De cascades en cascades
Le lendemain de notre belle randonnée au Preikestolen, nous sommes encore chanceux : un beau soleil illumine notre matinée. Depuis notre point de bivouac au bord du Josenfjord puis le long du fjord, le paysage est magnifique, comme un enchainement de cartes postales norvégiennes : la cabane rouge posée sur le rivage, le ponton en bois, l’ilot boisé au milieu du fjord, la rivière qui bouillonne à nos pieds… on en prend plein les yeux et la route est longue puisqu’on s’arrête tous les 100m pour prendre des photos !
Dans l’après-midi, néanmoins le ciel se couvre à nouveau lorsque nous arrivons au pied de la cascade Svandasfossen, et il commence à pleuviner lorsque nous abordons la route panoramique Ryfylke. Il y a officiellement 18 routes panoramiques classées par l’office national du tourisme. Celle-ci est la première que nous prenons et bien mes amis, si elles sont toutes comme ça ça promet ! La route serpente sur un plateau au milieu de congères et de lagunes de neiges. Malgré le ciel bas, c’est de toute beauté ! Nous hésitons à dormir ici mais poussons un peu plus loin, sur un autre plateau au-dessus de Roldal. Bon choix, nous trouvons un bivouac incroyable et grâce au vent qui souffle fort nous avons même le droit à un mini rayon de soleil en début de soirée !
Le lendemain, après un cours d’électricité adapté aux 3 niveaux de nos élèves, nous revenons le long du Sorfjord, un bras du Hardangerfjord. La vallée est parsemée de vergers et nous découvrons nos premiers stands en libre-service. Ici, il suffit de s’arrêter, de se servir en cerises, framboises ou fraises et de payer dans la boite laissée à cet effet (ou par mobile pour les norvégiens). Super pratique et ça témoigne de la grande confiance qui règne en Norvège ! Et les framboises sont énormes, on se régale. La pluie est toujours bien présente, nous ne faisons pas grand-chose aujourd’hui. Nous nous arrêtons le soir en surplomb de la cascade de Voringfossen, ou plutôt les cascades car il y en a 2 qui se font face à face. Le sujet des cascades fait débat à la maison. Renaud voudrait quasiment toutes les voir, quitte à faire des détours ; mais il y en a tellement ici ! Quand je pense à toutes les balades qu’on a faites en Asie pour voir des cascades qui ici ne mériteraient aucune attention, c’est dingue ! Moi j’avoue que même si je trouve ça très beau, ça ne me passionne pas plus que ça. Mais nous avons bien fait de venir à celle-ci car nous sommes rejoints le soir par Rebecca, Edouard et leurs deux filles Raphaëlle et Marilou. Une famille de Marseille qui termine un voyage d’un an en Amérique du nord. Comme nous, leurs plans ont été « légèrement » chamboulés par le Covid, ils ont dû laisser leur véhicule au Guatemala en catastrophe et rentrer en Europe. Nous les avions brièvement croisés sur un parking à Stavanger, et nous passons la soirée tous ensemble dans notre camping-car. Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas accueilli une famille de voyageurs chez nous 😉.
Le lendemain, toujours sous la pluie (!!) nous piquons plein ouest en direction de Bergen. Une rapide éclaircie nous permet d’apprécier pleinement la cascade de Steinsdalsfossen derrière laquelle on peut passer sur une passerelle. Quelle puissance ces cascades ! On comprend mieux la prépondérance de l’énergie hydro-électrique en Norvège. Nous nous arrêtons de rouler à une vingtaine de kilomètres de Bergen, sur un bivouac beaucoup plus calme que ne l’aurait été un parking en ville.
Et mardi 4 aout, nous arrivons dans la matinée à Bergen, qui fut la capitale de la Norvège au XIIème et XIIIème siècle. Nous sortons les trottinettes et c’est parti pour la visite de la ville ! Nous sommes bien couverts car il ne fait pas chaud et il pleuvine un peu. Mais le temps étant vraiment très instable ici, au bout d’une heure le soleil fait son apparition et finit par chasser les nuages ! Du coup, on a trop chaud, évidemment 😉. Nous nous baladons dans le vieux quartier de la ville, aves ses jolies maisons adossées à la colline. La boulette du jour est pour moi ! J’ai regardé rapidement le guide avant de visiter la ville, repérant « en gros » les quartiers où je voulais aller. Dont le quartier Bryggen, où l’on trouve d’anciennes maisons de l’époque de la ligue hanséatique, cette sorte d’association de commerçants allemands disposant de comptoirs un peu partout en Europe du nord. Et Bergen était un comptoir important, l’un des 4 principaux centres de la Ligue à l’étranger avec 2000 résidents allemands formant une communauté fermée. Les allemands installés à Bergen importaient des céréales et exportaient du poisson, en particulier de la morue séchée. Alors quand je vois pendant notre trotti-balade une entrée « musée hanséatique » semblant ouvrir sur l’une des maisons, je me dit « zut encore un truc payant ! », mais nous y allons quand même car cela semble vraiment beau et un « must-see » de la ville. Du coup, je reste perplexe quand après avoir payé 12€/adulte nous entrons dans 2 maisons, certes très belles mais visitées en quelques minutes… heu… c’est tout ?! Nous poursuivons notre balade et arrivons ensuite vers le port et le « vrai » quartier de la Hanse, complètement gratuit. Hum hum… je me rendrai compte le soir en lisant mon guide que notre ticket donnait en fait accès à 3 musées : le musée de la Hanse, en complément le Schotstuene (celui que nous avons fait !!) présentant deux salles communes où se rassemblaient les négociants, ainsi que le musée de la pêche. La prochaine fois je me renseignerai peut-être un peu mieux 😉
Toujours est-il que nous passons un très bon moment à déambuler entre les maisons étroites en enfilade, aujourd’hui reconverties en galeries d’art et autres cafés tendance. Nous faisons également une halte au marché au poisson. Le dernier marché au poisson où nous sommes allés, c’était en Ethiopie où les pélicans et les marabouts se battaient pour gober les viscères des poissons vidés sur place… Là avec les étals bien présentés et bien éclairés, on ne joue clairement pas dans la même catégorie (et je vous laisse deviner lequel à notre préférence) ! Les prix également sont bien différents et nous préférons acheter des sandwichs à l’élan et au renne que nous dégustons, toujours sous le soleil, sur un banc le long du port. Avec tout ça, la journée avance bien et de gros nuages noirs commencent à s’amonceler au-dessus de nos têtes. Vite, fuyons ! On pique un trotti-sprint dans les rues de Bergen et arrivons au camping-car quelques minutes avant qu’une pluie bien drue ne se mette à tomber, et ce jusqu’au soir. Nous retournons au bivouac de la veille, cette fois en compagnie de plusieurs vans ou camping-car (alors que nous étions seuls hier). C’est impressionnant le nombres de véhicules allemands que nous croisons ! Il y a aussi des camping-cars norvégiens, mais la grande majorité sont des allemands. Ils ont dû déserter les routes provençales et tous se donner le mot pour aller en Norvège !