Repos et détente au bord du lac Kariba
Nous voici arrivés à Kariba ! Et dire qu’en février dernier, nous étions à quelques kilomètres d’ici, juste de l’autre côté du barrage côté zambien ! Tous ces kilomètres parcourus depuis ! La ville nous plait instantanément. Ou plutôt devrais-je dire les villes, car la topographie de Kariba est très particulière : en raison de la proximité du lac et des collines tout autour, la ville est très vallonnée et pour plus de praticité plusieurs « centres-villes » se sont créés. Nous montons à quelques jolis points de vue, sur le lac ainsi que sur le barrage. Il y a beaucoup de gros bateaux amarrés dans les criques en contrebas, la ville étant réputée pour ses « houseboats » en location qui permettent de passer une nuit sur le lac. En temps normal, il parait qu’il y a des dizaines de bateaux sur l’eau. Mais devant nous l’horizon est d’un bleu immaculé. Les touristes ont déserté le pays depuis plusieurs mois ☹ Un peu comme à Binga, nous tournons un petit moment pour essayer de trouver un bivouac au bord du lac ou a minima avec une vue sur le lac. Mais l’après-midi avance et nous ne trouvons pas, tant pis ce soir ce sera un bivouac dans le bush, un de plus 😉. Le lendemain, nous cherchons un magasin pour faire quelques courses. Nous atterrissons dans une mini-boutique présentant pas mal de produits importés où nous faisons la connaissance de Joseph, un expatrié Suisse de 81 ans, résidant au Zimbabwe depuis 26 ans. Intéressé par notre aventure, il nous invite à boire un café chez lui, dans une magnifique maison avec une vue de dingue sur le lac Kariba. Il se trouve que lui aussi a traversé l’Afrique du sud au nord, en jeep, mais en 1964 ! Vous imaginez l’aventure que ça devait être à l’époque ?! De fil en aiguille, nous restons toute la journée ainsi que la nuit chez Joseph. Les échanges sont supers intéressants, nous profitons du billard (il fait un peu trop frais pour la piscine !), de la balancelle, du jardin… A 17h tout pile, nous prenons le « sundownner », un apéro au coucher du soleil puis nous dégustons les filets de tilapias pêchés par notre ami accompagnés de pommes de terre que je fais rapidement rissoler. Quelle magnifique soirée !
Le lendemain, nous quittons notre hôte qui doit préparer son bateau pour accueillir ses amis le lendemain. Et nous aussi nous devons nous préparer pour retrouver nos amis ! Ce sont les derniers jours que nous pouvons passer avec Mathieu, Séverine, Louis et Paul qui, depuis que nous les avons quittés à Bulawayo il y a 3 semaines, ont visité le pays dans le sens inverse par rapport à nous. Nous sommes tous très contents de nous retrouver ! Le 1er soir, nous rejoignons un spot que nous avions repéré avec Renaud, avec une magnifique vue sur le lac. Ce que nous n’avions pas forcément repéré, c’est la difficulté de la piste avec notamment une espèce de chicane avec d’un côté un talus et de l’autre le vide. Renaud doit s’y prendre à plusieurs reprises, pépère tangue et se balance dangereusement à tel point qu’avec les enfants nous préférons descendre, juste au cas où (au cas où quoi… je ne veux même pas y penser !). Avec l’aide de Mathieu à la manœuvre (oui car moi, voyez-vous, c’est plutôt le genre de situation où je suis complètement inutile, à crier « attention ! attention ! » en fermant les yeux… la situation parfaite pour s’embrouiller !!), mon super-driver finit par s’extirper de ce mauvais pas. Il bénéficie également de l’aide de gars qui sont en train de travailler sur la rénovation d‘un hôtel en contrebas et qui, nous voyant galérer, sont venus avec pelles et pioches pour élargir la chicane en creusant le talus. Nous irons les remercier chaleureusement (et financièrement aussi) le lendemain ! Lorsque Mathieu (avec les mêmes difficultés même s’il est plus court que nous) nous rejoint quelques minutes plus tard, nous pouvons savourer la vue et surtout une bonne bière fraîche pour nous remettre de nos émotions !
Le lendemain matin, le passage élargi et la pente côté conducteur facilitent grandement la conduite et tout se passe sans encombre. Après quelques courses chacun de notre côté, nous décidons de trouver un bivouac au bord du lac, et nous nous installons pour 2 nuits dans un camping très sympa avec une magnifique piscine, quelques jeux pour les enfants, et un bar sympa autour duquel nous avons la surprise de voir des hippopotames le soir ! Jeux, apéros, moments calmes, piscine… le temps passe vite en bonne compagnie, même quand le programme n’est pas chargé ! Nous tentons de négocier une sortie de 2 heures en bateau sur le lac, mais ne parvenons pas à avoir un meilleur prix que 140$ pour nos 2 familles. Quand je pense aux bateaux qu’on pouvait louer pour pas grand-chose en Asie, sur le Mekong ou dans la baie de Krabi, par exemple, ça me rend un peu nostalgique de constater une nouvelle fois combien les activités touristiques en Afrique sont chères et en décalage avec la vie sur place ! (pas beaucoup de photos de ces 2 jours car nos amis ne souhaitent pas apparaître sur internet 😉)
Vendredi 23 juillet, cette fois ce sont bien des aux-revoir… à moins d’un gros revirement de situation (toujours possible dans le contexte actuel !), nous ne devrions plus nous revoir avant la France : eux entrent en Zambie et vont poursuivre leur route jusqu’au Kenya d’où ils devraient prendre un bateau pour l’Europe en fin d’année, quant à nous ce n’est pas encore très clair mais nous allons continuer notre descente du continent. Nous les accompagnons jusqu’à la frontière car nous devons passer à l’immigration pour faire prolonger notre visa. Cela fait déjà presque 1 mois que nous sommes au Zimbabwe, et nous n’avons pas encore vu la moitié du pays ! L’employé nous fait une petite frayeur en nous faisant sous-entendre qu’en raison des restrictions actuelles le mieux serait quand même qu’on aille en Zambie, mais finalement au bout de 2 heures nous pouvons repartir, tous nos documents en ordre. Nos amis, quant à eux, sont déjà passés de l’autre côté du barrage chez les voisins zambiens. Bye les amis et à bientôt en Bretagne ou en Provence ! Il est donc temps pour nous de quitter Kariba pour notre prochaine étape : le parc national de Mana Pools, l’un des 5 sites zimbabwéens classés à l’Unesco (avec les chutes Victoria, les ruines de Khami et le parc de Matobo que nous avons déjà visité et les ruines de Great Zimbabwe où nous irons plus tard). En fin de journée, nous cherchons un endroit où dormir pas trop loin de l’entrée du parc. Notre première tentative, qui nous semblait pas mal, est un échec : alors que nous sommes garés depuis une quinzaine de minutes, une jeep s’arrête près de nous, 4 ou 5 grands gaillards (blancs) à l’intérieur : très gentiment, ils nous informent que nous sommes sur une zone de chasse et qu’ils sont en ce moment même en train de traquer des buffles. Oups ! Nous déguerpissons rapidement, et finissons, à défaut de trouver mieux, sur le parking du bureau de ZimPark où nous devrons acheter nos permis demain, à quelques mètres de la route principale reliant la Zambie et le Zimbabwe. Ah ben oui, on n’a pas la chance d’être tous les jours dans des endroits de rêve, mais on espère bien se rattraper les 2 nuits prochaines 😉