Marre de la boue !
Nous terminons notre découverte des iles Vesteralen par un bivouac magnifique sur la plage de Bleik. Arrivés en fin d’après-midi samedi 29 aout, sous une fine pluie, nous avons le plaisir de nous réveiller le lendemain sous un beau soleil, le 1er sur les Vesteralen ! Nous restons sur cette plage une bonne partie de la journée : il ne fait pas chaud, mais ça ne semble pas déranger les enfants qui jouent dans le sable et les rochers pendant des heures. A 17h, nous prenons le dernier ferry de la saison depuis Andenes pour rejoindre Gryllefjord, sur l’ile de Senja. Ce bateau ne circule que pendant l’été, de mi-juin à fin aout. Heureusement que nous avons vérifié les horaires car j’étais persuadée qu’il fonctionnait jusqu’au 31 aout ! Notre avis sur les Vesteralen est un peu mitigé : alors que plusieurs personnes nous en ont parlé comme d’iles plus sauvages et authentiques que les Lofoten, de notre côté nous les avons trouvées moins majestueuses, moins « whouahou ! ». Le fait qu’on ait eu un ciel gris et un crachin parisien pendant les 4 jours a certainement contribué à cette impression. Sans oublier que « grâce » au Covid et à la forte baisse du tourisme, nous avons quasimment eu les Lofoten pour nous tous seuls !
Dès notre arrivée sur Senja, nous avons un bon feeling. Nous retrouvons les pics déchiquetés, les petits villages dans les anses des fjords. Notre premier bivouac, au bord de l’eau est magnifique, entre 2 couches de nuages, nous observons même le début d’une aurore boréale ! Le lendemain matin, nous voulons nous rendre au musée des trolls mais nous retrouvons absolument seuls sur le parking et pour cause : le musée a brulé l’an dernier et est définitivement fermé. Quelques trolls sont accessibles près du parking, de même qu’une aire de jeu sur laquelle les enfants se dépensent un peu. Nous prenons ensuite la route panoramique longeant la côte. Malgré la grisaille qui nous a rattrapés, la route est vraiment jolie. Mention spéciale une nouvelle fois à la Norvège pour les équipements permettant d’admirer ses paysages : promontoire en bois, passerelle esthétique se fondant dans les rochers pour atteindre la mer…
Le soir, nous nous arrêtons à Fjordgard, un spot repéré par Renaud où la pêche semble bonne. Et effectivement elle l’est ! Bravant la fine pluie avec Martin, ils ramènent en moins d’1 heure 2 maquereaux et 2 cabillauds, dont un mesurant plus de 60 cm… belles prises ! Cela fait trop de poisson pour nous (et le congélateur est déjà plein !), donc nous en donnons à un belge en van garé près de nous. Comme il ne sait pas le préparer, c’est Renaud qui lui montre, lui qui a appris il y a quelques semaines à peine auprès de Lilly et Pim !
Mardi 1er septembre, c’est la rentrée scolaire en France, ce sera aussi une matinée école chez nous. Pour la 3ème fois depuis leur naissance, nos enfants ne feront pas une rentrée « comme les autres ». Depuis notre arrivée en Norvège, une règle implicite est de faire une grosse session d‘école les jours de pluie, et de « zapper » les cours les jours où il fait beau afin de profiter un maximum de ce pays à la météo si changeante et imprévisible. Aujourd’hui, c’est jour de pluie, donc jour d’école 😉 Nous avions prévu de randonner dans le coin, mais ne préférons pas tenter une ascension sur les rochers trempés. Peu inspirés, nous décidons de rester sur ce bivouac sympa. Et une belle éclaircie en fin de journée permettra aux apprentis pêcheurs de s’exercer encore un peu. Encore des maquereaux pour le repas de demain !
Nous avons bien fait de rester, il fait beau mercredi au réveil, et nous partons dès 10h à l’assaut du Segla, un piton rocheux qui surplombe le fjord. La randonnée est courte : à peine 2 kilomètres, mais le dénivelé est important par rapport à la distance, en particulier sur les 800 derniers mètres. D’ailleurs, l’un des enfants craque complètement : grosses larmes, mal de jambes qui semble insurmontable, il nous supplie de ne pas entamer la dernière ascension. Ah ces pré-ados, quels comédiens quand ils ne veulent plus marcher !! Je reste donc avec Eliott et on marche le long de l’arrête qui nous offre déjà de très beaux paysages. J’avoue que l’ascension, ou plutôt la descente m’effrayait un peu par rapport à mon genou, alors finalement sa crise m’arrange bien 😉. Et d’ailleurs la crise est de très courte durée puisqu’on passe un très bon moment tous les 2 à discuter sur le chemin du retour au camping-car. Louise, Martin et Renaud, de leur côté, grimpent les 800 derniers mètres bien raides. Ils nous avoueront que la fin était bien sportive, les enfants glissant à plusieurs reprises sur les rochers, mais tous les 3 sont bien contents d’avoir relevé le défi ! Nous quittons Fjordgard en milieu d’après-midi pour nous avancer un peu. Il reste encore plus de 800 kilomètres avant d’atteindre le cap nord !
Nous dormons à côté de l’église du petit village de Tennes, d’où part un sentier conduisant à des peintures rupestres vieilles de 7000 ans. C’est donc logiquement la promenade que nous faisons ce matin après le petit déjeuner, à nouveau sous un soleil radieux, veinards que nous sommes ! Cette fois, c’est à mon tour de râler et de ronchonner. Comprenez-moi : j’adore les randonnées en Norvège, les paysages sont vraiment beaux, on respire le grand air, on fait de l’exercice etc. Mais si vous saviez comme j’en ai marre des sentiers boueux ou marécageux ! Appelez moi précieuse, chochotte ou chichi-pompon si vous voulez, mais moi je n’aime pas avoir les chaussures et les chaussettes mouillées, je n’aime pas quand je perds l’équilibre quand mon pied glisse dans la boue, je n’aime pas le bruit de succion quand ma chaussure s’enfonce de plusieurs centimètres dans la boue noire ou quand la mousse sur laquelle je marche s’avère gorgée d’eau. A fortiori quand on n’a qu’une seule paire de chaussures (non étanche) et 2 pantalons (je vous rappelle que nous sommes équipés pour l’Afrique… hum hum…) et quand « faire une machine » se résume à 15 minutes de lavage dans de l’eau désormais à 13° et de longues heures de séchage aux fenêtres du camping-car. Alors là, la petite promenade dans le sous-bois détrempé pour voir… ou plutôt deviner 3 pauvres dessins rupestres … comment vous dire… j’étais plutôt d’humeur chafouine !
Une fois terminée cette charmante balade et ma bonne humeur revenue, nous prenons la route en direction de Tromso, la grande ville du nord de la Norvège. Nous y allons surtout pour trouver du gaz avant de tomber en rade, ce serait dommage au vu des températures qui deviennent frisquettes 😉 Une fois la tâche accomplie, nous hésitons à aller visiter la ville mais personne n’est franchement motivé, alors nous décidons de faire l’impasse. A la place, nous consacrons l’après-midi à des activités qui plairont aux enfants : nous allons d’abord au nordnorsk vitensenter, sorte de cité des sciences en miniature où nous passons 2 bonnes heures à expérimenter plein de choses sur l’électricité, le magnétisme, l’énergie etc. Au 4ème étage, un planétarium diffuse un film très instructif sur les aurores boréales, nous espérons bien en voir dans les prochains jours ! Quant à la seconde partie de la journée, nous la passons sur une grande aire de jeux avec piste d’athlétisme, parcours de bosses pour trottinettes, balançoires etc. Avec tout ça, ils n’oseront plus dire qu’on est les pires parents du monde… 😉