3 jours hors du temps à Mana Pools

Publié le par Maryline

Samedi 24 juillet, dès 8h, nous sommes prêts à entrer dans le parc national de Mana Pools, l’un des joyaux du pays, paraît-il. Nous réservons pour 2 nuits au camping le moins cher mais largement au-dessus de nos moyennes quotidiennes mais comme dit précédemment, on a décidé de lâcher un peu du lest côté budget ici au Zimbabwe pour compenser la frustration d’être un peu passés à côté du Botswana. Les 80km de piste pour rejoindre le campement ne sont pas super funky : non seulement on n’y croise aucun animal, mais surtout la piste ondulée nous fait intensément vibrer pendant quasiment 3 heures. Nous déjeunons au campsite, au bord du Zambèze et oublions rapidement ce trajet pénible : un éléphant et des impalas se baladent tranquillement au milieu du camp, ça plante le décor ! En milieu d’après-midi, nous nous engageons sur les pistes du parc : à l’accueil on nous a dit que des lions avaient été aperçus la veille un peu plus à l’est, et nous allons donc y jeter un coup d’œil. Sur le trajet, nous découvrons nos premiers Elans du cap, que nous n’avions encore jamais vus. Il y a beaucoup d’éléphants aussi, par petits groupes de 1, 2 ou 3. Ainsi que des dizaines d’impalas qui semblent s’amuser à sauter et traverser la piste juste devant nous ! Alors que nous nous approchons de Nkupe où les lions ont été « spottés », nous sommes arrêtés par un lit de rivière asséchée. Le sable semble mou et assez profond au milieu, ça fait comme une cuvette avec une légère pente pour descendre puis remonter. Nous avons pourtant fait le tour, comme conseillé par le ranger à l’accueil, pour éviter justement la partie plus difficile de la rivière. « Ah zut c’est dommage on ne peut pas passer », constate-je. « mmhhh, tu ne crois pas que ça pourrait passer ? » me répond mon époux. « heu… non, je pense que ça ne passe pas du tout pour nous, vu la configuration on ne peut pas prendre d’élan, il y a quelques bosses au milieu et en plus ça fait une cuvette ». « Ouais mais c’est pas long quand même, c’est ballot d’être bloqués pour 20m de sable, moi je sens que ça peut passer ». On reste plantés là un bon quart d’heure, Renaud s’approchant de plus en plus pour examiner une trajectoire possible, avant se lancer… et d’être stoppé par le sable quelques mètres plus loin, le pont posé sur l’ornière bien moelleuse. Je retiens à grand peine mon « ben là c’était évident quand même ! », je vous laisse imaginer comme il me brule les lèvres 😉 Au lieu de cela, je lui tend la pelle et les cales pour qu’il commence à déblayer, et nous nous installons avec les enfants aux 4 coins du camping-car pour vérifier qu’aucun lion ou autre animal sauvage ne vienne lui croquer la jambe. 2h30 plus tard, et après plusieurs tentatives nous y sommes toujours et il semble évident qu’on ne s’en sortira pas tous seuls avant la nuit, la pente, aussi faible soit-elle, nous bloquant complètement dans ce sable. Heureusement, un 4x4 finit par arriver derrière nous, et ils nous sortent de là en quelques minutes. Problème : ils nous ont sortis en marche avant et nous devrons donc refranchir la rivière d’une manière ou d’une autre pour rentrer au camp. Comme ils sont disponibles (ce sont des employés du parc), ils nous proposent de nous aider à franchir l’autre passage, celui dans la rivière. On doute car le ranger de l’accueil nous l’avait vraiment déconseillé mais bon, il nous a aussi conseillé le sable alors… On les suit donc sur la piste sinueuse pour rejoindre la rivière qu’il faut traverser en biais, c’est-à-dire rouler un peu « dans » la rivière. La descente est un peu raide mais passe bien, le sol au fond n’est pas trop boueux et l’eau reste raisonnable, même si je crois que c’est le maximum que nous ayons traversé. Mais une fois arrivés au point où la piste remonte sur la berge opposée, nous nous apercevons que nous en serons incapables : là où le 4x4 est passé, la pente est bien trop raide pour nous, même en montant au maximum nos suspensions pneumatiques qui nous permettent de relever l’arrière de Pépère en cas de besoin, cela ne suffira pas et notre porte-à-faux ne passera pas. On examine la berge… éventuellement, là où il y a énormément de boue ça semble un peu moins pentu, au pire le 4x4 pourra nous tirer. Mais ce n’est pas évident à savoir car nous sommes toujours dans la rivière et l’eau boueuse nous empêche de voir les reliefs sous l’eau. Renaud commence à s’avancer prudemment… mauvaise pioche, non seulement nous nous enfonçons dans la boue profonde, mais en plus il y a comme un trou qui nous fait plonger en avant (on retrouvera de la boue sur notre radiateur !) ce qui signifie que notre porte-à-faux ne passera absolument pas s’ils nous tirent. Heureusement que nous ne sommes pas seuls ! Le 4x4 replonge dans la rivière, on attache à nouveau la sangle et cette fois ils nous tirent par l’arrière. Ils y vont sans grand ménagement et la remontée sur la berge est épique, je ne sais même pas comment Renaud a réussi à ce qu’on n’arrache pas tout l’arrière du véhicule ! Finalement, nos anges gardiens nous raccompagnent sur la partie asséchée. Nous essayons à nouveau seuls mais nous enlisons au même endroit, en plein milieu de la cuvette. Un coup de sangle et cette fois-ci nous sommes sains et saufs du bon côté pour rejoindre notre campement. Ouf, que d’émotions ! Nous remercions chaleureusement nos sauveurs tout en nous excusant platement de leur avoir fait perdre leur temps. Ils refusent la bière que nous leur proposons mais je peux vous dire que nous, nous la savourons une fois installés sur notre emplacement ! Avec le stress de la situation, je n’ai quasiment pas pris de photos mais je pense qu’on se souviendra un moment de notre première journée épique à Mana Pools !

3 jours hors du temps à Mana Pools
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Le lendemain, nous passons la journée à arpenter les pistes, faisant plusieurs demi-tours lorsque la piste devient moins praticable. Nous prenons le petit-déjeuner sur un point d’eau infesté de crocos et d’hippos, nous déjeunons en surplomb d’une plaine où les animaux défilent devant nous. D’ailleurs, je prends de plus en plus de plaisir à ces pauses prolongées où c’est la nature qui vient à nous, et non nous qui « traquons » les animaux. Alors certes, ils sont un peu loin et ça ne rend pas grand-chose en photo, mais nous avons le plaisir d’observer des dizaines de zèbres, éléphants, buffles, cobes, koudous et autres impalas. A noter qu’ici, on ne trouve ni girafes ni rhinocéros. En revanche les éléphants ont la particularité de parfois se mettre sur leurs pattes arrière pour attraper les feuilles les plus hautes. Nous n’en voyons pas sur 2 pattes, mais effectivement nous en voyons plusieurs qui allongent au maximum leur trompe, c’est la 1ère fois que nous observons cela. Toujours pas de félins aujourd’hui, mais le soleil qui a illuminé la journée nous a permis d’apprécier les jolis paysages du parc. L’émotion du jour, ou devrais-je plutôt dire l’émotion du soir, nous arrive alors que les enfants sont en train de se coucher. Renaud entend du bruit dehors et me demande d’éteindre toutes les lumières pour mieux y voir. Et là mes amis !!! Un énorme éléphant est tranquillement en train de nous frôler, passant sur l’étroit passage entre notre camping-car et la berge du Zambèze. En tendant le bras je pense que je pourrais toucher sa défense ! Instinctivement, nous retenons notre souffle et j’avoue adresser une petite prière à qui voudra l’entendre pour que le pachyderme n’arrache pas la baie latérale qui est grande ouverte. Mais il gère tranquillement et poursuit son chemin tandis que nous nous entendons respirer à nouveau. Incroyable qu’il soit passé si près de nous !

3 jours hors du temps à Mana Pools
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Lundi 26 juillet, nous nous réveillons à l’aube. La veille, j’ai réservé pour Louise et moi une « safari walk » dans le parc. Nous rejoignons notre guide armé, Philemon, qui nous propose de rouler un peu pour démarrer notre marche un peu plus loin. Les garçons sont encore au lit, ils prendront leur petit-dej en nous attendant. En toute franchise, je suis un peu mitigée sur cette expérience : notre guide étant très taciturne, il ne nous donne pas beaucoup d’informations sur la nature nous entourant. En même temps, il se doit d’être super vigilant, en particulier quand il nous emmène dans la plaine où des lions sont régulièrement repérés, donc ce n’est pas si mal qu’il reste concentré ! Mais toujours pas de lion pour nous, et nous voyons finalement peu d’animaux. Enfin si, quand même quelques buffles, antilopes et beaucoup de babouins, ainsi qu’une hyène. Mais que voulez-vous, avec le temps on devient exigeants nous ! Au bout d’1h30, nous retrouvons les garçons et déposons Philemon à la réception avant de retourner pour quelques heures au camp. Nous reprenons la route en début d’après-midi pour quitter le parc, sans grande motivation pour refaire les 80km de tôle ondulée, mais pas le choix ! D’ailleurs on met bien moins de temps car Renaud maintient une bonne vitesse nous faisant parfois « surfer » sur les vaguelettes… heureusement qu’aucun animal ne traverse devant nous !

Voilà pour ces 3 jours passés dans le joli parc de Mana Pools. C’est toujours difficile de comparer les parcs car chacun a ses particularités. Ici nous avons particulièrement aimé le paysage un peu différent avec moins de bush et une plus grande variété d’arbres, les couchers de soleil sur le Zambèze et les nombreux éléphants. La présence du fleuve rend cependant les points d’eau moins attractifs qu’à Hwangé ou Etosha et du coup les animaux nous ont semblé un peu plus éparpillés. Aujourd’hui, nous commençons notre descente sur Harare, la capitale du Zimbabwe. Nous aurions bien évité la grande ville, mais nous avons fait envoyer notre nouveau carnet de passage (sorte de passeport pour le véhicule qu’il faut renouveler chaque année) chez un expatrié et nous allons passer 1 ou 2 journées chez lui, avant de poursuivre notre découverte du pays plus au sud.

PS. : bon je me prends la tête avec les photos depuis 1h, je ne suis pas sûre qu'elles passent pourtant on a un réseau pas trop pourri, mais là je laisse tomber, je publie comme ça on verra bien !

 

3 jours hors du temps à Mana Pools
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Publié dans Zimbabwe

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Commenter cet article

J
Allez, pleure pas, elles sont super tes photos, comme d'hab, et ton reportage aussi d'ailleurs. On se régale "à vos côtés", on vit vos aventures au quotidien ! Bref, vite, le prochain ! Mais surtout, protegez vous, ne faites pas d'exentricités, ce voyage l'est suffisamment, exentrique ! FA-BU-LOUS !
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H
coucou Maryline , c'est magnifique tout ce que tu nous fais partager à travers votre voyage en famille . J'adore ! Prenez bien soin de vous . Bises
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P
Magnifique Untouracinq, même avec le réseau pourri ça passe crème !
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C
Bonjour ou bonsoir, c'est selon.<br /> Je vous suis depuis mai 2021 seulement, et je prends beaucoup de plaisir à vous suivre. Vous démontrez que même avec un camping car non 4 roues motrices, on peut faire beaucoup, c'est une question de volonté. Plus âgé que vous (53 ans), j'ai toujours voyagé avec mon sac à dos, seul ou accompagné, plusieurs fois par an, parfois jusqu'à trois mois et demi dans l'année, et cela depuis très longtemps. Ce que vous faites vivre à vos enfants est extraordinaire. Vous avez raison, vous leur donnez des outils pour affronter leur vie future, tout en prenant énormément de plaisir à découvrir le monde. Beaucoup en parlent, l'évoquent, caressent l'idée de partir, mais ne passent jamais l'acte...Vous, vous le faites et de quelle manière... J'ai moi-même voyagé en Namibie, Bostwana, Zimbabwe et surtout en Afrique du Sud, où je suis allé pour la première fois en mars avril 1996, à une époque où Nelson Mandela était le président du pays, puis en 2000, 2010, 2013, le pays ayant bien changé... J'ai hâte de vous voir approcher ce pays. Je connais très peu le Zimbabwe malheureusement. <br /> Je souhaite prendre ma retraite rapidement maintenant, et les idées de voyage ne manquent pas. Eh oui !, je peux partir plus tôt. Je ne vais pas laisser passer cette opportunité. En vous souhaitant une bonne continuation dans votre extraordinaire voyage... le deuxième de surcroît... Christophe C