Les moulins de Öland
Volontairement, je ne vous parlerai pas de l’évolution rapide de la situation en Europe qui, une nouvelle fois, complique notre vie de voyageurs au long cours. Parce qu’on trouvera bien une solution qui nous convienne, quelle qu’elle soit. Et quand on l’aura trouvée, je vous en parlerai ! En attendant, nous ne sommes pas à plaindre, toujours dans le sud de la Suède, libre de nos mouvements et sans stress, tout en respectant les consignes de sécurité.
Dans mon dernier article, je vous quittais à la recherche du soleil après plusieurs jours de pluie. Lundi 26 octobre, c’est un échec et comme la veille la pluie nous accompagne toute la journée. Nous en profitons pour rouler un peu : nous décidons de ne pas nous arrêter à Göteborg et d’aller un peu plus au sud. Nous trouvons un bivouac près de la plage de Varberg et avons le plaisir de nous réveiller le lendemain sous le soleil. Yesss ! Nous en profitons pour nous dégourdir les jambes sur le sable, ça fait un bien fou ! Malheureusement, l’éclaircie est de courte durée ☹ En plus, j’aurais dû regarder un peu mieux le guide, mais les 2 choses que j’avais repérées dans le coin sont fermées aujourd’hui (un musée régional et des bains publics). Allez zou, on prend la route pour rejoindre la côte est !
Le petit crachin qui nous poursuit ne nous donne pas tellement envie de faire des visites, et nous arrivons assez rapidement sur l’ile de Öland, sur laquelle nous allons passer plusieurs jours. L’ile mesure 137km de long et 16km de large et nous arrivons « au milieu », nous allons donc faire une sorte de 8 pour la découvrir. La première impression est très positive : alors que les nuages se dispersent en fin de journée (enfin… vers 15h30, quoi…) et que le ciel prend une jolie couleur rosée, nous découvrons l’ile avec ses champs cultivés, ses maisons traditionnelles et surtout ces centaines de magnifiques vieux moulins à vent en bois. La plupart sont sur des terrains privés, mais certains sont en accès libre et on peut voir les mécanismes à l’intérieur. Certains sont rouges, gris, noirs, en bois brut… ça nous fait un peu penser à certains coins des Pays-Bas, c’est vraiment dépaysant !
Nous dormons sur le grand parking désert du château de Solliden, l’une des résidences d’été de la famille royale. Malheureusement, celui-ci est fermé aux visites hors saison, tout comme la forteresse de Borgholm que nous ne découvrirons que de l’extérieur au cours d’une promenade champêtre entre les bois et les champs lendemain matin (jeudi 29).
Nous prenons ensuite la route vers le nord de l’ile, enfin plutôt une petite piste qui longe le littoral. En chemin, nous nous arrêtons devant quelques moulins. Nous nous posons pour la nuit en plein milieu d’une forêt de pins ; je n’ai pas compté le nombre de bivouacs en pleine nature qu’on a fait en Suède, mais le nombre doit être élevé, c’est ce qui rend le voyage en camping-car en Suède particulièrement agréable d’ailleurs !
Vendredi 30 octobre, nous rejoignons à pied la grande plage Lyckesand où nous passons un moment à faire des boules de sable, à courir et à faire du « land art », un dessin éphémère en utilisant des matériaux autour de nous (ici algues, coquillages et herbes). Nous nous rendons ensuite à la pointe nord de l’ile, et lançons des ricochets autour du phare. Les enfants ont un peu de mal avec le rythme qui s’impose à nous sur l’ile : de courtes périodes de route entrecoupées de courtes visites (1 moulin par ci, une pierre funéraire par-là, une église…) ou promenades. A chaque fois il faut batailler pour qu’ils interrompent leur (sacro-sainte) lecture, ils prennent un temps fou pour mettre leurs chaussures, qu’ils doivent enlever à nouveau pour aller chercher le pull ou la veste qu’ils ont oublié. Du coup, parfois on ne leur demande même pas de descendre, et ça nous fait aussi du bien à nous de passer quelques minutes sans eux 😉.
Dans l’après-midi, nous nous dirigeons vers la partie sud de l’ile, en poursuivant nos micros-arrêts. Mais un énorme brouillard nous tombe brusquement dessus, et dès 16h nous terminons notre route à la lumière des phares. Nous dormons au pied du site archéologique d’Ismantorp, que nous avions prévu de visiter mais à l’évidence ça attendra demain ! Du coup, nous profitons de notre (looongue) soirée pour commencer à décorer les chevaux en bois de Dalécarlie que nous avions achetés il y a quelques semaines. Première étape : le limage et le ponçage des angles pour arrondir les statuettes !
Le lendemain (samedi 31), nous commençons donc la journée par la visite de la forteresse d’Ismantorp abritant 88 maisons. Comme souvent lorsqu’il s’agit de ruines et de vestiges archéologiques en Scandinavie, on est vraiment sur des ruines et il faut se projeter pour imaginer ce à quoi ça pouvait ressembler !
C’est pourquoi nous enchainons ensuite avec la visite de la forteresse d’Eketorp (à ne pas confondre avec Ektorp, le nom de notre canapé Ikéa… mouahaha) qui elle a été reconstituée pour nous permettre de mieux comprendre le fonctionnement et la vie dans ces enceintes circulaires à l’âge de fer (autour de 500 après JC). Hors saison, il manque un peu d’animation, mais on profite des lieux déserts, les enfants s’exercent au tir à l’arc, écrivent leur nom en symboles runiques dans la partie du musée adaptée aux enfants. Le tout sous un beau soleil, alors on savoure !
Après le déjeuner, nous arrivons à la pointe sud de l’ile, dans la réserve naturelle de Stora Alvaret, un vrai paradis pour les amateurs d’ornithologie. En chemin, nous pouvons constater qu'ici Halloween est bien feté : toutes les maisons sont décorées avec des citrouilles sur les portails, sur les boites aux lettres, sur les murets...
Autour du phare à l’extrémité sud de la réserve naturelle, ce sont des milliers d’oiseaux de toutes sortes qui se reposent sur les rochers ou qui s’envolent d’un coup en nuée au-dessus de nos têtes. Avec nos jumelles, nous apercevons également des phoques, sans oublier les vaches et les moutons qui paissent tranquillement autour de nous. Nous passons également un agréable moment dans le Naturum, sorte de centre de visiteurs de la réserve fournissant gratuitement des tonnes d’informations sur la faune et la flore locale, toujours de manière très pédagogique à base d’images, de sons, de jeux ou encore d’animations vidéo. Il est évidemment interdit de camper dans la réserve, et nous trouvons un super spot quelques kilomètres au nord, au bord de la mer baltique, entourés de canards, cygnes et autres cormorans. Mais aujourd’hui, dimanche 1er novembre, il pleut à nouveau, et il y a beaucoup de vent. Nous avions prévu de nous promener à nouveau dans la réserve, mais je pense qu’on s’achemine plutôt vers une journée off : rédaction d’article, jeux de société, un peu de tablette, 1 ou 2 dessins animés… ça va être cool aujourd’hui… un peu comme une journée de confinement, finalement 😉