La grande traversée

Publié le par Maryline

Depuis Sun City, c’est une longue traversée du pays d’est en ouest qui nous attend, plus de 1000km sur une route rectiligne dans une région très peu habitée. Autant vous dire que j’ai pas mal de photos de la route bitumée impeccable et interminable devant nous 😉 Évidemment, il n’est pas question qu’on fasse toute cette route d’une traite, nous trouvons 2 étapes ayant l’air sympa et ne faisant pas faire de trop gros détours. La première est la ville minière de Kimberley, cité diamantifère exploitée jusque dans les années 1920. Nous faisons une visite guidée du musée retraçant l’essor de la ville au début du XIXème siècle, l’organisation de la mine et quelques informations sur l’industrie du diamant, toujours prospère en Afrique du Sud. Nous suivons ensuite notre guide dans une reconstitution de la mine, avec outils d’époque, chariots, tunnels et même quelques (fausses) explosions. Gros fou rire quand Martin, bien mis en condition par notre guide (on marche mains sur la tête, on chuchote puis une alarme retentit…) se jette par terre quand le bruit de l’explosion résonne. Il a vécu l’expérience à fond !! Le clou de la visite, c’est le big hole, une immense cavité circulaire creusée à plus de 240m à la main par les hommes et ensuite à plus de 1000m par des machines. De l’eau turquoise provenant du sol remplit une bonne partie du trou à présent. C’est étonnant de voir ce gouffre en pleine ville ! Ça nous fait un peu penser aux mines qu’on a pu voir en Suède il y a tout juste 1 an.

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La seconde étape où nous faisons un stop est la réserve de Witsand. Au milieu de la terre rouge du Kalahari, une bande de dunes de sable blanc et beige. On y voit plaisir quelques oryx que nous n’avions pas revus depuis la Namibie il y a 6 mois ! Cette journée est placée sous le signe du plaisir : nous louons 2 planches pour faire du sandboard dans les dunes et tout le monde s’éclate à descendre, assis ou debout en équilibre sur la planche. Ici, nous pouvons également nous approcher des immenses nids collectifs fabriqués par les républicains sociaux. Nous en avons vu beaucoup sur la route au sommet des poteaux électriques. Certains sont tellement gros et lourds que les branches des arbres cèdent sous leur poids ! Enfin après cette journée en pleine chaleur nous apprécions de pouvoir profiter de la petite piscine du parc. Alors que nous allions partir, une dame habitant dans les environs nous demande si nous avons entendu les « dunes rugissantes », qui sont une spécificité du coin. A vrai dire, on n’a pas entendu grand-chose si ce n’est le bruit du vent dans les dunes et dans la végétation qui parvient à pousser. « Oh mais ce n’est pas cela, suivez-moi ! » nous dit-elle. Et nous la suivons dans les dunes et la regardons se jeter dans le sable et creuser. Et elle nous explique qu’en raison de poches d’air emprisonnées sous le sable, lorsqu’on déplace celui-ci ça libère l’air avec un bruit… de pet. Et effectivement on les entend bien cette fois ! Bon je trouve que l’appellation « dunes rugissantes » survend un peu le truc, mais à leur décharge les « dunes péteuses » c’est un peu moyen touristiquement parlant !

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Nous roulons environ 70km après être sortis du parc. Depuis que nous avons quitté Sun City, on voit clairement que nous sommes entrés dans une autre Afrique du sud : d’énormes fermes privées et grillagées se succèdent, un peu comme on l’avait vu dans le sud de la Namibie. Les panneaux sont maintenant écrits en afrikaans, une langue dérivée du néerlandais parlé par les colons qui se sont installés en Afrique du sud à partir du XVIIème siècle. Trouver un bivouac n’est pas évident car il y a peu d’espaces libres entre les terres privées. On se retrouve souvent à squatter un morceau de piste ou bien à se poser devant une grille. Nous nous installons suffisamment loin de la route principale pour ne pas être vus et n’avons jusqu’à présent jamais été dérangés. Ce soir-là après notre journée dans la réserve de Witsand ne fait pas exception : nous prenons l’une des rares pistes permettant de quitter l’interminable ligne droite goudronnée, et nous trouvons un chouette endroit à côté d’une clôture. Le paysage a changé après Kimberley : à mesure que nous nous approchons du Kalahari, la terre se fait plus rouge et devient davantage vallonée. C’est très beau et on se sent seuls au monde ici ! Jusqu’à ce qu’un 4x4 passe sur la piste et s’arrête à notre hauteur : Rita se demande bien ce que nous faisons là ! On lui explique et on en profite pour lui demander si c’est bien ok de dormir là et elle nous confirme qu’il n’y a aucun problème pour elle. Nous sommes sur l’une des rares pistes publiques qui traverse sa réserve de 630km²… c’est gigantesque ! Nous discutons un moment puis elle repart, nous promettant de repasser le lendemain matin ; elle est en train de superviser la construction d’un nouveau lodge un peu plus loin.

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Et effectivement pendant que nous faisons école le lendemain, Rita s’arrête à nouveau. Enthousiasmée par notre aventure, elle nous propose de visiter sa réserve et de dormir au lodge principal ce soir. Il n’y a pas de clients en ce moment. Nous comprenons qu’il s’agit d’une réserve de chasse : 1/3 du territoire est réservé pour la chasse, 2/3 pour la préservation des animaux. C’est un monde qui nous est totalement étranger, vous vous en doutez bien ! On parle de trophées, de règlementation, de riches clients américains, de l’argent dégagé par la chasse qui permet de financer la partie conservation, des débats avec les défenseurs de la cause animale… des échanges à la fois passionnants et un peu dérangeants pour nous. Mais Rita a du boulot et c’est sans elle que nous irons dans sa réserve. Elle passe quelques coups de téléphone et nous avons RDV avec Vian, un jeune qui travaille chez elle, pour un safari de 2 heures en 4x4 dans la réserve. Il n’y a pas de prédateurs sur leur terre, mais beaucoup d’antilopes, des zèbres et des girafes que nous ne verrons pas. Mais nous sommes très heureux de découvrir deux nouvelles espèces d’antilopes que nous n’avions vus que très furtivement : les antilopes roannes et les antilopes sables. Vian répond à toutes nos questions, c’est sympa d’avoir un guide pour une fois ! La terre rouge est juste magnifique ! Vian est aux petits soins pour nous : il met l’eau à chauffer pour qu’on puisse prendre des douches, nous ouvre une maison où l’on peut profiter de la cuisine et d’un canapé. Bref, nous sommes super bien installés et profitons pour une fois de ne pas être « n’importe où » pour faire un feu et diner autour d’une belle flambée.

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Le lendemain, il fait un soleil radieux. Vian nous propose de nous emmener pêcher et nous baigner dans la rivière Orange. Une proposition qui ne se refuse pas ! Andrew nous rejoint car Vian, qui ne travaille pas depuis très longtemps dans la réserve, ne connait pas l’endroit. Nous roulons plus d’une heure dans la réserve avant d’arriver dans un petit coin de paradis : un immense deck en bois surplombe la rivière. Rien d’autre autour. Nous restons plus de 3 heures à profiter du soleil et à surveiller les cannes à pêche. On n’est pas très chanceux à ce niveau-là, et nous donnons les 2 poissons péchés par Louise à Andrew qui en fera meilleur usage que nous. Nous restons donc une deuxième nuit au lodge. C’est étrange quand même, nous n’avons même pas revu Rita et nous sommes reçus comme des clients « normaux », avec guide privé, sodas à disposition etc ! Le lendemain matin, la maman de Rita et sa grand-mère viennent nous saluer avant notre départ. Et là surprise !! Il s’agit de la dame qui nous avait montré les dunes « péteuses » à Witsand !! Que ce monde est petit, vous ne trouvez pas ? Nous passons à nouveau un riche moment à discuter de leur réserve et de leurs projets, de la façon dont ils ont vécu leur confinement avec leurs employés et leurs familles, ainsi que du côté éthique (ou non) de la chasse. Clairement nous sommes en dehors de notre zone de confort, là. La chasse aux trophées nous semble tellement aberrante et triste, et pourtant il y a des clients, à l’évidence ! Et ces personnes devant nous qu’il serait si facile de diaboliser ou de faire passer pour des rustres sont d’une incroyable gentillesse et on ressent un vrai amour pour les animaux et pour leur terre. Et comme en France les débats entre pro et anti-chasse sont animés ici aussi ! Une chose est sûre, nous avons appris plein de choses en 2 jours et nous ne pouvons que remercier toute l’équipe qui a été aux petits soins pour nous !

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Lundi 8 novembre : nous quittons donc la réserve et reprenons notre longue route. Arrivée prévue dans l’après-midi à Upington, la grande ville de la région avec ses 50 000 habitants. Comme il est déjà tard dans l’après-midi quand nous arrivons, nous cherchons directement un bivouac, si possible proche de la Orange River. Nous trouvons finalement une ancienne carrière avec une jolie vue un peu en hauteur. Avant de nous installer nous allons demander à la seule maison que nous apercevons à plus de 500m. On ne sait jamais ici si les terres sont publiques ou privées, alors quand on peut être visible d’une maison on préfère demander pour éviter tout malentendu ! Aucun problème nous dit l’homme de la maison, c’est un endroit où parfois les jeunes de la ville viennent boire un verre au coucher du soleil ou chercher un peu d’intimité dans leur voiture. Et ben voilà, on va s’adapter aux coutumes locales ! 😉

Aujourd'hui notre programme n'est pas passionnant : à l'heure où j'écris ces lignes, nous sommes dans un garage depuis 4 heure déjà. Nous trainons depuis plusieurs semaines une fuite dans le système hydraulique de la pédale d'embrayage et depuis quelques jours ça semble s'aggraver donc on prend enfin le temps de faire réparer ça, d'autant que nous avons prévu de passer une semaine dans un parc et que l'embrayage est très sollicité généralement. Ils ont l'air optimiste pour nous réparer dans la journée... à suivre !

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Publié dans Afrique du Sud

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