Botswana : des premiers jours magiques !
Déjà 5 jours que nous sommes au Botswana ! Que le temps passe vite ! Avant de vous raconter les 2 activités incroyables que nous venons de faire, un rapide mot pour clôturer notre séjour namibien : jeudi 20 mai, nous faisons nos tests PCR à au laboratoire public de Windhoek, le moins cher que nous ayons trouvé (750Nad, soit 44€). A peine une chatouille dans la narine que c’est déjà terminé et nous pouvons rejoindre nos amis les Yolo (avec qui nous avions passé 3 jours à Walvis Bay) ainsi que Daniel et Marion (rencontrés précédemment à Etosha) pour un déjeuner dans un resto connu de la capitale servant de délicieuses brochettes de « game meat » : zèbre, koudou, springbock, oryx… on se régale et les enfants sont heureux de se retrouver ! Mais les retrouvailles sont de courte durée car maintenant que nos tests sont faits, nous avons 72h pour entrer au Botswana. Nous prenons donc la route en milieu d’après-midi pour la ville de Gobabis où nous pourrons récupérer nos résultats.
C’est chose faite le lendemain vers midi, et comme il est tôt nous décidons de passer la frontière dès aujourd’hui. En 1h30 et sans test rapide supplémentaire comme ça avait été le cas en février, c’est plié : welcome to Botswana ! Bon notre 1er bivouac ne sera pas mémorable : le temps qu’on comprenne comment activer notre carte sim il est déjà tard et nous choisissons de dormir sur l’immense parking de la station-service, étonnamment calme d’ailleurs ! Nous sentons que nous allons retrouver au Botswana la chaleur humaine qui nous a un peu manqué en Namibie : les gens semblent plus avenants, il y a des gargotes et des stands en bord de route, des charrettes tirées par des ânes...
Reste à décider maintenant quoi faire dans ce nouveau pays ! Et ce n’est pas évident car à chaque fois qu’on regarde un truc on constate que ce n’est accessible qu’en 4x4 ! On le voit d’ailleurs rapidement par nous-même : les pistes qui quittent la route principale semblent très sablonneuses. Nous décidons de ne pas trainer sur cette portion ouest du pays, mais de rejoindre rapidement la ville de Maun où nous attendent Hélène, Edouard, Ambre et Stanislas. 2 mois après notre rencontre à Sesfontein, les retrouvailles sont chaleureuses ! Et c’est en leur compagnie, après une première journée « off/intendance », que nous partons à la découverte du delta de l’Okavango. Saviez-vous que l’Okavango, ce fleuve d’une longueur de 1800km qui prend sa source en Angola et traverse le nord de la Namibie est un fleuve endoréique ? Cela signifie qu’il ne rejoint aucun océan ! Il se « termine » en une vaste plaine marécageuse de 18 000km² avec plusieurs cours d’eau ondulant au milieu de la végétation en fonction du niveau du fleuve. Il y a plusieurs façons d’explorer le delta, et nous choisissons de le faire une barque, plus précisément en mokoro, une pirogue étroite manœuvrée à l’aide d’une longue perche. Pour rejoindre le point de départ de l’excursion, qui change suivant le niveau des eaux, il faut emprunter une piste d’une vingtaine de kilomètres accessibles uniquement en 4x4. Nous profitons du 4x4 de nos amis qui peuvent déposer leur cellule et la laisser au campsite pour nous permettre de grimper dans la benne du pick-up. Ballotés sur la piste et avec quelques ponts en bois à négocier, c’est déjà un peu l’aventure ! Arrivés à l’embarcadère, les villageois s’organisent pour nommer les piroguiers : un système de tour de rôle est établi pour éviter que des gens travaillent plus que d’autres. Moment d’agacement quand ils veulent qu’on prenne 5 bateaux sous prétexte que c’est 2 personne maximum par embarcation, enfants compris (et nous sommes 9). Pas vraiment adapté aux familles nombreuses ce système ! Impossible de les faire changer d’avis, mais je reste persuadée que laisser un enfant seul dans une barque en milieu sauvage n’est pas une super idée en terme de sécurité. Bref. On ne va pas laisser ce truc nous gâcher la journée, on prend la 5ème barque et comme aucun gosse ne veut monter seul c’est finalement Renaud qui s’y colle, et Eliott et Martin qui montent ensemble (ce qui à bien y réfléchir est encore pire en terme de sécurité !). Aussitôt embarqués, nous entrons dans un monde enchanté de roseaux et de nénuphars qui s’inclinent sur notre passage et se redressent aussitôt après. On n’entend que le bruit des oiseaux et des éclaboussures des perches qui vont avancer nos frêles embarcations en eau peu profonde. C’est beau, c’est sauvage, cela semble immaculé ! Au bout d’une heure environ, nous arrivons devant un espace plus ouvert où se trouvent quelques hippopotames. L’un deux s’avance vers nous en respirant fort. On recule doucement. Le guide nous dit qu’il doit y avoir un bébé dans le coin. Maryline la jeune fille qui conduit ma pirogue a l’air bien stressée et recule 20m derrière tout le monde, et c’est là qu’on réalise qu’on est à 20cm de l’eau et qu’on ne pourra pas faire grand-chose contre un hippo en colère ! N’oublions pas qu’ils sont parmi les plus dangereux animaux du continent ! Alors qu’on recule, l’hippo commence à nous suivre… on entend ses grognements très proches, d’autant plus inquiétants qu’on ne voit rien entre les roseaux. Nos perchistes, eux, parviennent parfois à les distinguer et se font des signes pour éviter de les approcher de trop près ; parfois ils accélèrent d’un coup et soufflent un grand coup après, comme s’ils avaient retenu leur respiration. En pleine accélération, la dame qui conduit le bateau d’Edouard et Ambre casse sa perche et tombe dans le bateau qui se met à tanguer. Pas super rassurant tout ça !
On sort finalement sans encombre de la « zone à hippos » pour rejoindre une partie immergée où nous nous arrêtons pour pique-niquer. Le guide nous accompagne ensuite pour une courte marche dans la brousse, où nous avons le plaisir d’observer à quelques dizaines de mètres un troupeau d’une bonne vingtaine de zèbres. Il nous montre beaucoup d’empreintes aussi : girafe, éléphant, gazelle… Nous aurions bien marché un peu plus, mais comme l’une des perches est cassée le retour sera plus long donc on ne peut pas vraiment s’attarder. Le passage près de la zone plus profonde se fait sans problème mais on entend un (ou plusieurs ?) hippo qui nous suit, Martin qui est maintenant avec moi n’est pas rassuré du tout. Mais nous rentrons tout sains et saufs en fin d’après-midi, heureux de cette belle journée pleine d’émotions. Je pensais qu’on allait voir davantage d’animaux, peut-être des crocos ou des éléphants, mais c’était quand même magique !
Aujourd’hui, mercredi 26 mai, nous mettons le réveil à 7h car nous avons programmé une activité incroyable : après avoir découvert le fleuve au ras des roseaux, nous allons ce matin prendre de l’altitude pour l’admirer depuis un avion ! On casse un peu la tirelire mais survoler le delta de l’Okavango fait partie de ces petits « rêves » qui n’ont pas de prix si on peut les réaliser ! Enfin, si quand même ça a un prix et quand on a comparé les compagnies proposant cette activité, le critère prix a largement pesé dans la balance. Nous avons, par exemple, écarté d’emblée le survol de 45mn en hélicoptère qui nous aurait couté 900$ !! Et constatant qu’être 7 passagers nous permettrait d’obtenir un tarif optimal (par rapport à la taille des avions), nous avons trouvé un couple intéressé pour partager les frais. Finalement notre choix s’est porté sur la compagnie Major Blue Air, la seule acceptant de nous faire une ristourne de 20% pour les enfants. Au final, nous payons 260€ pour nous 5 pour 45 mn au-dessus du delta. L’équivalent de 5 jours de budget pour nous, on arrivera à compenser sur la durée !
Ce matin, nous sommes donc excités comme des puces. Nous prenons place dans l’avion en compagnie de Fatima et Beni. Nous pouvons tous nous installer près d’un hublot pour profiter à fond du paysage. Dès le décollage le paysage qui se dévoile sous nos yeux nous envoute : on aperçoit des bras de rivière, des marécages aux mille nuances de vert. Quand soudain un cri : « des éléphants ! » et c’est alors que commence un festival : nous survolons des troupeaux d’éléphants, on repère parfois des individus isolés. Puis des girafes, des zèbres, des hippos dans l’eau, quelques antilopes mais plus difficiles à repérer à 150m de hauteur. A un moment, c’est un troupeau immense de buffles qui s’étale sous nos pieds, c’est époustouflant. Louise et Renaud voient même un lion courir à côté des buffles ! Le pilote fait des zig-zag pour nous permettre de mieux admirer le spectacle, à tel point que nous sommes plusieurs à commencer à nous sentir vaseux. Mais cela ne gâche en rien notre plaisir et nous ne voyons pas passer les 45 minutes. C’était absolument génial, inoubliable !!
De retour au campsite, nous retrouvons nos amis qui nous ont attendu pour reprendre leur route. Ils montent dans le nord vers la Zambie par les parcs de Moremi et Chobe qui nous sont inaccessibles. Les enfants n’aiment pas les aurevoirs entre familles voyageuses mais qui sait ce que nous réservent les prochaines semaines ? On n’avait déjà pas prévu de se retrouver ici au Botswana 😉 A nouveau seuls, nous décidons de rester une nuit de plus au camping, d’une part parce que nous sommes un peu fatigués de ces réveils successifs à 7h du matin (non moi non plus je ne sais pas comment on va pouvoir reprendre un rythme boulot/école !!) et parce qu’on a un peu d’intendance à faire : Renaud part en ville nous prendre une assurance pour le véhicule puis fait la vidange, moi je ne fais « que » trier les photos de ces derniers jours et rédiger cet article mais je vous laisse imaginer le temps que ça me prend 😉. Allez, stop j’arrête, c’est l’heure de publier maintenant !