Arrêt au stand !
Déjà 5 jours que nous sommes à Mpkia, à l’arrêt. Oh la ville n’a rien d’exceptionnel, nous y restons car nous avons besoin de faire quelques travaux sur pépère. On nous a conseillé un super mécano ici et effectivement lorsque nous rencontrons Anton mardi 12 janvier il nous fait une très bonne impression. Au programme en priorité : les freins ! Nos étriers sont complètement grippés et les pistons qui pressent sur les disques ne font plus leur boulot. On en profite pour changer les plaquettes que nous avons en stock. En quelques heures, les freins sont nickels. On demande à Anton de vérifier également nos roulements de roue. En effet sur le trajet les jours précédents nous avons repéré un bruit sur la roue arrière droite. Et cela nous inquiète car nous connaissons bien ce bruit, en effet à la fin de notre tour d’Asie c’est précisément ce roulement qui a cédé à 5 ou 6 reprises occasionnant de grosses dépenses et plusieurs remorquages. Anton confirme nos craintes : le roulement est HS. Mais nous n’avons pas la pièce, et notre véhicule n’est pas courant ici. Anton passe plusieurs coups de fils, nous cherchons la référence et les dimensions précises du roulement pour tenter de trouver un équivalent. Cela prendra 2 jours, et c’est finalement nous qui trouvons la pièce sur Lusaka, la capitale à 650km d’ici. Pas de problème, Anton organise le transfert par bus, elle arrivera le lendemain après-midi ! Même chose avec nos pneus, dont la dimension n’est pas standard en Zambie. Mais nous devons absolument les changer car l’un des pneus est complètement mort avec une grosse déchirure, et la roue que nous avions en secours est également percée à plusieurs endroits, on doit la regonfler tous les jours et elle ne tiendra pas longtemps. C’est finalement cet achat qui prendra le plus de temps, Anton passe à nouveau pas mal de coups de fils pour nous trouver la perle rare. La fermeture des frontières du Zimbabwe et de l’Afrique du sud n’aident pas quand on sait que la Zambie importe toutes ses pièces. Anton nous confirme que les prix augmentent à une vitesse vertigineuse ! Il finit par nous trouver des pneus à la bonne dimension, malheureusement de marque chinoise mais nous allons devoir faire avec en attendant de trouver mieux ! Alors qu’en 3 ou 4 jours les choses auraient pu être réglées, le pauvre Anton doit gérer en parallèle un gros problème familial qui fait passer nos soucis mécaniques au second plan. Ils viennent de s’apercevoir que sa petite cousine d’à peine 14 ans est enceinte de plusieurs mois, le géniteur n’étant autre que le directeur de son école ! Dépôt de plainte, passage à l’hôpital pour confirmer la grossesse ainsi que l’âge de la jeune fille, les parents n’ayant pas d’acte de naissance et le crime étant plus sévèrement puni si l’acte a eu lieu avant ses 14 ans, ce qui est le cas. Le procès est prévu dès la semaine prochaine, l’homme encoure une peine d’une trentaine d’années de prison. Si je vous raconte cela, ce n’est pas pour faire du voyeurisme, mais j’avoue que je ne pensais pas que les abus sexuels envers les enfants étaient pris si au sérieux ici.
Et pendant ce temps-là, que faisons-nous ? Pas grand-chose à vrai dire ! Nous sommes installés dans l’enceinte du Bayama Lodge, tenu par un allemand installé ici depuis plus de 20 ans et qui nous donnera pas mal d’infos sur la région. Il prépare de bonnes pizzas aussi 😉 Nous en profitons pour nous intéresser à notre itinéraire en Zambie, et nous décidons d’aller faire un tour dans le nord avant de rejoindre Lusaka par la route principale, ce qui était notre première idée. Croisez les doigts pour nous pour que les routes et pistes ne soient pas trop mauvaises ! Au garage nous faisons la connaissance du Père Thomas, allemand également installé depuis plus de 25 ans ici et responsable du diocèse local. Il nous invite à déjeuner dans ses quartiers et nous rencontrons les autres membres de sa communauté. Il nous parle de l’influence des « Pères blancs » dans la région, ces missionnaires francophones qui se sont installés à la fin du XVIIIème siècle pour évangéliser l’Afrique. Jolie rencontre ! Nous faisons un tour en ville aussi, pour faire quelques courses au marché et à l’unique supermarché, pas très bien achalandé d’ailleurs. Les prix sont moins chers qu’en Tanzanie pour la plupart des produits, et jusqu’à présent, personne n’a doublé son prix sous prétexte que nous sommes européens, c’est plutôt agréable 😉. Et surtout nous découvrons Zambeef, une chaine de boucheries ultra-modernes par rapport à ce que nous avions jusqu’à présent ! Ici pas de carcasse pendue au bord de la route ni de mouches agglutinées, ça ressemble en fait à une boucherie « comme chez nous » (viande découpée derrière des vitrines, personnel en uniforme, magasin propre…) à des prix super intéressants. Nous craquons pour une belle pièce de bœuf (moins de 4€/kg) que nous accompagnons d’un gratin dauphinois (préparé par Eliott !) et d’haricots verts sautés… on se régale ! A part ça, nos journées se passent tranquillement, les enfants jouent aux légos dans le couloir, nous faisons de bonnes sessions d’école, ils lisent énormément, je boucle mon bilan de la Tanzanie, nous faisons des jeux de société, nous essayons les différents stands de street food près de chez nous. Finalement, le temps passe plutôt vite !
Aujourd’hui samedi 16 janvier, alors que je suis en train d’écrire ces lignes nous sommes de retour au garage. Toutes les pièces sont là, il ne reste plus qu’à les monter. Comme souvent rien n’est si simple, visiblement ils n’arrivent pas à démonter le roulement. Ils y vont à la masse… il n’y a plus qu’à prier pour que ça ne déforme rien ! Et ensuite il faudra passer à l’équilibrage… Je sens qu’on n’est pas encore partis ! Mais après tout, nous avons le temps alors… 😉
Bon week-end à tous !