Caprivi, c’est fini !
Mouahaha le mauvais jeu de mots qui ne fera (peut-être !) sourire que les personnes qui connaissent un peu la Namibie ! Alors pour vous situer, la bande de Caprivi, c’est la région par la laquelle nous sommes entrés en Namibie le 1er mars. Une bizarrerie géographique, ou devrais-je dire géopolitique : une longue bande de territoire namibien de 450km de long sur 30km de large, donnée en 1890 par les anglais (alors présents au Botswana) aux allemands (présents en Namibie), offrant à ces derniers un accès précieux au Zambèze. Le chancelier allemand de l’époque s’appelait Georg Leo Von Caprivi di Capara di Montecuccoli, et hop, ainsi naissait sur nos cartes la bande de Caprivi. Le paysage dans cette région est assez semblable à la Zambie du sud, si ce n’est qu’il y a pas mal de sable et que les maisons ou petits hameaux sont clôturés, chose qu’on n’avait plus vu depuis un bon moment !
Après avoir géré la logistique d’un passage de frontière, nous prenons la route immédiatement : en effet nous sommes en contact avec 2 familles voyageuses que nous allons tenter de rejoindre dès ce soir. Et pas n’importe lesquelles ! Céline, Ludo et leurs 3 garçons avec lesquels nous avons passé une super journée en Suède en septembre dernier, et Laetitia, Stéphane, Hugo et Maxime avec lesquels nous avons passé 10 jours sur Zanzibar ! Merci les changements de plans liés au Covid qui nous permettent de nous revoir alors que ce n’était pas du tout prévu ! En Namibie depuis plus d’un mois, les 2 familles ont loué un 4x4 avec tente de toit et voyagent ensemble depuis quelques jours. La route est longue pour les rejoindre dans le campsite dans lequel ils sont installés et la luminosité commence à baisser. Alors que la route traverse le parc national de Mudumu, Renaud ralentit soudain, il y a des formes sur la route. Alors qu’il s’approche, on se regarde tous les deux puis on se met à crier aux enfants : des lions ! des lions sur la route devant nous !! 2 beaux mâles et 4 gros lionceaux qui nous barrent littéralement la route sur le bitume, le truc improbable et incroyable ! Ils se déplacent à notre arrivée, et nous restons un moment à les regarder sur le bas-côté avant de poursuivre notre route. Un peu plus loin, c’est un gros troupeau de gnous et de zèbres, mais la luminosité est vraiment trop mauvaise pour les prendre en photo. Décidemment, le crépuscule est le timing idéal pour voir des animaux ! Il fait nuit noire quand nous rejoignons nos amis, et nous passons une excellente soirée tous ensemble : les enfants (7 garçons et ma Louise au milieu !) comme les parents sont très heureux de se retrouver. Les 3 plus petits, Malo, Hugo et Martin ont exactement le même âge et s'entendent à merveille, ils auront du mal à se quitter dans quelques jours.
Le lendemain, après un réveil en douceur (traduction on met des plombes à se mettre en route !), nous allons tous ensemble au parc national de Mudumu. Malheureusement, en raison des fortes pluies de ces derniers jours, celui-ci est fermé, même aux 4x4. On essaie de prendre une petite piste menant vers un lodge désaffecté, elle est bien trempée mais ça passe pour nous (avec un 4x4 devant et 1 derrière pour assurer le coup quand même…), mais nous ne voyons aucun animal, pas même une petite gazelle ! On a bien repéré des empreintes de guépard sur le bord de la piste, mais nous n'en voyons pas la queue. Demi-tour, donc, et après une pause pour acheter des beignets au bord de la route, nous tentons le parc de Bwabwata, dans le secteur de Kwando. Il est ouvert, mais uniquement aux 4x4 et le couple de français qui en sort nous informe que le parc n’a pas grand-intérêt en ce moment : à cause de la végétation très dense ils n’ont pas vu grand-chose et les ornières creusées par la pluie rend la conduite un peu pénible. Zou on reprend la route ! La route principale qui traverse la bande de Caprivi d'est en ouest est une interminable ligne droite, mais nous avons la surprise d’y apercevoir 3 grosses autruches à quelques mètres de nous ! 200km plus tard, nous arrivons dans un camping près de Divindu. Une dernière soirée ensemble et nos chemins vont se séparer : ils rentrent sur Windhoek pour rendre leurs voitures et poursuivre leur voyage vers de nouvelles contrées, et nous on va rester un moment dans le nord du pays.
Notre 1ère étape seuls est la petite réserve de Mahango, à quelques kilomètres de Divindu. Nous y passons l’après-midi et nous régalons ! Nous ne voyons pas de félins, mais des éléphants, des girafes, des autruches, des zèbres, des gnous, des impalas, des phacochères et de nouvelles espèces que nous n’avions pas encore vu : des koudous, des springboks et des antilopes roannes. Wouahou quel spectacle ! Nous apprécions tout particulièrement la grande plaine qui nous offre un magnifique panorama avec plus d’une dizaine d’espèces d’animaux sous nos yeux, ainsi que le spot de pique-nique au bord de la rivière Okavango d’où nous entendons quelques hippos. Depuis que nous avons mis les pieds sur le continent nous rêvons de ces parcs où nous pouvons côtoyer tant d’animaux en liberté et cette fois nous y sommes bel et bien ! Et j’ajoute que cette réserve nous aura couté moins de 5€ pour nous 5 et le camping-car, ça valait bien le coup de se priver au Kenya et en Tanzanie 😉. Nous faisons le soir même notre 1er bivouac sauvage en Namibie, superbe près d’un marais (si l’on excepte les insectes qui se ruent sur nos moustiquaires…) pas très loin de la réserve. Quelle belle journée !
Le lendemain (jeudi 4 mars), nous enfilons à nouveau 200km. De grosses étapes, mais nous réalisons qu’il y a tellement à voir dans ce pays qu’il va falloir avancer un peu ! Et il n’y a pas forcément de « raisons » de s’attarder sur cette ligne droite. Arrivés à Rundu, nous rejoignons Mélanie et Clément avec lesquels je suis en contact via les réseaux sociaux et à qui nous avons donné RDV pour faire un bivouac sauvage. C’est leur premier, d’habitude avec leur 4x4 de location et tente de toit ils vont plutôt dans les campings. On espère les avoir convaincus que c’est sympa aussi de dormir dans la nature ! Nous passons à nouveau une très bonne soirée à parler de pleins de choses, et Louise trouve même en Clément une oreille attentive, elle qui aime tellement raconter les histoires abracadabrantesques des bouquins qu’elle lit 😉. Ce matin, nous quittons les 2 jeunes docteurs qui se dirigent vers la Zambie. Ça y est, nous sommes sortis de la bande de Caprivi !