Premiers tours de roue au Sénégal
Jeudi 31 mars : cette fois ça y est, nous partons à la découverte du Sénégal ! Bon, on prend le temps de déjeuner un bon thieb poulet avec Stéphanie et ses enfants avant de partir, puis d’abord on doit s’arrêter faire le plein de courses (ce qui prend du temps vu qu’on a tout vidé avant le shipping), puis réussir à sortir de Dakar et de ses rues congestionnées. Sur les conseils de Stéphanie, nous empruntons les petites routes pour éviter les grands axes embouteillés. Nous voulons dormir près du lac Rose ce soir, l’une des attractions majeures du pays. Je ne sais pas comment on se débrouille, mais on se perd dans une petite ville aux ruelles ensablées. On se retrouve en plein milieu d’un marché, sous les regards interloqués des habitants qui doivent se demander ce que fait notre grosse maison au milieu des stands de tissus et des charrettes. On zig zag dans de petites ruelles, on demande notre route, on fait demi-tour, on hésite devant de gros bancs de sable… et finalement hourra on retrouve la belle route goudronnée qui nous conduit jusqu’au lac ! La nuit est déjà en train de tomber lorsque nous arrivons. Nous ignorons les rabatteurs regroupés à l’entrée du lac et nous nous garons sur le parking d’un restaurant dans une partie bien plus calme. Renaud est crevé après cette conduite intense !
Le lendemain, nous sommes réveillés vers 8h par un flot de voitures qui viennent se garer sur « notre » parking. Mais qu’est-ce que c’est que ce bazar ?? On entrouvre un volet et on découvre des dizaines de militaires français qui semblent partir pour une marche autour du lac ! Nous on ira un peu plus tard, pour l’instant c’est l’heure du petit déjeuner, on retrouve avec plaisir notre grille-pain et nos petites habitudes du matin sur la route. Puis après l’école nous nous dirigeons vers le lac à quelques mètres de notre campement improvisé. Effectivement il est bien rose ! La couleur est due à une bactérie vivant dans cette eau très salée. On ne le savait pas, mais la concentration en sel est plus importante ici que dans la mer Morte ! Après une petite séance photo (interrompue par Eliott qui a perdu sa tong dans l’eau et Renaud qui doit aller la récupérer…), nous retournons vers la voiture. La propriétaire du restaurant nous indique gentiment qu’elle ne souhaite pas que nous dormions une seconde nuit sur place, ce que nous comprenons tout à fait ; on trouvera bien un endroit cet après-midi. Et nous sommes abordés par l’un des militaires, Geoffrey : sa femme qui nous suit sur instagram lui a parlé de nous la veille ; ils préparent un tour du monde en camping-car pour l’année prochaine ! Comme le monde des voyageurs en famille est petit 😉
Nous rejoignons ensuite la partie la plus touristique du lac, où se trouvent les boutiques, les pirogues et les restaurants. Nous négocions une petite pirogue pour faire un tour sur le lac et s’y baigner. C’est drôle, ici où il est plus profond, le lac a plutôt une teinte orange ! Louise et les garçons se jettent à l’eau et essaient de nager mais à cause du sel qui les fait flotter ce n’est pas si facile ! Louise remonte rapidement car le sel la pique, mais les garçons restent un bon moment, préférant même rentrer à la nage à côté de nous. Au retour sur la berge, un grand rinçage à l’eau claire est indispensable ; ça tombe bien, il y a plusieurs petites sources tout autour du lac. Puis il est l’heure de trouver un restaurant pour déjeuner. On galère un peu pour trouver un endroit qui ne multiplie pas les prix par 3 ou 4, mais on finit par trouver une petite tente abritant une longue table et quelques chaises et proposant un délicieux mafé (riz + viande dans une sauce à la cacahuète) à 1000CFA l’assiette (=1,5€). L’occasion de partager la table avec un malien super intéressant qui fait du transport de marchandises un peu partout en Afrique et en Europe.
En fin d’après-midi, Renaud fait une surprise à Martin : il a réservé un tour en quad, activité qu’on ne fait absolument jamais mais que Martin avait demandé à faire dans le cadre de ses vœux de nouvelle année. Ils nous laissent bien installés au bord du lac et partent tous les 2 pour 1h30 de balade motorisée sur les sentiers entourant le lac et sur la plage, car le lac se situe à quelques dizaines de mètres seulement de l’océan. Ca serait sympa d’avoir un drône pour voir ça de haut ! Ils prolongent le moment à deux autour d’un verre sur l’une des terrasses et nous rejoignent à la nuit tombée, ravis de leur sortie père/fils. Nous décidons de rester dormir ici, à quelques mètres du rivage même s’il y a le village pas très loin ; ça nous semble calme, personne n’est venu nous voir et effectivement nous passons une nuit très tranquille.
Le lendemain matin, nous nous réveillons avec le lac rose sous les yeux, c’est quand même magique ! Le lac nous semble un peu plus rose et moins orange que la veille, c'est peut-être dû au vent qui souffle un peu ce matin. Pendant que les enfants font école, Renaud s’occupe de réparer la fenêtre de la salle de bains et moi je mets à jour la carte de notre trajet au dos du camping-car. Renaud passe ensuite un long moment à arpenter les stands de souvenirs. Il est incroyable, il discute avec tout le monde du coup ça prend des plombes !! Ça sent la fin du voyage en tout cas, autant nous avons été assez raisonnable dans l’achats de souvenirs/bibelots/petits cadeaux jusqu’à présent, autant je sens qu’on va lâcher la bride au Sénégal ! Ceci étant rappelez-moi de ne pas envoyer Renaud seul faire des emplettes… je ne sais vraiment pas ce qu’on va faire de ces 2 « verres » en corne de zébu… Nous voulions aller voir les ouvriers qui ramassent le sel sur la rive est du lac, mais il n’y a pas d’activité en ce moment. Tous les ans, pendant 3 mois il n’y a pas de récolte afin de laisser le sel se régénérer. On y voit quand même de gros sacs de sel, quelques pirogues mais effectivement c’est calme. Après 2 nuits passées ici, nous quittons le lac Rose, très contents de cette visite. Nous avions peur que ce soit très touristique et c’est vrai que les vendeurs de bibelots en plein centre sont un peu insistants, mais rien de méchant et le spectacle est quand même impressionnant !
Avant de descendre dans la partie sud du pays, nous décidons de retourner quelques jours sur la petite côte, cette longue étendue de plages juste au sud de Dakar. Nous découvrons la plage de Popenguine surplombée de sa falaise orangée. Comme tous les week-ends, la plage est prise d’assaut avec des gens qui font du foot, de la lutte, des pompes etc. Nous n’avons pas repéré de lieu tip top pour dormir dans le coin, nous restons sur le parking de la plage, mais cette fois nous n’avons pas la vue sur la mer, mais sur un gros tas de gravats et d’ordures. Tous les bivouacs se suivent et ne se ressemblent pas !
Dimanche matin, nous retournons à Toubab Dialaw où nous avions passé quelques jours en sac à dos. Ce n’était pas prévu, mais Stéphanie et Jérôme ont loué une maison sur la plage pour le week-end (demain est un jour férié au Sénégal) et nous ont proposé de passer. Nous y faisons la connaissance de Charlène et de ses deux filles, qui habitent la maison à côté. Nous passons un super moment avec tout se petit monde jusqu’au lendemain en fin de matinée : longues discussions où nous en apprenons encore davantage sur le pays, les enfants alternent entre la piscine et la plage, font du cerf-volant avec Jérôme, s’essaient à la slack-line… on se régale de lotte grillée pour le déjeuner et d’un plat de pâtes improvisées le soir. Bref, un petit air de vacances alors qu’on a à peine repris la route !
Nous quittons nos amis juste avant le déjeuner lundi, et sur les conseils de Stéphanie nous essayons de trouver un spot sur la lagune de Mbodienne. Nous trouvons un emplacement entre deux belles résidences, et avec l’accord des propriétaires d’un côté et du gardien de l’autre nous nous installons là pour la nuit. Les enfants piquent une tête dans la lagune, ou plutôt un genou car le niveau est très bas, tandis que nous discutons un long moment avec You qui est en train de ramasser des huitres et des coquillages lorsque nous arrivons. Il les prépare au feu de bois pour un client qui lui a passé commande pour le soir. L’endroit est calme, les gens nous saluent gentiment et s’attardent pour discuter un peu. Pour l’instant on trouve que les bivouacs sont faciles à trouver ici au Sénégal, et que les gens sont super accueillants sans être invasifs. Ça nous promet encore de belles semaines dans ce pays !