Entre amis à Tofo

Notre brusque départ de Vilanculos se fait sous un ciel menaçant et un fort vent. Finalement, mieux vaut rouler que rester sur la plage à ne pas pouvoir en profiter ! En 2 jours entrecoupés  de pauses pour l'école, les courses, le café et autres trucs qui nous font avancer à un rythme de vieille tortue, nous finissons pas nous approcher de Tofo, où nous devons retrouver Hélène, Edouard, Ambre et Stanislas que nous n'avons plus vus depuis Bulawayo, au Zimbabwe. Le soleil commence à se coucher et la luminosité diminue, mais Renaud garde une vitesse raisonnable car nous avons hâte de les rejoindre ! Lorsque tout à coup, en plein milieu d'une descente, il voit un dos d'âne à peine quelques mètres devant nous… il est trop tard pour freiner, pépère décolle littéralement les 4 roues en l'air ! Le choc est lourd lorsqu'il retombe et rebondit sous l'impact. Renaud s'arrête aussitôt et éteint le moteur. Nos cœurs battent la chamade, il nous faut quelques (longues) minutes pour nous ressaisir et descendre vérifier que tout va bien. On manque de lumière, mais rien ne semble plus cassé ou endommagé qu'avant. Pas de fuite apparente, pas de voyant rouge ou orange qui s'allume lorsqu'on démarre (enfin… pas de nouveau voyant, hum hum…). Nous reprenons la route à une vitesse sensiblement diminuée, et il fait nuit noire lorsque nous arrivons dans le centre du village de Tofo. Nos amis nous ont prévenus qu'on pourrait certainement se garer sur le parking de la plage juste à côté de la petite maisons qu'ils louent pour quelques jours, et c'est exactement ce que nous faisons, l'arrière du camping-car vers la mer afin de diminuer notre encombrement. Puis ce sont les joyeuses retrouvailles, les échanges sur ce que nous avons vécu ces dernières semaines, les jeux d'enfants qui reprennent, les apéros qui reprennent également ;)

Tofo étant un endroit touristique, les mesures anti-covid y sont appliquées de manière plus stricte que dans les villages précédents. Ainsi Renaud a failli finir au poste pour ne pas avoir porté son masque sur les 50m nous séparant de la maison des amis, les garçons ont eu l'interdiction de jouer au foot sur la plage, et nous avons vu les policiers faire des rondes tous les jours pour faire respecter l'interdiction de se baigner ou de se faire bronzer. Vraiment pas cool d'autant que la plage est très jolie ! Nous réussissons malgré tout à nous tremper à une extrémité de la plage, mais pas complètement sereins à surveiller les alentours.

Le lendemain de notre arrivée, nous partons avec nos amis pour visiter un petit atelier artisanal de fabrication d'huile de coco. Une employée nous guide et nous explique chacune des étapes : d'abord râper la noix de coco, puis la sécher, puis la presser si fort qu'on peut extraire 1,5l d'huile pour 5kg de matière. Les résidus de coco pressée peuvent encore être utilisés, soit en nourriture pour animaux, soit pour faire du lait de coco (en la réhydratant), ou bien encore en cuisine. Et les coques pour faire de l'artisanat… c'est super complet comme fruit ! Nous apprécions tous la visite et j'achète un pot d'huile pour cuisiner. Je trouve juste dommage de trouver la même bouteille un peu moins chère au supermarché du coin quelques heures plus tard !

Mercredi 1er septembre, nous nous équipons tous de combinaisons et nous montons à bord d'un zodiac pour un Ocean Safari d'une durée de 2h environ. Les eaux au large de Tofo sont en effet réputées pour abriter de "gros" poissons ou mammifères tels que Baleines à bosse, requins-baleine, dauphins ou encore raies mantas. Les baleines, nous les voyons sauter au large depuis la côte. Enfin quand je dis nous… je dois vous avouer que moi j'ai un peu de mal, à part le jet d'eau quand elles "crachent" je ne vois pas grand-chose. Mais Renaud y arrive, lui, il a même réussi à faire quelques photos donc elles doivent vraiment exister ;) Mais aujourd'hui sur le bateau, l'objectif c'est de voir des requins-baleines et des raies mantas. Mais pas de chance pour nous, ils ne se montre pas. Nous aurons quand même le plaisir de suivre un banc de dauphins. A plusieurs reprises le bateau nous rapproche et nous sautons dans l'eau pour les voir de plus près. Plus facile à dire qu'à faire, moi je préfère les regarder depuis le bateau d'où je les vois bien, mais Eliott arrive à 2 ou 3 reprises à être très très proche d'eux… encore un joli souvenir pour lui ! Nous rentrons un peu déçus, et nous consolons autour de délicieuses pizzas, parmi les meilleurs mangées depuis notre départ !

Le lendemain, Renaud craque pour une plongée au cours de laquelle il s'amuse autour d'un récif très poissonneux. L'après-midi, j'avais prévu un cours de surf pour Eliott et Louise, mais le jeune qui m'avait proposé ça la veille nous fait faux bon à la dernière minute. Les enfants sont déçus, mais on retourne se baigner dans les vagues à la pointe de la plage, surf sous le bras pour Edouard et planche de body board pour les enfants. La nôtre, gonflable qu'on avait achetée en Namibie rend définitivement l'âme… 2ème déception de la journée pour les enfants qui finalement préfèrent jouer dans le sable.

Vendredi 3 septembre, c'est l'heure des adieux à nos amis ! Ils poursuivent leur route vers le nord et les pays que nous avons déjà traversés, tandis que nous irons vers le sud. Et cette fois, à moins d'un revirement de situation, nous ne devrions plus nous rejoindre avant la France. "J'aime pas les adieux" me chuchote Martin à l'oreille quand leur 4x4 s'éloigne… pas si faciles ces séparations successives pour eux ! Tandis que Renaud profite à fond de sa seconde plongée (où il aura la chance de voir une énorme raie smalleye d'au moins 1,50m !), je remotive mes petits écoliers pour qu'ils reprennent leurs cahiers (la règle chez nous étant que quand on est avec des copains, on ne fait pas école). Puis, en début d'après-midi, il est l'heure d'accompagner Eliott à son RDV. Rappelez-vous, à Noël nos enfants en plus de recevoir 1 cadeau (et un seul), font un souhait d'activité avec chacun des parents. Eliott ayant eu un kit pour sculpter du bois en cadeau, il avait fait le souhait de passer quelques heures avec son père à tailler du bois. On profite d'être ici au centre d'un village touristique pour demander à l'un des artisans proposant de petits objets en bois de lui enseigner les rudiments de son art. En 2 heures, Eliott accompagné de Tonio et Mandicas s'essaie à la fabrication d'un requin-baleine en bois. Ils semblent très heureux de partager leur technique avec lui, lui font essayer plusieurs outils, et lui donnent plein d'astuces. Il pourra terminer seul sa jolie pièce ! Après cet intermède studieux et l'achat de quelques souvenirs, il est temps pour nous aussi de quitter Tofo.

Nous n'allons pas bien loin dans un premier temps : nos amis Annabel et Camil, rencontrés à Inhassoro, nous ont parlé d'un super restaurant semi-gastronomique à Barra, à quelques kilomètres à peine de Tofo. Et nous avons pensé que ce serait parfait pour un diner en amoureux pour fêter nos 16 ans de mariage ! Initialement, nous pensions rester 2 ou 3 nuits sur Barra, mais nous nous apercevons vite que l'accès, très sablonneux, sera compliqué pour nous. Bon… plan B, on va au resto et on essaie de dormir sur leur parking. Ce que nous parvenons à faire avec l'autorisation du lodge dans lequel le resto la Tartaruga Verde est installé. A 18h, nous sommes les seuls clients (les restos doivent fermer à 20h, c'était 18h il y a encore une dizaine de jours…). Les enfants sont installés devant un dessin-animé, ils doivent se préparer des pâtes pendant que nous sirotons nos cocktails face à la mer et nous régalons de nos plats et desserts. Rho ce fondant au chocolat avec sa glace coco !! J'aurais bien joué les prolongations le lendemain, mais ce ne serait pas raisonnable. Alors à la place, après une bonne session d'école, nous reprenons la route plein sud.