Pause forcée mais bienvenue !
Une nouvelle fois, la langueur du temps qui s’écoule paisiblement associée à de fortes chaleurs ne m’incite pas vraiment à prendre la plume… Déjà presque une semaine que nous sommes à Sesfontein, petite bourgade poussiéreuse dans le nord du Damaraland. La large piste pour arriver ici depuis Opuwo, près de laquelle nous bivouaquons en pleine nature, est tout simplement magnifique !
Arrivés à Sesfontein, nous retrouvons 2 familles françaises qui comme nous voyagent en Afrique avec leur propre véhicule. C’est drôle car avec Mathieu, nous sommes en contact depuis plusieurs années : ils étaient en Amérique quand nous étions en Asie, et ils étaient aussi en Afrique en même temps que nous avant l’arrivée du Covid et nous ne nous étions jamais rencontrés ! C’est maintenant chose faite et nous passons tous 2 super journées, sur le parking d’un très joli lodge nous laissant accéder à sa piscine, son salon et sa véranda, nous ouvrant une chambre pour qu’on puisse prendre des douches et avec un gigantesque braï (= barbecue) à côté de nos véhicules, le tout pour 10€ par nuit. Que demander de plus ? Comme d’habitude lors de rencontres de ce type, nous voyons à peine nos enfants qui passent un maximum de temps avec leurs nouveaux copains : plongeons dans la piscine, échanges de livres, parties de cartes ou de molky. Et je peux vous dire que ça fait du bien à tout le monde !
Après 2 soirées passées ensemble, nos amis poursuivent leur route vers le nord : ils sont en 4x4 et vont s’amuser un peu sur des pistes impossibles pour nous. De notre côté, nous jouons les prolongations au lodge : et oui je ne vous en ai pas parlé mais lorsque nous sommes arrivés ici, nous roulions avec un bruit métallique de plus en plus fort. Renaud a rapidement identifié le problème : les biellettes de la barre stabilisatrice entre nos 2 roues arrière ont perdu leurs « silent bloc ». Traduction, à cause des nombreux kilomètres en tôle ondulée que nous avons fait récemment, on a perdu 2 trucs en caoutchouc permettant de tenir 2 barres en métal entre elles. Sans ces caoutchoucs, c’est métal contre métal… forcément ça grince ! Nous n’avons évidemment pas les pièces en stock. On contacte un garage Iveco sur Windhoek, la capitale, en même temps que notre garage qui nous suit régulièrement sur Aubagne. Les pièces doivent être commandées en Afrique du Sud, comme on est en pleine vacances de Pâques ça prendra une bonne dizaine de jours. Renaud décide d’enlever la barre temporairement : ce n’est évidemment pas recommandé en usage « normal » du véhicule et il va falloir qu’on roule très doucement, mais ça nous permettra de rouler pour rejoindre, étape par étape, la capitale. Renaud repère un autre problème et un autre bruit : l’étrier de frein qu’on avait déjà dégrippé en Zambie est à nouveau complètement bloqué, et il y a des cailloux entre les plaquettes de frein et le disque. Pas étonnant vu les passages de rivière, la boue et la poussière que nous enchainons depuis que nous sommes en Namibie ! Sans bouger de notre lodge, on fait appel à un petit mécano local pour nous aider à démonter une nouvelle fois l’étrier et le nettoyer à fond. L’un des joints est très abimé, c’est certainement ce qui permet à la poussière de pénétrer dans le système et de bloquer l’étrier. Il va falloir qu’on regarde si on peut ne changer que ce joint, sinon ce sera l’étrier complet avant d’attaquer certains cols en Afrique du Sud. Et en attendant, on sait qu’on a une faiblesse à ce niveau et on va le nettoyer régulièrement. Voilà pour le volet mécanique, Pépère tient quand même super bien la route compte-tenu de ce qu’on lui fait subir !
Nous sommes donc en pause forcée, mais je dois avouer que ça nous convient bien : cela fait maintenant un mois que nous sommes en Namibie, et on a eu un rythme assez soutenu finalement, auquel s’ajoute la fatigue liée à la conduite sur piste ainsi que la poussière. Ça nous rappelle un peu la Mongolie, les pannes en moins (enfin là on croise les doigts quand même car notre séjour Namibien est loin d’être terminé !). Pour vous donner une idée, on aurait pu prendre la route ce matin, mardi 6 avril. Mais quand on en a parlé aux enfants, levée de boucliers : « non on est trop bien là ! Non on veut encore passer des journées à ne rien faire ! On veut encore lire dans le hamac ». Ok ok j‘ai compris, on ne partira que demain ! Nos journées ne sont effectivement pas violentes. On arrive à caser quelques machines de linge et un peu d’école, mais la motivation nous manque pour faire quoi que ce soit d’autre. Et c’est très bien comme ça, on a aussi besoin de souffler en voyage (surtout quand les températures avoisinent les 40°, ce qui est le cas depuis quelques jours) ! Côté anecdotes, on a quand même eu une petite tempête de sable : le ciel s’est soudain paré d’une couleur dorée, un gros nuage de sable s’abattant sur nous tandis qu’on fermait précipitamment toutes les fenêtres. Et dans la nuit de dimanche à lundi, un tremblement de terre s’est produit tout proche de chez nous ! Bon ça j’avoue on l’a lu le lendemain sur les news, parce qu’à 4h du matin, nous, on dort à poings fermés. Mais des employés du lodge ont bien ressenti les secousses !
Voilà pour nos derniers jours, demain nous prenons donc la route (enfin la piste) pour descendre un peu plus au sud. On va devoir adapter notre itinéraire pour nous rendre à la capitale la semaine prochaine, ce qu’on n’avait pas prévu initialement, mais ce n’est pas bien grave, il nous reste encore amplement le temps de découvrir ce fabuleux pays !
oui nous aussi on trouve très bizarre la couleur de l'eau ! Mais quand il fait très chaud, on fait moins les difficiles !