5 mois et demi en Afrique du sud, infos pratiques et bilan
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5 mois et demi… on n’avait pas prévu de passer autant de temps en Afrique du sud ! Mais une fois qu’on y est, on s’aperçoit que c’est un grand pays avec énormément d’activités ! Il y en a vraiment pour tous les goûts : des randonnées, des parcs animaliers, quelques villes sympas, des cascades, des activités sportives (saut à l’élastique, surf, plongée…), des milliers de kilomètres de plages, du bon vin… Sans oublier un accueil chaleureux et des paysages magnifiques… vous comprenez maintenant pourquoi on y a passé autant de temps 😉 Voyager en Afrique du sud est très facile, il y a les structures adaptées, les gens parlent anglais, et c’est plutôt bon marché. Je ne dirais pas qu’on a eu un coup de cœur, car on a un faible pour les pays un peu plus éloignés de nous culturellement, voire un peu plus « compliqués », mais on gardera de très bons souvenirs de l’Afrique du sud !
Durée : 159 jours, du 16 septembre 2021 au 29 janvier 2022 puis du 15 février au 9 mars 2022 (on a passé 2 semaines au Lesotho entre les 2)
16 300 kilomètres parcourus
Dépenses : 10 477€, soit 66€/j. Ce montant comprend toutes nos dépenses sur place à l’exception des vols pour Dakar et du shipping du camping-car. Parmi les gros postes, nous avons notamment dépensé 1500€ en frais mécaniques : entretien courant (vidange, amortisseur…), et surtout changement de nos 5 pneus et remplacement de l’étrier de frein arrière gauche. Sans ces grosses dépenses qui ne sont pas forcément liées au pays, nous serions autour de 57€/j, c’est-à-dire tout à fait dans notre moyenne quotidienne. L’extension de visa nous a également couté cher (surtout vu le résultat !!), 500€. Côté courses, nous sommes à un peu plus de 14€/jour, un poil plus élevé que notre moyenne générale mais on a acheté parfois des choses plus chères qu’on trouve peu dans les autres pays (fromage, roquette, champignons, plus de viande que d’habitude…). En Afrique du sud, nous avons acheté des vêtements et chaussures pour les enfants, après 2 ans il était temps ! Côté activités, le budget de 1 362€ nous semble raisonnable par rapport à tout ce qu’on a pu faire (saut à l’élastique, zip line, safari privé, 2 safaris de nuit, musées, dégustations de vins…) d’autant qu’on a fait avec mes parents certaines activités 2 fois (le téléphérique de table mountain par exemple), ou qu’on n’aurait pas forcément fait (safari privé à 100€, robben island à 120€). A noter que nous avons acheté en arrivant la Wild Card famille à 350€ qui nous a donné accès à tous les parcs nationaux et certaines réserves pour 1 an. Au total nous avons passé une quarantaine de jours dans des parcs en Afrique du sud, autant dire qu’on a bien rentabilisé la carte ! Et enfin dernier poste un peu élevé par rapport à nos habitudes : celui de l’hébergement. Il comprend les 10 nuits passées à Durban pour l’organisation du shipping (56€/nuit), et 20 nuits en campings (dont 12 dans des parcs nationaux) à 24€/nuit en moyenne. Je reviendrai en détails sur nos bivouacs dans la rubrique infos pratiques.
On a aimé
- Les parcs animaliers : s’il y a bien un pays où on peut se régaler en termes d’animaux sauvages, c’est bien en Afrique du sud ! Les parcs sont facilement accessibles en véhicule normal, adaptés aux familles et aux voyageurs individuels et très accessibles financièrement. Alors c’est sûr, on n’a pas le côté « crazy wild » du Botswana, peut-être une concentration d’animaux moindre qu’au Kenya et en Tanzanie, et évidemment plus de visiteurs qu’en Zambie ou au Zimbabwe, mais nous on a adoré, l’excitation de chercher les animaux, le plaisir de rester des heures à côté de scènes dignes de national geographic… Au total nous avons passé environ 25 jours dans des parcs « à animaux » en Afrique du sud, et voici notre classement par ordre de préférence, tout à fait subjectif comme d’habitude 😉
- Kgalagadi Transfrontier Park (7j) : notre chouchou à l’unanimité, pour la proximité incroyable avec les félins ! Mais c’est un parc plus exigeant que les autres : pistes de tôle ondulée, beaucoup de poussière, grosse chaleur… On n’y voit peu de gros troupeaux, il n’y a pas d’éléphants ni de rhinocéros et peu de pistes à emprunter. La technique est donc plutôt de se poser le matin et le soir devant un point d’eau et d’attendre… notre patience a toujours été récompensée (lions, léopard, guépards…).
- Kruger National Park (9j) : certains « aventuriers » le boudent à cause de sa fréquentation et de ces routes partiellement goudronnées, nous on l’a adoré pour sa facilité et la quantité incroyable d’animaux que nous avons croisés, souvent seuls finalement : ces 2 lions en train de dévorer un zèbre, les 5 hyènes cherchant des noises aux 18 lycaons, ce crocodile qui est venu prendre l’ombre de pépère, ce léopard majestueux pour nous tous seuls pendant 2 heures, ces 6 lionnes faisant la sieste à 3 mètres de nous… Alors certes sur certaines portions il y a vraiment beaucoup de voitures et on n’a pas particulièrement apprécié les campsites bondés, mais tout ça est vite oublié finalement !
- Addo Elephant National Park (2j) : on pensait être un peu blasés car des éléphants on en a quand même vu beaucoup (notamment à Huangwe au Zimbabwe) mais finalement non. Nous avons adoré la proximité avec les éléphants et leur nombre impressionnant, et avons assisté à de très jolies scènes de vie avec des bébés notamment.
- Pilanesberg National Park (2j) : non inclus dans la wild card – Jolie surprise que ce parc donc nous avons peu entendu parler ! Nous avons beaucoup aimé ses paysages vallonnés et les points de vue en hauteur, le grand lac au milieu et avons vu pas mal d’animaux, notamment des lions en train de manger une girafe, beaucoup de rhinocéros ainsi que nos premières (et uniques) hyènes brunes.
- Hluhluwe-Imfolozi Park (2j) : on a eu un temps mitigé dans ce parc, qui nous a un peu gâché la beauté des lieux (ici aussi très vallonné). Mais pour nous ce sera LE parc où nous avons vu le plus de rhinocéros, parfois à quelques mètres à peine de nous, ainsi que des bébés… et rien que pour ça on a adoré !
- Réserve privée de Botlierskop (1/2j) : pour que mes parents puissent « vivre » un safari pendant leur séjour avec nous entre Capetown et Port Elizabeth, nous sommes allés dans une réserve privée, dans le cadre d’un safari de 3h dans un camion 4x4 12 places avec un guide (prix 100€ pour nous 5). On a bien aimé l’expérience notamment grâce aux explications du guide ainsi que la découverte de nouvelles espèces pour nous (Bontebok, impalas noirs notamment). Il y a peu d’animaux de chaque espèce (3 lions, 5 éléphants, une poignée de koudous, 3 antilopes roannes…) mais le guide sait où les trouver et ça donne finalement un bel aperçu de la faune locale.
- Zebra Mountain National Park (1j) : on n’était pas super motivés pour ce parc, on a d’ailleurs passé plus de temps à la piscine de l’espace pique-nique que sur les pistes, mais on a eu la bonne surprise, sur la route de la sortie, de voir 2 lions alors rien que pour ça il mérite sa place ici 😉
- ISimangaliso Wetland Park(1j) : non inclus dans la wild card – si l’on considère ce parc comme un parc animalier, on a été déçus. La faute aussi à une météo maussade en ce mois de septembre, et au fait qu’on n’a pas souhaité faire la balade en bateau pour voir les hippos. Il n’en reste pas moins un parc sympa avec des paysages variés (belle plage, coins de pêche, sentiers dans la forêt…)
- Marakele National Park (1j) – on n’a pas vu grand-chose dans ce parc, et il a plu une partie de la journée. Dommage car le paysage par beau temps doit être vraiment chouette avec notamment un escarpement impressionnant.
- Les randos : de la petite balade à la grande rando il y a vraiment de quoi faire ici, ce qui n’est pas forcément le cas dans les autres pays d’Afrique que nous avons traversés ! Je vous cite nos 3 préférées, pas trop longues (autour de 6-7km) mais nous faisant passer par des paysages magnifiques :
- la Robberg Reserve, à 60km de Knysna : dune, rochers, anse pour se baigner… notre préférée !
- Le lepoard trail à Blyde Canyon : non seulement la vue sur les rondavelles et le canyon est dingue, mais on a apprécié les points d’eau pour se tremper en cours de route.
- Le Sentier Tiger falls au Royal Natal (Drakensberg) : une chouette boucle finissant par une baignade dans de petites cascades... idéal pour motiver les troupes quand il fait chaud !
- La péninsule du cap : la plage de Muizenberg et ses cabanes colorées, le petit port de Kalk Bay, les manchots de Betty’s bay, la pointe du cap et la jolie balade jusqu’au phare, l’immense plage de Noordhoek et la route de Cheapman’s peak au coucher du soleil… Quand on pense que tout ça est à quelques dizaines de kilomètres à peine de la grande ville de Capetown… c’est vraiment un environnement sympa ! la visite peut se faire sur une seule journée (c’est ce qu’on a fait avec mes parents), mais on a adoré y passer plusieurs jours, dormant sur de magnifiques spots sur les parkings des plages.
- Beaucoup de choses à faire/voir : l’Afrique du sud est probablement le pays le plus « complet » que nous ayons visité en Afrique, c’est-à-dire permettant de faire de nombreuses activités : parc animaliers, randos, plages, beaux paysages, visites culturelles, sites historiques, rencontres avec des locaux… ça rend les journées riches et variées !
- Les nombreuses rencontres et la gentillesse des sudafs : on avait un peu peur en arrivant dans un pays plus moderne de redevenir des voyageurs anonymes, comme on peut le ressentir en Europe. Mais pas du tout, nous avons fait de nombreuses rencontres, certaines de quelques minutes et d’autres de plusieurs jours où nous avons pu partager des moments très sympas ! J’ajouterais que nous sommes particulièrement heureux d’avoir pu passer du temps avec plusieurs communautés composant ce pays : zoulous, afrikans, indiens, britanniques… une diversité de rencontres enrichissant à chaque fois notre compréhension (ou incompréhension ?) du pays.
- Les dégustations de vin : Déguster des vins locaux, c'est définitivement un "must-do" d'un voyage en Afrique du sud ! C'est le 7ème producteur mondial de vins en volume. Et nous ne le savions pas, mais la production s'est vraiment développée ici après l'arrivée de 200 familles de Huguenots français (fuyant les persécutions en France à l'encontre des protestants) à la fin du XVIIème siècle. L'offre est vraiment vaste, on a l'embarras du choix ! Les dégustations sont payantes mais parfois déduites si vous achetez une bouteille. Il peut y avoir plusieurs formules de dégustation suivant la qualité des vins. Nous prenons généralement les formules "standard". Les domaines sont souvent aménagés et proposent des activités variées : pique-niques gourmands, visites du vignoble, restaurants etc. Voici les vignobles que nous avons testés, par ordre de préférence (tout à fait subjectif, donc !) :
- Marianne (Stellenboch): R80 pour 5 vins. Dégustation dans un cadre magnifique et bons vins, mais assez "chers" à l'achat avec peu de bouteilles à moins de 12€. Chambres à louer dans cadre ++
- Die Krans (Calitzdorp): R50 pour 6 vins. Restaurant sympa sous les vignes, vins intéressants (notamment des portos!)
- Cederberg winery : R50 pour 8 vins, rations généreuses ! Les vins sont corrects et pas trop chers pour boire au quotidien. C'est un vignoble d'altitude autour de 1000m
- Lamotte (Franschoek) : R60 pour 4 ou 5 vins. Belle salle de dégustation avec canapés confortables et vue sur les tonneaux, mais un peu déçus par les vins trop jeunes.
- Vergelegen (Sommerset West): R40 pour 5 vins. Cadre et jardins splendides mais un peu déçus par des vins trop jeunes.
- Les 3 semaines avec mes parents : ils nous avaient rejoints au Vietnam en 2008 lors de notre « untouradeux », au Cambodge lors de notre « untouracinq en asie », ils devaient nous rejoindre en Tanzanie en avril 2020 et ont failli tout annuler en décembre 2021 à cause de la vague Omicron… je vous laisse donc imaginer notre joie quand nous les avons accueillis à l’aéroport de Capetown début janvier 2022…
On a moins aimé
- Les déchets : on ne s’attendait pas à ce que l’Afrique du sud soit l’un des pays les plus sales de notre voyage. La situation est maitrisée dans les villes, et sur les zones touristiques de la côte notamment, mais c’est une catastrophe dès qu’on s’éloigne un peu.
- Les inégalités sociales et le racisme : des années d’apartheid ont laissé des traces visibles dans le pays. C’est difficile à expliquer, mais en tant que voyageurs on a senti une ambiance différente, comme une tension dans les échanges et les rencontres, qu’on n’a pas ressenti ailleurs. Et je ne vous parle même pas des discours ouvertement racistes dont nous avons été témoins ! Ici les groupes ethniques nous semblent vraiment distincts et juxtaposés, mais sans vraie interaction. On n’a pas vu de couples mixtes par exemple, sur la plage les enfants noirs jouent entre eux, les blancs entre eux. Les différences sociales sont flagrantes entre blancs et noirs notamment dans la région riche du western cape où des kilomètres de townships insalubres entourent les villes aux belles maisons blanches.
- Les aléas du climat et des saisons : difficile quand on voyage sur la durée de toujours viser dans le mile pour les saisons. Ici on a un peu été déçus de rater la saison des fleurs dans le Namaqualand, ainsi que les baleines sur la côte. On est arrivés un peu trop tôt également sur la côte au sud du Mozambique, le temps était pluvieux et l’océan un peu frais. De même que dans le Drakensberg, malgré notre tentative d’y aller 2 fois nous avons eu beaucoup de pluie.
- Les clôtures : comme dans le sud de la Namibie, nous sommes choqués par l’étendue des exploitations agricoles en Afrique du sud, conduisant les propriétaires à clôturer sur des dizaines de kilomètres leur parcelle, rendant inaccessibles des collines, des lacs, des rivières… Il y a certainement des raisons économiques/légales ou je ne sais quoi, mais cette privatisation de la nature fait vraiment mal au cœur. Il n’y a que dans le sud de la Namibie et en Afrique du sud que nous avons constaté cela.
- L’extension de visa : voir la rubrique infos pratiques ci-dessous pour les détails, mais en résumé on a perdu de l’énergie, du temps et de l’argent. A refaire on referait probablement différemment.
- Le manque de vie locale : nous on aime faire nos courses sur les marchés, acheter nos fruits aux vendeurs en bord de route, entendre les musiques locales cracher dans les petits bars, les odeurs de brochette dans la rue… et ça manque un peu en Afrique du sud. On l‘a encore un peu dans le Kwazulu Natal, mais on oublie sur toute la partie ouest du pays, beaucoup plus moderne.
Les petits trucs qu’on a remarqués
- Les gens parlent fort : blancs, noirs ou indiens ici pas de distinction, on a trouvé que les gens parlaient super fort entre eux, à nous, dans leur téléphone…
- Les villes / rues ont parfois 2 noms : un nom anglais, un autre zoulou. C’est lié à un projet du pays de revaloriser les racines locales du pays. Mais quand on voyage ça complique un peu les choses et il faut se concentrer car Nelspruit, est parfois appelée comme ça, mais parfois Mbombela sur les panneaux. Idem pour Port Elizabeth/Gqeberha, la Victoria street à Durban est aussi la Bertha Mkhize.
- Ici ils utilisent parfois de « drôles » de mots en anglais, en tout cas des mots qu’on n’a jamais entendus employés de la sorte. Par exemple : « robot » pour feu tricolore, « garage » pour station-service et « park station » pour le terminal des bus.
- C’est le jeune guide qui nous a accompagnés dans Soweto qui a répondu à notre interrogation sur les signes que font les gens quand ils font du stop, ce qui est très fréquent ici : l’index levé c’est pour indiquer qu’on va dans la prochaine grande ville, l’index en bas pour dire qu’on va au prochain village, la main vers la droite pour dire qu’on veut aller… à droite… y’a une logique 😉
- Les carrefours à 4 stops : bon ça c’est plutôt Renaud qui l’a remarqué, mais il y a beaucoup de croisements où tout le monde a 1 stop. Mais ça n’a pas l’air de déranger et la circulation est fluide.
Infos pratiques pour circuler en camping-car
- Point d’entrée : Kosi Bay, en arrivant du Mozambique. Frontière facile et sans encombre. Rien à payer pour le véhicule, CPD tamponné rapidement sans contrôle du véhicule, visa de 90j gratuit, on a juste « perdu » un peu de temps sur place pour faire le test antigénique (R300/pers) permettant d’entrer en Afrique du sud. Attention il faut les extraits de naissance plurilingues pour entrer en Afrique du sud avec des enfants. Nos documents ont 3 ans mais ont été acceptés sans problème partout en Afrique australe.
- Visa : 90j gratuits en arrivant. Nous voulions rester plus longtemps, les règles ne sont pas claires :
- Officiellement on a le droit à 90j/an
- Si on rentre par avion dans son pays d’origine on peut avoir à nouveau 90j
- Mais si on sort dans un pays limitrophe, alors ils ne redonnent pas 90j, mais 7j (c’est ce qu’on a eu en sortant du Lesotho, on a pourtant bien insisté en montrant notre vol 3 semaines plus tard…). Mais dans la pratique on connait plusieurs voyageurs qui ont pu avoir 90j à nouveau simplement en passant 1 mois au Mozambique, par exemple. Ou bien 1 mois après avoir traversé la Namibie et le Botswana. Bref, c’est aléatoire
- A noter que le visa sudaf « court » à partir du moment où vous entrez dans le pays, il ne s’arrête pas par exemple si vous allez au Lesotho ou en Namibie. Quand les 90j expirent, c’est la règle (ou non-règle) du dessus qui s’applique.
- Nous avons demandé une extension de visa pour avoir 90j supplémentaires sans avoir à ressortir du pays, à 105€/personne (avec les tests le prix était quasiment le même et au moins on maitrise mieux notre itinéraire). Il faut obligatoirement passer par l’agence VFS. Ils demandent que le dossier soit déposé dans les 30 jours maximum après l’entrée dans le pays… mais accordent les 90j à partir du moment où ils traitent le dossier. Dans les faits nous avons donc eu 45j de plus. Aucune communication de l’agence il faut se connecter pour suivre l’avancement du dossier. Normalement il faut retirer son visa dans le bureau où l’on a déposé sa demande. Nous avons demandé une dérogation qui a été acceptée pour recevoir la réponse dans un autre bureau, c’est envoyé par courrier donc ça prend quelques jours. On a fait notre demande le 7 octobre à Nelspruit, nos dossiers étaient prêts le 7 décembre à Nelspruit, on a eu la réponse positive le 27 décembre pour la demande de dérogation (il faut les relancer !!!) et on a pu les retirer à Capetown le 3 janvier, chacun avec une date d’expiration différente. Au final on a donc été en situation illégale en dépassant la date d’expiration de notre visa (celui de 7j qu’on a eu en sortant du Lesotho) de 16 jours et nous avons été bannis du pays pendant 1 an. La période d’indésirabilité est étendue à 5 ans pour tout dépassement de plus de 30 jours.
- Point de sortie : aéroport de Durban, RAS si ce n’est la paperasse liée à notre statut d’indésirables pour les 12 prochains mois en Afrique du sud. Le camping-car quant à lui est parti sur un RORO en direction de l’Afrique de l’ouest – je ferai peut-être un article dédié avec les contacts. Les dates de dépôt au port ayant changé nous sommes restés 10j dans un hôtel avant de quitter définitivement le pays.
- Test covid : Il faut normalement un test PCR < 72h pour entrer en Afrique du sud, mais par voie terrestre ils acceptent un test antigénique réalisé sur place (R300). Sinon dans le pays pour faire un test il faut aller dans les labos Pathcare, Lancet ou Ampath. Le prix est passé de R850 à R500 pour un PCR.
- Assurance véhicule : nous n’en n’avons pas, et n’avons pas demandé.
- Monnaie : le rand, autour de R17 pour 1€. Tout au long de notre séjour l’Euro a diminué par rapport au rand (R18,5 pour 1€ au début de notre séjour, R16,7 à la fin, soit 10% de frais en plus pour nous lié au taux de change). On peut payer largement partout par CB, même des petites sommes en sans contact. On a eu du mal à trouver des ATM sans frais, parfois les classiques FNB et Standard Bank en prenaient, parfois non…
- Routes : RAS, réseau en très bon état, se méfier quand même des nids de poule sur les axes secondaires (notamment vers le Drakensberg). Tous les parcs sont accessibles sans 4x4.
- Bivouacs : on s’attendait à galérer en Afrique du sud, à devoir dormir la plupart du temps en camping pour des raisons de sécurité. Au final, c’est le pays dans lequel on a probablement fait nos plus beaux bivouacs sauvages ! récapitulatif de nos bivouacs en véhicule, sur 149 nuits :
- 20 nuits payantes en campsite (soit 13% des nuits) : 12 dans Kruger, Addo et le KTP, 2 nuits à Soweto, 2 nuits avec mes parents à Outshorn, 2 nuits dans des campings à l’entrée de Kruger, 2 nuits pour passer le réveillon avec d’autres voyageurs. Coût moyen pour nous 5 : 24€/nuit. L’avantage des campsites, outre le fait de pouvoir faire le plein d’eau, c’est la possibilité de faire des bbq, moins facile quand on dort en pleine nature.
- 15 nuits invités par des locaux, la plupart du temps nous permettant de passer de fabuleux moments. Merci Heidi et keith, Sean, Andy Dinara et Kamil, Melissa et Joseph, Pierre Tammy et Michaela, Rita et l’équipe du Orange river safari…
- 17 nuits « pratiques » en ville : 6 stations-service, 2 églises, 2 commissariats, 1 mosquée, 1 cimetière, 1 truck stop, 1 magasin, 1 clinique, 1 parc de jeux, 1 parking de téléphérique…
- Le reste, soit 65% de nos nuits, en bivouac dans la nature, à l’entrée de parcs nationaux, sur des parkings de plages, sur des pistes près d’immenses fermes… et tout ça sans le moindre souci ! Avec certains bivouacs vraiment vraiment chouettes (sur la west coast notamment, sur la route 62, sur la péninsule du cap, dans le Drakensberg…)
- Sécurité : Ah la sécurité en Afrique du sud… !! Le sujet dont on me parle le plus ! Il y a des problèmes dans les grandes villes, c’est indiscutable : vols à l’arrachée, arnaques à la carte bleue etc. Sortir avec le minimum sur vous reste un conseil avisé, de même que ne pas sortir la nuit à pied. Demander aux locaux est aussi efficace, c’est ainsi que nous avons compris que nous pouvions nous promener sereinement sur le front de mer à Durban, mais qu’il valait mieux éviter une rue derrière notre hôtel car point de RDV des drogués du coin. Idem en centre ville de Durban quand nous avons voulu prendre une passerelle pour rejoindre le jardin botanique mais qu’un SDF nous a retenu en nous conseillant de passer par une autre rue. Il y a des problèmes de carjacking et on nous a prévenu de bien fermer nos portes, de ne pas descendre nos fenêtres complètement et de ne pas tenir nos téléphones notamment à l’arrêt ou dans les embouteillages. Il y a aussi des problèmes de sécurité dans les grandes propriétés agricoles : vol de bétail, agressions de fermiers, pillages de maisons… Pas d’impact pour nous en tant que voyageurs mais ça rend les gens suspicieux de voir un véhicule qu’ils ne connaissent pas – c’est pourquoi nous allions nous présenter le plus possible lors de nos bivouacs. Les sudafricains ne font absolument pas de bivouac sauvage, ce n’est pas dans leur culture et ça leur semble complètement fou, ils ont souvent tenté de nous en dissuader au motif que « c’est dangereux ». Quand on voit leurs maisons avec barbelés, les caméras partout, les patrouilles privées, les panneaux « armed response » ou « you enter a crime zone »… on voit qu’ils sont obsédés par ce sujet. Et peut-être à raison, je ne dis pas le contraire. N’oublions pas qu’il y a une longue histoire de violence entre les différentes communautés ! Eux voyagent en 4x4 avec tente de toit, et c’est également moins pratique pour dormir n’importe où. Je pense qu’avec une immatriculation française nous avons bénéficié d’une certaine bienveillance de la part des résidents, beaucoup venant nous saluer et discuter quelques minutes. Toujours est-il que nous n’avons jamais eu de problème et nous ne nous sommes jamais sentis en danger. Avec quelques précautions quand même : quand on va dormir isolés dans la nature on fait en sorte de ne pas nous faire repérer quand on quitte la route principale ; ne pas faire de feu pour ne pas attirer l’attention quand on est isolés, on évite les parkings de plage et les stations-services le week-end, si on doit dormir en ville on ira plutôt près d’une zone éclairée, on va se présenter si on peut être visible depuis notre bivouac, et systématiquement on range tout après le diner pour être prêts à partir en cas de soucis (et garés de telle sorte à pouvoir partir en vitesse sans avoir de marche arrière à faire). Bon ceci étant ce sont des règles qu’on applique dans tous les pays, pas seulement l’Afrique du sud, et ce sont des règles qui nous permettent de dormir n’importe où sur nos 2 oreilles 😉
- Police : on entend souvent parler de police sudafricaine corrompue sur les réseaux sociaux ou les blogs. De notre côté aucune mauvaise expérience, on a rarement été arrêtés par la police, et les rares fois ils nous ont simplement demandé nos papiers sans plus (et le permis international de Renaud est périmé, ce qui aurait pu être source de « tentatives »…)
- Eau : dans les campsites quand nous y allons, sinon carwash ou station-service, le plus souvent gratuitement sauf dans la région du western cape où les problèmes d’approvisionnement en eau sont chroniques et l’eau plus « précieuse », donc.
- Carburant : le carburant augmente tous les 1er mercredis du mois en Afrique du sud. Entre mi-septembre et notre départ 6 mois plus tard il a augmenté de 25% environ. Nous l’avons eu entre R15,64 et R20,07, avec une moyenne de R17,96. Pas évident de le trouver à moins de R20 lors de notre départ en mars 2022. Entre l’augmentation du prix du gasoil et les variations du taux de change, on payait 0,9€/l à notre arrivée contre 1,2€ 5 mois plus tard… ça pèse sur le budget, surtout dans un pays aussi grand où on a beaucoup roulé!
- Internet : On a pris une seule carte sim locale Cell-C, R5 la sim et R899 le forfait de 100Go jour + 100Go nuit (minuit – 5h), valide 6 mois. Au final comme le réseau est bon on a dû racheter une recharge du même montant. Soit environ 0,5€/Go, bien plus intéressant que les forfaits 30j standards.
- Courses : Facile, on trouve à peu près de tout ici, à des prix raisonnables, même si les fruits et légumes sont plus chers en supermarchés que sur les marchés dans les pays limitrophes. Mais on a trouvé peu de marchés ou de vendeurs de rue, malheureusement. On a trouvé que les fruits exotiques (ananas, mangue…) étaient relativement rares et chers, en revanche on a acheté souvent des abricots, nectarines, prunes ou raisin, qu’on ne trouve pas du tout dans les pays d’Afrique de l’est.
- Point Covid : masque obligatoire dans les espaces fermés, mais franchement c’est appliqué de manière très souple on va dire. On a vu une recrudescence des masques autour de Capetown et au moment de la vague Omicron, mais pas de psychose non plus sur le sujet.