradis, mais définitivement le PK25 ne sera pas le mien. J’y vois un parking sans charme, sans vue mer, avec des tentes de bric et de brac dans lesquelles semblent vivre à l’année des kitesurfers, une douche commune construite sur une source d’eau très riche en souffre (et donc sentant fort l’œuf pourri) et toujours ce vent et cette poussière qui commencent sérieusement à me peser sur le système !
Si ce n’était que de moi, nous ne serions pas restés ici. Mais Renaud accuse un petit coup de mou après ces longues journées de route, et nous décidons de rester 2 nuits. La 2ème journée s’apparente à une journée pyjama : il fait froid (enfin… autour de 25°), emmitouflée dans mon plaid je ne sors pas du camping-car, seuls Louise et Martin partent en « expédition » pour prendre quelques photos depuis la colline qui surplombe le parking. Anecdote amusante : alors qu’il est en train de faire sa leçon de géographie, Eliott se met à crier : « oh mais je connais cet endroit, c’est le supermarché en Namibie ! ». Sa leçon du jour porte sur les modes de vie moderne et traditionnels, et la photo d’illustration montre des Himbas dans un supermarché à Opuwo, une scène que nous avons effectivement vécue il y a quelques mois !
Après cette petite pause, nous reprenons donc la route jeudi 9 juin. Nous mettons 3 jours pour arriver à Guelmim. En chemin, nous faisons 1 joli bivouac au bord d’une falaise avec une chouette vue sur l’océan, un autre raté où nous sommes délogés par la police, nous nous arrêtons pour voir une arche naturelle creusée dans la roche. Le comble de l’excitation de ces quelques jours c’est lorsque nous nous arrêtons dans notre premier supermarché marocain et que nous y découvrons un rayon « clearance » (vente de produits à moitié prix car dates de consommation courtes) avec plein de fromages. Est-ce qu’on achète 1kg de fromage à tartiflette au mois de juin au Maroc ? Oui, tout à fait ! Et Louise qui se charge des légumes se lâche complètement sur les tomates cerises et en prend 3kg… c’est ce qu’on appelle être en manque !! 😉 Bref vous l’aurez compris, nous ne sommes pas hyper emballés par notre première semaine marocaine dans cette partie du Sahara. On aurait peut-être dû rouler encore davantage pour qu’elle passe plus vite, mais entre les réveils tardifs, les sessions d’école à rallonge et le fait qu’on n’a plus l’habitude de rouler longtemps (sans compter que mon épaule me fait souffrir si on roule plusieurs heures), on se contentait de 250 à 300km par jour.
Dimanche 12 juin, alors que nous sommes au milieu de nulle part près d’une piste à une trentaine de km de Guelmim (nous voulions la prendre jusqu’au bout pour atteindre une source d’eau mais elle s’est détériorée et on a préféré s’arrêter avant), nous avons des invités pour le petit déjeuner. Marie et Rémi, alias @desroutesetnous, sont en 4x4, ils sont partis de France il y a quelques mois et entament un tour d’Afrique sans date de retour prévue. Cela fait plusieurs mois que nous sommes en contact et les discussions démarrent naturellement autour d’un café et de tartines comme si nous nous connaissions déjà 😉 A tel point que nous ne voyons pas le temps passer et alors que nous avions prévu de reprendre la route chacun de notre côté (nous montons, ils descendent), nous décidons finalement de passer le reste de la journée et la soirée ensemble. Mais pas ici car il y a trop de vent et ce n’est pas très agréable. Nous les suivons dans un petit camping qu’ils connaissent à quelques kilomètres, entouré d’un petit muret coupant le vent. Nous passons une très bonne soirée avec eux, les enfants participant à toutes les conversations même une fois couchés dans leurs lits… ils nous ont fait bien rire avec leurs petites têtes sortant de leurs chambres respectives ! Le lendemain, nous nous séparons ; Marie et Rémi filent sur le Mauritanie, tandis que nous attaquons la visite du Maroc.