Voyage dans le temps
Ces derniers jours nous avons fait plusieurs sauts dans le temps ! Tout d’abord un bon de 80 000 ans en arrière, lorsqu’une énorme météorite s’abat sur terre. Découverte en 1920, la météorite de Hoba est la plus grosse météorite au monde, le plus gros bloc de fer naturel sur terre. Un bloc de matière extraterrestre composé de fer et de nickel pour l’essentiel, pesant autour de 60 tonnes et ayant la forme d’un gros pavé de 3 mètres de côté et 1 mètre de hauteur. Les scientifiques estiment qu’elle a dû rebondir dans l’atmosphère ce qui a ralenti sa course et lui a permis de conserver sa taille tout en ne creusant pas un énorme cratère à l’arrivée. Après celle de Mbeya en Tanzanie, nous allons devenir de vrais pros en la matière 😉. Nous arrivons dimanche 7 mars sur le parking de la météorite, accessible après une piste poussiéreuse mais roulante d’une vingtaine de kilomètres. Le site est fermé car nous sommes déjà en fin d‘après-midi, et nous sommes les seuls le lendemain matin pour faire la visite (comme d’ailleurs sur la plupart des sites où nous allons). Allez savoir pourquoi, ce truc me donne envie de regarder superman, mais le reste de la famille vote plutôt pour retour vers le futur… soit !
Après la visite de la météorite, nous prenons la route en direction du Waterberg, un plateau de 50km de long sur 16km de large et 150m de hauteur. On le voit de loin trôner au milieu de la vaste plaine qui l’entoure ! Cette fois-ci, nous sommes au début du XIXème siècle, le territoire est l’objet d’une rude bataille entre les colons allemands et l’ethnie locale les Herrero. A noter que les Herrero sont toujours présents dans le pays, on a croisé quelques femmes en vêtement traditionnel : une grande robe bouffante colorée et un drôle de couvre-chef « cornu »… il faut absolument que j’arrive à en prendre une en photo ! Je disais donc qu’une bataille sanglante a eu lieu ici, comme en témoigne un petit cimetière allemand dans l’enceinte du parc. Le Waterberg est un parc national, avec un droit d’entrée valable pour 24h. Comme l’après-midi est déjà bien avancée quand nous arrivons, nous préférons dormir quelques kilomètres avant le parc pour mieux en profiter le lendemain. Il n’y a pas énormément de possibilités, j’en reparlerai un jour mais la nature est littéralement privatisée en Namibie : depuis quelques jours toutes les pistes que nous empruntons sont grillagées de part et d’autre de la route. C’est impressionnant ! Bref nous nous posons devant l’un des portails permettant l’accès à ces « fermes », un peu en retrait de la piste. Un peu plus tard un 4x4 avec des ouvriers passe justement ce portail, et les gars nous confirment avec un grand sourire que nous pouvons passer la nuit ici. Le lendemain, donc, après l’école nous entrons dans le parc du Waterberg. Pour une fois, nous avons décidé d’aller au camping et de profiter des installations : piscine, électricité, douche etc. Les pistes namibiennes étant particulièrement poussiéreuses et la chaleur bien intense en journée (hum… je vous laisse imaginer les effets de la poussière sur nos corps transpirants…), nous sommes tous les 5 très heureux de passer l’après-midi à ne rien faire au bord de la piscine entourés de cette belle roche granitique qui prend des couleurs rosées en fin de journée.
Mardi 9 mars, nous nous levons relativement tôt pour aller au sommet du plateau. Une petite grimpette de 45 minutes qui rappelle à nos cuisses que nous ne marchons pas assez en Afrique ! Malgré le gros nuage qui s’installe au-dessus de nos têtes quand on arrive au sommet, la vue sur la plaine est magnifique : immense, plate, verte, dense, seulement entrecoupée de quelques pistes qu’on devine entre les buissons. Nous restons un moment au sommet puis descendons profiter de la piscine jusqu’à l’expiration de notre billet.
Le reste de la journée ne se déroule pas tout à fait comme prévu : sur les conseils d’amis voyageurs, nous nous rendons dans une réserve privée où on a de bonnes chances d’apercevoir des léopards et des rhinocéros, qui sont parmi les animaux sauvages les plus difficiles à voir dans la nature. On hésite un peu car le coût est plus élevé que dans les parcs nationaux et nous sommes obligés de prendre une excursion. Mais on se dit que ça peut être sympa quand même ! Le destin (et notre rythme au ralenti) décidera finalement pour nous : nous avons « raté » le dernier départ en safari de la journée et nous n’avons pas envie d’attendre le lendemain. Tant pis pour la réserve, nous espérons voir des léopards et des rhinocéros dans un parc national et si dans 2 ou 3 mois on n’en a toujours pas vu on avisera ! Notre plan B, c’est d’aller un peu plus au sud sur un site sur lequel on a découvert des empreintes de dinosaures. La piste pour y accéder est magnifique, parfois ocre, parfois rouge, nous avons l’impression d’être seuls au monde, un peu comme en Mongolie… s’il n’y avait pas ses clôtures encore et toujours ! Mais 1,5km avant d’atteindre notre but la piste devient impraticable pour nous : une rivière asséchée à traverser, avec des rochers et un dévers… en insistant un peu on pense qu’on pourrait passer, mais la raison l’emporte, on ne va pas risquer d’abimer Pépère alors qu’on peut terminer en marchant ! Mais il est un peu tard, on verra ça demain. On doit faire quelques kilomètres pour trouver un endroit pour dormir, les clôtures ne permettant aucun accès à la nature si belle autour de nous.
Le lendemain, nous faisons donc un bond de 220 millions d’années dans le passé ! On laisse Pépère au bord de la piste et on marche une vingtaine de minutes pour rejoindre la ferme dans laquelle se trouvent les empreintes. Car oui, c’est dans une propriété privée toute clôturée... Nous sommes accueillis par une afrikaner qui encaisse notre argent, nous donne quelques indications puis nous allons à la recherche des traces. Il y en a 2 séries : des petites empreintes qui ne sont pas franchement enthousiasmantes. Et des plus grosses, d’une trentaine de centimètres et certaines vraiment bien dessinées. On s’imagine dans Jurassik Park ! Les dinosaures auraient laissé leurs empreintes dans la boue, et celles-ci ont ensuite été recouvertes de plusieurs couches de sédiments, permettant de les fossiliser et de les « figer » pour des millions d’années. Ce ne sont que des traces dans le sol, mais c’est quand même vertigineux quand on y pense…
Il commence à faire très chaud en fin de matinée, et nous avons réservé une petite surprise aux enfants pour le déjeuner, il est donc temps de revenir au temps présent et de récupérer Pépère pour rejoindre notre prochaine étape : une ferme de crocodiles proposant un restaurant avec des plats… de croco ! Croc-burger, pizza au croco, nuggets de croco et steak de croco, voici un repas pour le moins atypique ! Renaud et moi avons déjà eu l’occasion de gouter cet animal, mais c’est une première pour les enfants. Imaginez le mélange suivant : la texture du poulet, un peu plus filandreux, et un gout de poisson. Voilà, vous avez gouté du crocodile par procuration 😉 Après le déjeuner les enfants insistent pour visiter la ferme. Moi ça ne me dit pas mais Renaud les accompagne voir les enclos dans lesquels sont élevés les crocodiles : les vieux servent à la reproduction, 800 à 900 oeufs sont pondus par an dans la ferme, et les jeunes entre 5 et 6 ans sont utilisés pour fabriquer de la maroquinerie… et des croc-burgers ! Les enfants peuvent même tenir un bébé croco dans leurs mains (en oubliant qu’ils ont peut-être bouffé sont frère… hum hum…). Voilà une expérience qu’on ne reproduira pas forcément, mais dont on se rappellera !