Un safari pour le moins… inoubliable !
Ah on s’en rappellera de notre premier vrai safari dans un parc africain ! Et cette expérience nous montre aussi que même après des années de voyage au long cours on peut toujours apprendre 😉 Arrivés vendredi 31 janvier dans la petite ville de Mfwe, aux portes du parc national de South Luangwa, nous prenons nos quartiers dans le Croc Valley Camp qui nous a été chaudement recommandé par plusieurs voyageurs. Effectivement, le camp est idéalement situé, à la lisière du parc, en surplomb de la rivière Luangwa dans laquelle barbottent des hippopotames. Sur la piste pour y parvenir, nous avons aperçu un éléphant, et des gazelles nous accueillent sur le parking. En face de nous, sur la berge opposée on aperçoit des gazelles et Renaud verra même un léopoard aux jumelles ! Bref, on est super bien ! Ah et il y a une immense piscine aussi, avec une petite mention « vérifiez l’absence de crocodile ou de serpent avant de sauter »… gloups 😉 L’après-midi, nous passons quelques coups de fil et messages pour louer un 4x4 pour faire un safari en self-drive le lendemain. Nous aurions bien pris une excursion avec un guide mais le prix pratiqué (175$ la demi-journée pour nous 5 hors frais d’entrée dans le parc) est rédhibitoire pour nous. Via d’autres voyageurs nous entrons donc en contact avec Georges et nous tombons d’accord sur un prix tout à fait correct (50€ + gasoil) pour la location d’un 4x4 safari que nous choisissons sur photo. Elle est là notre petite boulette : réserver un véhicule sans le voir, plus jamais !
Samedi 1er février, réveil à 5h30. Le jour se lève à peine, c’est magnifique. Georges nous amène le 4x4 à 6h, comme convenu et nous nous dirigeons vers le parc après avoir fait le plein. Nous sommes un peu perplexes sur l’état du Land Cruiser : hors d’âge, les sièges sont défoncés, aucune jauge ne fonctionne, Renaud doit pomper pour freiner, les pneus sont complètement lisses, l’embrayage est une catastrophe et on cale à la moindre manœuvre… Bref, nous sommes un peu déçus ! Les enfants, en revanche, adorent la configuration du véhicule : ils sont sur de grandes banquettes en hauteur avec une vue imprenable. Pour Renaud, c’est moins cool car il est dans la cabine conducteur, séparé par une vitre. Pour éviter qu’il ne se sente trop seul on essaie de faire un roulement pour être avec lui 😉. Allez, on met tout ça de côté et c’est parti pour le safari !
Malgré la végétation parfois très touffue, nous voyons pas mal d’animaux : des buffles, des éléphants, des phacochères, des zèbres, plusieurs types de gazelles, 2 crocodiles, des hippos et même des lycaons de loin. Pas de chance ce coup-ci pour les félins, ce sera pour une prochaine fois ! Même s’ils font des pauses lecture quelquefois, les enfants ne se lassent pas et nous passons toute la journée dans le parc, pique-niquant près d’un marais d’où s’envolent de majestueuses grues royales. Nous passons vraiment un très bon moment !
Concernant la conduite, nous restons un moment sur la piste principale, le temps que Renaud prenne en main le 4x4, et au bout d’un moment nous sommes prêts à prendre les pistes secondaires. On tourne à gauche, petite descente, un virage et hop, une grosse flaque avec une ornière. Renaud ralentit mais ça devrait passer… c’était sans compter les pneus lisses de notre bolide ! Nous sommes embourbés au milieu de nulle part dans un parc rempli d’animaux sauvages… génial ! Après avoir inspecté les environs, tout le monde descend et on ramasse du bois pour que les pneus adhèrent. Les mains pleines de boue et plusieurs tentatives plus tard ça finit par marcher, sous nos encouragements dignes de pom-pom girls un soir de finale, Renaud extirpe le véhicule de la flaque… youhou !! Bon message reçu, la boue ce n’est vraiment pas pour nous !
La journée se passe bien (nonobstant les crises de Renaud à l’encontre de notre 4x4 flambant neuf !), mais le temps se couvre en milieu d’après-midi. Le temps se couvre vraiment, jusqu’à ce qu’un énorme orage éclate au-dessus de nos têtes. Mais qui a eu l’idée de prendre un 4x4 ouvert pour un safari en pleine saison des pluies ? En quelques secondes nous sommes trempés, nous mettons à l’abri les téléphones, liseuses, appareil photo et comme ça ne se calme pas, nous finissons par nous serrer tous les 5 dans le poste de conduite malgré l’absence de fenêtres… Louise est assise sur le frein à main, moi j’ai 1 garçon sur chaque genou, Eliott porte un sac sur ses genoux… quelle belle équipée ! Ça nous fait bien rire et comme il est déjà 15h45, nous entamons joyeusement le chemin du retour (le parc ferme à 18h). Sous la flotte, les animaux ne seront pas faciles à voir et nous en avons bien profité déjà ! La piste principale est gravillonnée, on ne risque donc pas de s’embourber à cause de la pluie. Pourtant, en pleine ligne droite, Renaud perd le contrôle du véhicule ! D’une embardée, nous nous retrouvons à l’arrêt dans le talus en bord de route. 2 mètres devant nous, un fossé pour faciliter l’évacuation des eaux. « Et ben on a eu chaud là ! ». Oui Martin, on a eu chaud mais on ne comprend pas ce qui s’est passé, on n’a quand même pas glissé sur du gravier ! Renaud redémarre pour essayer de nous remettre sur la piste mais impossible, que ce soit en marche avant ou en marche arrière. Non là il y a quelque chose qui ne va pas. Il sort sous la pluie et constate rapidement les dégâts : nos 2 roues ne sont plus parallèles, la rotule de direction avant gauche a lâché ! Forcément ça va marcher beaucoup moins bien maintenant ! Par chance, je capte un filet de réseau là où nous sommes (Renaud, pas du tout !). Pas assez pour appeler, mais je peux envoyer des messages WhatsApp à Georges pour qu’il vienne nous récupérer. Nous ne sommes qu’à 6km de l’entrée du parc, ça ne devrait pas être très long. Non parce qu’on est toujours entassés à 5 dans la cabine du 4x4, nous ! Je sais bien qu’on est habitués à vivre dans la promiscuité mais quand même, il faut mettre quelques limites ! Heureusement, la pluie commence à se calmer et nous pouvons retourner sur la partie haute en essuyant l’eau sur les sièges avec nos popotins. Mais au moins je retrouve l’usage de mes jambes. Bref, 2 types arrivent vers 17h15, ils nous laissent le volant de leur petit 4x4 (fermé) et restent s’occuper de notre épave. Quand je leur signale quand même qu’il est bien vieux ce véhicule, l’un d’eux me répond avec un grand sourire « c’est vrai, et c’est pour ça qu’il est super facile à réparer ! »… logique africaine 😉 Nous ne sommes pas fâchés de sortir du parc, la journée a été longue quand même !
Mais ça, c’était sans compter sur la dernière péripétie de cette folle journée ! Quelques centaines de mètres après être repartis, nous apercevons un véhicule arrêté devant nous. Nous ralentissons bien en amont pour ne pas perturber ce qu’il est en train de regarder. A ce stade nous ne savons pas ce que c’est. Peut-être des lions ?? Puis le véhicule avance et c’est alors qu’on aperçoit l’éléphant solitaire qui surgit sur la route. Il se plante au milieu de la route, se tourne vers nous et commence à avancer lentement. Renaud recule prudemment, on est assez loin mais on se rend bien compte qu’il a l’air énervé. Alors que je crois que l’éléphant va poursuivre sa route de l’autre côté de la piste, il se met en fait à courir vers nous ! Rho le stress, il nous charge !! Renaud accélère, toujours en marche arrière (heureusement que la piste est roulante !), et on recule bien loin, jusqu’à l’endroit où nous retrouvons les 2 gars en train de réparer le 4x4. Ils ont terminé, d’ailleurs. On leur raconte notre aventure et ils se marrent gentiment, nous confirmant que si on y va tout doucement il n’y aura aucun problème. Bon ok on y retourne alors. L’éléphant n’est plus sur la piste mais on sait qu’il se cache dans les buissons. C’est un peu stressant d’avancer sans savoir où il est exactement. Lorsque Renaud le repère, on est presque à son niveau, et il se met à nous charger en barrissant et en levant sa trompe ! Renaud accélère d’un coup, l’éléphant est vraiment très proche, il nous suit sur quelques mètres puis laisse tomber. Oh le stress ! Nos cœurs battent la chamade, Eliott, qui était à la fenêtre la plus « exposée » a eu bien peur de voir cet énorme animal si près de lui. Il nous faudra de longues minutes pour nous en remettre, mais quel souvenir incroyable ! Nous ne sommes pas prêts d’oublier cette aventure de sitôt ! (et pour ceux qui ont Facebook, j’ai posté la vidéo de cette « rencontre » sur notre page untouracinq).
Nos 2 journées suivantes se passent bien plus tranquillement : nous restons au Croc Valley Camp, bercés par les cris des hippos et les batailles des singes. Piscine, lecture, hamac… une petite pause appréciée de tous ! Renaud en profite quand même pour regarder nos freins arrière gauche : on a le voyant qui s’allume et en venant on a senti une odeur de cramé venant de cette roue. Ça doit être notre étrier qui est trop serré, c’est un problème que nous avons déjà eu. Ou bien le mécanisme qui est grippé après avoir eu trop de boue peut-être. 2 mécanos, vraisemblablement appelés par quelqu’un du campsite, viennent prêter main forte à Renaud. Ça tombe bien car il n’arrive pas à desserrer un truc. Pour 10€ et 2 heures de travail, ils nous dégrippent tout ça, mais il faudra qu’on change le piston visiblement. Affaire à suivre, donc ! Nous avons beaucoup aimé nos 4 jours ici, et notre 1er vrai safari un peu hors du commun. Alors que j’écris ces dernières lignes, une gazelle passe à 2 mètres de nous, tranquillement. Je ne peux pas la photographier car Louise squatte mon téléphone pour appeler ses copines. Ce n’est pas plus mal, je peux la contempler en toute simplicité.