Kruger, suite et fin
Lundi 18 octobre, J6 - 6h45 : nous voici de retour dans le magnifique parc du Kruger ! Qu’allons- nous voir cette fois-ci ? Nous avons beau être un peu habitués maintenant à cette vie sauvage, l’excitation reste intacte à l’entrée dans le parc. La journée n’est pas extraordinaire en terme de rencontres, mais nous retiendrons ces 4 lycaons qui déboulent juste devant nous sur la route, la gueule rouge sang du festin qu’ils viennent probablement de faire. Toujours et encore ces antilopes : les kudus avec leurs cornes incroyables, les cobes avec leur arc de cercle blanc sur les fesses. La journée sera également celle des éléphants, nous en voyons des dizaines, dont certains qui traversent, avec leurs petits, juste devant nous. C’est vraiment trop mignon ! Le soir, nous rejoignons le camp de Satara, un peu plus au nord par rapport aux 2 camps où nous sommes restés précédemment. Nous testons à l’apéro du pâté de zèbre acheté à la boutique du camp. Bon, ça ne restera pas une expérience culinaire impérissable mais avec une bière ça glisse quand même 😉
19 octobre, J7 – Bon alors autant hier la journée était moyenne, autant aujourd’hui elle est complètement naze. On n’a rien vu du tout, à peine quelques gazelles ! Le temps pluvieux y est certainement pour beaucoup ! Après pas mal de kilomètres « pour rien », la fatigue se fait sentir et nous décidons d’abréger et de rentrer au camp. On se console avec un gros plat de crêpes préparées par les enfants.
20 octobre, J8 – Nous avions prévu de monter plus au nord dans le parc, mais après les 2 journées un peu creuses nous décidons de jouer la sécurité et de redescendre vers la rivière Sabie qui nous avait tant régalé les premiers jours. Rapidement, nous voyons à nouveau beaucoup d’animaux : de gros troupeaux de buffles, des familles d’éléphants, et même un couple de lions caché dans les broussailles. Alors que nous nous apprêtons à sortir du parc pour dormir près de la gate, un regroupement de 4 voitures nous fait nous arrêter. Dans un premier temps nous avons du mal à voir ce qu’ils regardent, puis on finit par repérer une impala pendue dans un arbre ! L’histoire est très claire : un léopard a tué une gazelle et a monté sa proie dans un arbre pour pouvoir la manger en toute tranquillité. Reste à savoir maintenant où se cache le léopard ! Nous restons une dizaine de minutes mais il ne se montre toujours pas. Nous quittons les lieux. Mais à peine 500m plus loin, je demande à Renaud de s’arrêter. Il est 17h20, nous sommes à 13km de la sortie, il nous faut donc au minimum 15mn pour y arriver, mais ça nous laisse 25 minutes de libre pour espérer voir le léopard, après tout c’est pour ce genre de rencontres qu’on est ici, non ? Allez, demi-tour et on s’installe à un endroit où nous avons une bonne visibilité sur l’arbre et l’impala, même si le soleil juste derrière arbre nous éblouit et nous empêchera de faire de jolies photos. Et notre choix est le bon : à peine 10minutes que nous sommes là et le léopard arrive et grimpe dans l’arbre. Quelle puissance ! Nous restons là à l’observer, debout sur sa branche, en train de dévorer sa proie. On voit des morceaux tomber, qui feront certainement le bonheur de la hyène que nous voyons s’approcher doucement. Nous profitons du spectacle un maximum et devons dépasser la limite des 50km/h pour franchir la porte du parc à 17h58… large !!
21 octobre, J9 – Notre première idée ce matin est de retourner à l’arbre à léopard mais zut, il n’y a plus personne, ni le prédateur ni sa proie ne sont visibles ! Nous remontons la route goudronnée conduisant à Lower Sabie où nous avons RDV pour pique-niquer : nous y retrouvons les Kaquet, Julien, Noémie, Noam, Lucie et Billie avec lesquels nous avions passé quelques jours au Botswana fin mai… Que ce monde des voyageurs est petit ! Nous passons un bon moment avec eux, piquant même une tête à la piscine comme si nous étions résidents du camping ! Puis nos chemins se séparent : c’est notre dernière journée dans le parc, eux viennent juste d’y arriver. Nous sommes un peu déçus par notre dernière après-midi, encore une fois les animaux jouent à cache-cache avec nous et nous ne sommes pas très chanceux. Jusqu’à 8 kilomètres avant la sortie où 5 hyènes barrent le passage sur la route. Et en contrebas, ce ne sont pas moins de 18 lycaons qui sont éparpillés dans le lit de la rivière ! Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais le lycaon est un animal en voie de disparition, normalement assez difficile à voir et la carte du parc indique qu’ils ne seraient que 150 individus dans tout le parc. Et il y en a 18 là juste sous nos yeux !! Les hyènes devant nous font le spectacle, elles rient, elles se dandinent sur la route, reniflant presque nos pneus. Lorsque l’une d’elle a l’audace de vouloir s’approcher du lit de la rivière, elle se fait bruyamment chasser par les chiens sauvages. Quel spectacle ! Comme hier, nous en sommes à calculer le nombre de minutes qu’il nous faut pour sortir afin de tirer au maximum. On sort à 17h59, on s’améliore !
Voilà donc pour nos 9 journées passées dans le parc de Kruger : 9 journées inégales, tant du point de vue de la météo que des animaux, mais qui nous ont offert de magnifiques moments d’émotion. Je retiendrai particulièrement nos 2 léopards, les nombreux lions et les lycaons. Je trouve que c’est fatiguant ces journées de safari, à refaire je ferais plutôt des sessions 2/3j de safari pour 1 jour off pour garder le plaisir intact.
C’est donc fini pour Kruger mais pas pour l’exploration du pays ! Enfin pour l’instant nous retournons dans un coin où nous étions il y a quelques jours : le Blyde River Canyon. Non, nous n’avons pas prévu de refaire la randonnée dans le canyon ni les point de vue, mais plusieurs personnes de la famille avaient très très envie de tester le Big Swing, une sorte de balançoire géante dans le canyon avec un saut dans le vide de 70m à 180km/h ! La plus motivée est Louise, et nous devons insister un peu car il faut normalement avoir plus de 12 ans pour sauter, mais vu son poids ils acceptent. Mais alors qu’elle est au bord du gouffre, elle se paralyse et renonce finalement à sauter. Et alors qu’on n’avait pas vraiment misé sur lui, Eliott lui ne se dégonfle pas et saute sans même crier. Moi par contre, on a dû m’entendre à l’autre bout du canyon 😉 Comme quoi on a beau connaitre nos enfants ils nous surprennent toujours ! Dernier à sauter, Renaud qui a tenu à accompagner les enfants s’en sort très bien également. Les 2 garçons sont très fiers d’avoir osé, encore de bons souvenirs à enregistrer dans leur mémoire !
Après cette expérience incroyable, nous rejoignons un endroit que nous avions apprécié la semaine dernière et où nous avons un RDV très attendu. Nous y retrouvons en début d’après-midi nos amis les Mollalapagas que nous connaissons bien pour les avoir rencontrés plusieurs fois en France (dont une fois à Marseille) et être en contact avec eux depuis des mois par whatsapp. Comme nous, Sylvain et Audrey n’en sont pas à leur coup d’essai en matière de voyage : avec leurs 2 enfants Victor et Anaïs, ils ont sillonné l’Amérique du sud pendant 1 an en camping-car, ont fait une pause de 3 ans en France puis sont repartis sur les routes d’Asie sur un parcours similaire au nôtre mais cette fois-ci dans une incroyable Tiny House en bois. Je vous laisse imaginer le nombre de rencontres que leur véhicule suscite en dehors de l’Europe ! Stoppés dans leur élan en Malaisie en mars 2020, ils sont rentrés quelques mois en France et sont rapidement repartis sur les routes d’Europe avant de finalement rejoindre le continent africain en janvier 2021. A nos 2 familles, nous cumulons quand même 8 années de voyage et environ 260 000km sur les routes du monde… pas mal, non ? Alors que nous n’avions prévu qu’une seule soirée ensemble, nous restons finalement 2 nuits sur ce joli bivouac : les enfants s’entendent à merveille, jouent dans la rivière, fabriquent des moulins à eau, font des parties de cache-cache… tandis que nous, ben… nous parlons beaucoup ! C’est étonnant comme nous nous sentons bien avec certaines familles de voyageurs. Et les Mollalpagas en font partie ! Après ces 2 super journées en leur compagnie, nos chemins se séparent… nous partons vers l’ouest, ils partent vers l’est. Mais nous nous reverrons, ici ou ailleurs, c’est certain !