Swakopmund, entre dunes et… garage
Je vous ai laissés lors du dernier article alors que nous étions sur le point d’aller prendre l’apéro au sommet d’une dune juste devant notre spot de bivouac à la sortie de Swakopmund. Impossible de vous décrire nos sensations tellement nous étions bien : sensation d’être heureux tous ensemble, sensation d’être seuls au monde, sensation d’être là où nous devons être à l’instant présent. Nous savourons chaque seconde entre deux gorgées de bière/coca, jusqu’à ce que le ciel s’embrase et que le soleil finisse par disparaitre. A la redescente, un petit serpent sort du sable à l’endroit où j’allais poser mon pied (nu) et se faufile entre mes jambes. Quelle peur ! Je vous laisse imaginer la scène : moi hurlant et sautillant dans tous les sens en écartant et levant les jambes, mes enfants morts de rire qui essaient de suivre le serpent, et la pauvre vipère des sables essayant tant bien que mal de se frayer un chemin là-dedans en se tortillant sur le côté (elle a une démarche très particulière, ses ondulations la faisant avancer de façon latérale, un peu comme un crabe). Pfiou… trop d’émotions pour ce soir ! Mais ce n’est pas complètement terminé : vers 22h, un type passablement alcoolisé nous interpelle bruyamment. Visiblement nous ne serions pas en sécurité ici, c’est un lieu de cérémonies satanistes orchestrées par des Illuminati… enfin quelqu’un qui fait preuve d’originalité ! Il se propose d’assurer notre sécurité. Voilà qui ne nous arrange pas car on ne souhaite évidemment pas qu’il reste dans les parages, mais il finit par s’en aller un quart d’heure plus tard. Nous restons éveillés encore un moment afin de nous assurer qu’il ne revient pas, seul ou accompagné. Je vous parlerai un jour de notre habitude d’être « prêts à partir » à tout moment, mais RAS ce soir, nous terminons notre nuit en toute tranquillité.
Le lendemain, mardi 20 avril, nous ramenons le camping-car chez Namib’s camper pour qu’ils poursuivent les travaux et prenons un taxi pour rejoindre le centre-ville et plus particulièrement l’aquarium. Bon, à 2€ l’entrée pour nous 5 on ne va pas faire les difficiles, mais disons qu’on a vu mieux. Un petit tunnel nous permet d’observer de près les espèces de poissons qu’on trouve dans la région : tous gris avec des nageoires, comment voulez-vous que je reconnaisse qui que ce soit, moi ? Nous nous promenons ensuite le long de la plage, puis sur le grand ponton d’où nous apercevons même une otarie ! Le fait d’être à la mer nous donne envie de manger du poisson et des fruits de mer. Nous nous dirigeons donc vers le Fish Deli, en plein quartier animé de boutiques, cafés, librairies. Malheureusement, pas de fruits de mer au menu en ce moment. Dommage pour Renaud qui adore ça. Mais toute la famille craque pour des plateaux de sushis, makis et sashimis. On se fait souvent livrer à Marseille, les enfants raffolent du saumon frais avec de la sauce soja. « Hum… là je suis au paradis » nous déclare Louise les doigts dégoulinants de sauce soja. J’adore quand il en faut si peut pour les contenter 😉 L’après-midi, les enfants n’ont pas envie d’aller à la plage, Louise veut rentrer lire, les garçons veulent retourner au ciné… soit, on fait aprèm à part : Louise et Renaud rejoignent pépère au garage tandis que j’emmène les enfants au ciné : après « Raya and the last dragon » hier, aujourd’hui nous regardons « Extinct », le tout en anglais non-sous-titré, évidemment. Eliott a un bon niveau maintenant, il comprend presque tout (même s’il reste encore très timide pour parler) ; Martin c’est plus compliqué, mais je lui explique les principaux « rebondissements ». Renaud passe nous prendre après la séance et nous retournons à notre bivouac en face des dunes, à quelques kilomètres de Swakop. Tous les soirs, le vent se lève et souffle assez fort, nous empêchant de diner dehors mais nous sommes bien à l’abri dans notre cocon.
Mercredi, retour au garage pour la dernière journée de travail. Les enfants n’ont aucune motivation pour retourner en ville aujourd’hui. On fait école sur le parking du garage puis on traine, on traine, on traine tellement qu’on y passe quasiment toute la journée, faisant un rapide aller-retour à la station-service pour acheter des sandwichs. A 16h30, notre bolide est prêt ! Les renforts ont l’air costaud, les finitions soignées, il faudra évidemment voir à l’usage mais pour l’instant nous sommes satisfaits. Dès que nous prenons la route, nous remarquons que les craquements dans la cellule ont énormément diminué, c’est bon signe ! En sortant, nous passons dans un magasin de pneus pour voir quel modèle tout terrain pourrait s’adapter à notre véhicule. Le gars nous propose un modèle mais il doit le commander, on reviendra vendredi pour l’essayer. Au moment de faire le plein de nos réservoirs d’eau, Renaud remarque une importante fuite au réservoir situé sous la couchette de Martin. Ou plus exactement une fuite au tuyau de remplissage : vraisemblablement en soudant les renforts pour notre plancher ils ont fait fondre le tuyau ! Oups 😉 Une fois n’est pas coutume, ce soir nous allons diner au restaurant (d’habitude c’est plutôt le midi) : le restaurant italien dont on nous a parlé tient toutes ses promesses : gnocchis au gorgonzola, pizza roquette/parmesan/jambon cru et pizza 4 fromages… nos papilles en crépitent encore !! Nous ne nous prenons pas la tête et pour la 4ème nuit consécutive nous retournons à notre spot devant les dunes.
Le lendemain, après un passage rapide au garage où Stéphen nous répare le tuyau en moins d'une heure, nous faisons quelques emplettes puis nous quittons la ville pour revenir sur nos pas, sur une plage une vingtaine de kilomètres au nord. Et c’est cette fois en toute légalité, équipé d’un permis à son nom que Martin peut s’essayer à nouveau à la pêche ! Malgré sa patience et sa persévérance, il est moins chanceux cette fois-ci, mais Renaud parvient en fin de journée à accrocher un beau poisson de 45cm. Il découpe les filets qui atterrissent directement au congélateur, car on a autre chose pour le diner : Martin, armé de mon saladier en plastique, vient de ramasser plus de 5kg de moules ! Oui mais voilà, des moules fraiches, ni Renaud ni moi n’en n’avons jamais cuisiné ! Et évidemment sur cette plage, où nous allons passer la nuit, je n’ai pas assez de réseau pour aller sur internet. Heureusement, whatsapp passe et Marion, la petite sœur de Renaud nous donne 2 recettes différentes. 1 heure plus tard, nous nous régalons d’un plat de moules coco/curry et d’un plan de moules au vin blanc et petits légumes. Encore une fois, merci mon petit poussin de nourrir ta famille !
Aujourd’hui, après une nouvelle tentative de pêche cette fois-ci infructueuse, nous retournons au garage spécialisé dans les pneus. Ceux que nous essayons sont bien crantés, la taille, un peu plus grosse que la précédente, passe bien au niveau de la carrosserie, malheureusement Renaud s’aperçoit qu’ils sont trop légers pour supporter notre poids, notamment à l’arrière. Snif snif, il faudra retenter notre chance à la prochaine ville mais ça ne semble pas si facile que ça de trouver de bons pneus dans nos dimensions ici. C’est la dernière journée que nous passons à Swakop, que nous avons plutôt trouvée sympa. Demain, nous serons à Walvis bay, nous nous rapprochons encore un peu plus du désert du Namib, l’un des plus vieux du monde…