Magnifique côte du Bohuslän
Finalement, à force de pauses et de détours, il nous aura fallu 1 semaine complète pour aller de Stockholm à Strömstad, sur la côte ouest, distantes de 500km. Avant de descendre la côte vers Göteborg, nous faisons un saut dans plusieurs époques du passé. Tout d’abord chez les Vikings, autour de 500 après JC avec la découverte d’un immense bateau de pierres funéraire, symbolisé par une cinquantaine de grosses pierres dressées.
Puis le lendemain nous remontons encore davantage le temps, avec la visite du site (ou plutôt des sites) de peintures rupestres de Tanum. On y retrouve des similitudes avec le site d’Alta, en Norvège : des scènes de chasse, des bateaux, quelques animaux (mais beaucoup moins de rennes !). L’une des figures mesure plus de 2,50 mètres et pourrait représenter Odin. Cela fait 3 jours qu’il pleut maintenant et entre les rochers mouillés et les feuilles qui recouvrent les dessins, il faut parfois faire preuve de beaucoup d’imagination pour les distinguer 😉. Les sentiers sont également gorgés d’eau et nous nous limitons à la visite des sites principaux. Nous sommes volontairement au ralenti pendant ces jours de pluie, car la météo prévoit une petite fenêtre de soleil à partir de vendredi et nous voulons la mettre à profit pour découvrir la côte du Bohuslän.
Vendredi 23 octobre, nous sommes prêts. Effectivement le ciel est encore nuageux mais on sent qu’on aura quelques éclaircies. Alors pas d’école aujourd’hui, et nous arrivons dans la matinée à Fjällbacka, un petit village de pêcheurs absolument adorable. Enfin quand je dis village de pêcheurs, c’est un peu survendu : disons qu’il y a quelques décennies effectivement ça devait l’être, mais aujourd’hui c’est plutôt un village de villégiature prisés des suédois aisés qui a adapté ses infrastructures pour répondre aux besoins des touristes. Un peu le Honfleur de la Suède, disons 😉. Toujours est-il que le charme opère : nous nous promenons le long de la baie, sur le joli port, et alors que nous voulons grimper au sommet de la colline surplombant le village, nous avons la surprise de nous retrouver dans un environnement sauvage et préservé, et les petits escaliers se transforment rapidement en rando-scalade improvisée. Si on avait su, on aurait pris un pique-nique !
Après un déjeuner très tardif, nous prenons les petites routes pour longer le littoral et arrivons en milieu d’après-midi à Smögen. Coup de cœur pour celle petite ville avec son long ponton qui longe des petites cabanes de pêcheurs colorées ! C’est vraiment super joli, et ça nous fait un peu penser à certains villages des Lofoten, en Norvège. Et comme ce matin, alors que nous nous écartons un peu du village à pied pour rejoindre le bord de mer, nous nous retrouvons en pleine nature, cette fois-ci dans un enchevêtrement de mini-lacs et de rochers sur lesquels nous nous amusons à sauter et d’où nous regardons le soleil se coucher. Un panneau nous indique que le lieu se transforme en grande patinoire en hiver… brrrrr. En hors saison, tout est fermé et nous avons pris beaucoup de plaisir à déambuler dans le village. J’ai plus de doutes sur la sérénité des lieux en plein été, lorsque les boutiques et les cafés débordent sur le ponton et lorsque les rochers sont pris d’assaut par les baigneurs. J’imagine que l’ambiance doit être différente, mais ça doit être sympa aussi ! Pour conclure cette belle journée, Renaud nous trouve un super bivouac en face de Smögen, au calme avec une jolie vue sur le port…
Le lendemain, nous zappons à nouveau l’école pour profiter du (relativement) beau temps, et nous partons à la découverte de Lysekil. A priori, la ville m’inspire un peu moins : plus grande que ces voisines (15 000 habitants), elle fait plus ville que village, le port est moins charmant, plus industriel, il y a de la circulation… Mais au détour d’une rue, un peu plus loin du centre alors qu’on veut s’approcher de la pointe de la péninsule, le charme opère à nouveau. Nous longeons de charmantes cabanes rouges de pêcheurs jusqu’à arriver sur une espèce de plateau avec de grandes plaques de granit rose. Nous découvrons sur un panneau que nous sommes dans la réserve de Stangehuvud, et nous restons un bon moment à profiter de cette nature sauvage en pleine ville.
Depuis Lysekil, nous apercevons le village de Fiskebäcksil, de l’autre côté du fjord. Il a l’air joli ! Par la route, ce serait un détour de 80km, mais nous avisons un ferry qui fait la traversée. J’ai des doutes car on essaie de maitriser nos dépenses, mais nous allons jeter un œil pour voir le prix. Aucun panneau à l’embarquement, mais quelle bonne surprise quand la personne à qui nous demandons nous indique que le ferry est gratuit (en ajoutant un chaleureux « welcome to Sweden ! »). Et hop, 20 minutes plus tard nous débarquons à Fiskebäcksil, petit village de maisons blanches accrochées sur une petite colline. Et effectivement le détour vaut le coup car il est très joli, nous en faisons le tour en une petite heure avant de trouver un joli spot pour la nuit.
Aujourd’hui, nous pouvons constater la fiabilité de la météo en Suède. La fenêtre de « beau temps » était prévue sur 2 jours, et effectivement ce matin il pleut des cordes ! Nous poursuivons la découverte de la côte par la petite ville de Mollösund, qui a l’air charmante, mais que nous « visitons » en restant dans notre maison sur roue ! Je tente même des photos depuis l’intérieur tellement il y a de vent et de pluie 😉
Idem à l’étape suivante, Tjorn. Une brève accalmie nous permet à Renaud et moi de faire un rapide tour du port à pied, mais globalement nous passons la journée enfermés. Malgré cette dernière journée en demi-teinte, nous avons beaucoup aimé ces 3 jours sur la côte de Bohuslän, avec ses villages typiques et ses beaux paysages rocheux.
Aujourd’hui, nous découvrons que la Suède aussi change d’heure en octobre ! Résultat le soleil se couche désormais à 16h30 et il fait nuit noire à 17h15 ! Va falloir qu’on change nos habitudes de voyage nous ! Alors que certains chassent les aurores boréales, nous allons tenter de chasser le soleil : direction la côte ouest où nous espérons l’apercevoir dans les prochains jours.