Hospitalisé en Zambie !
Un petit article rapide pour vous donner des news de Renaud, vous êtes nombreux à nous demander des nouvelles suite à mon dernier post. Pour faire court, ça s’est bien amélioré le lendemain de notre visite à l’hôpital : pas de fièvre pendant plus de 24h, de l’appétit pour profiter du barbecue avec nos amis voyageurs… "Chouette c’est terminé", se dit-on, nous projetant déjà sur le prochain pays. Malheureusement le répit a été de courte durée. Le soir même, grosse poussée de fièvre à plus de 40 pendant plusieurs heures, battements du cœur super rapides, je n’ai pas fermé l’œil à ses cotés pour vérifier sa température sans arrêt. A partir de 3h du matin elle a enfin commencé à baisser. Au réveil à 8h, il a un petit 38. Je lui refais un test malaria, le 3ème, toujours négatif. Ni une ni deux, nous prenons un taxi pour l’hôpital, cela fait maintenant la 6ème journée de fièvre par intermittence, ce n’est pas normal. Cette fois ils prennent la chose un peu plus au sérieux : test PCR, prise de sang, analyse d’urine et même radio des poumons qu’on ne pourra pas faire car le matériel ne fonctionne pas en ce moment. Il faut attendre 2 jours les résultats, y compris le test sanguin pour la malaria. Je vois bien que le médecin penche pour le Covid (il nous prescrit d’ailleurs un début de traitement), mais je n’y crois pas vraiment au vu de notre mode de voyage. Mon intuition penche très fortement pour la malaria malgré les 3 tests négatifs. De retour à l’hôtel, la température de Renaud remonte en flèche alors que ça ne fait même pas 3 heures que je lui ai donné un doliprane 1000mg. Barbara me propose d’utiliser l’un de leurs tests, de fabrication allemande (les miens, achetés en Zambie, sont fabriqués en Chine). Et ce que je craignais se produit : la fine ligne « positif » se dessine… bon sang c’est bien la malaria et ça fait déjà 6 jours qu’il a les symptômes, ce qui est très long pour cette maladie qui se soigne bien quand elle est diagnostiquée rapidement mais qui peut avoir de graves complications voire une issue fatale quand elle est prise trop tardivement. Guillaume nous conduit à l’hôpital, Renaud ne peut même plus marcher pour aller prendre un taxi. Aux urgences, ils font enfin le test rapide confirmant le diagnostic. Il est maintenant 14h, Renaud est hospitalisé en urgence pour recevoir le traitement par intraveineuse, l’infection étant maintenant trop avancée pour une médication orale. Prise de sang et pose du cathéter sont une épreuve pour mon chéri dont la phobie du sang, piqure et des hôpitaux semble empirer avec l’âge (et la fatigue aussi). La situation est sérieuse mais nous nous sentons rassurés. S’il y a bien une maladie qu’ils connaissent bien ici, c’est celle-ci ! Je m’en veux terriblement d’avoir dit au médecin que j’avais fait 2 tests négatifs quand nous sommes venus la 1ère fois et je lui en veux terriblement d’avoir fait confiance à une pauvre touriste qui n’y connait rien. C’est ce « détail » qui lui a fait écarter la malaria de son diagnostic, faisant empirer la situation. Tout s’enchaine ensuite : une fois installé dans sa chambre, Renaud reçoit à intervalle régulier une injection de traitement antipalu (toutes les 12 heures), des antibios et du paracétamol. Sa fièvre est toujours très élevée, elle ne finit par baisser vraiment que tard dans la soirée. Devant son état vraiment pas bien du tout (il n’arrive même pas à boire tout seul) je passe la nuit avec lui à l’hôpital, ne faisant qu’un aller-retour à l’hôtel pour diner avec les enfants, les rassurer et les installer pour leur première nuit sans nous dans le camping-car (sur un parking sécurisé !) sous la bonne garde de nos amis Barbara et Guillaume qui n’hésitent pas à changer leurs plans de voyage pour nous soutenir dans ce moment pas facile. Merci encore les amis de votre présence !
A l’heure où je vous écris (mercredi 17 février), Renaud est toujours à l’hôpital, il devrait y rester jusqu’à demain le temps de confirmer l’efficacité du traitement. Le médecin est confiant, ses constantes sont stables, il a encore quelques accès de fièvre mais bien plus modérée, il n’est plus déshydraté et ne semble avoir aucun signe des nombreuses complications qu’une malaria sévère peut engendrer. Même s’il reste faible et très fatigué, il a franchement meilleure mine par rapport à hier ! Nous avons donc passé le stade le plus difficile pour lui et stressant pour moi ! A présent il va entrer en phase de guérison et convalescence… ouf !
Petite anecdote sur la prise en charge médicale ici : on m’a demandé de régler les soins et l’hospitalisation avant sa prise en charge, en me demandant de choisir la prestation « standard » (salle commune et sanitaires en commun) ou la prestation « High costs ». Evidemment, la question a été vite répondue et il est bien installé dans une chambre calme et propre à défaut d’être bien équipée. Bon je vous laisse j’ai quasiment 2 nuits blanches à récupérer. A bientôt pour, je l’espère, des news plus réjouissantes !