Bricolage et cocotiers
On ne nous y reprendra plus ! Plus jamais on ne fera de bricolage dans le camping-car alors qu’il fait 35° et 70% d’humidité !! A force de reculer et encore reculer, c’est donc sur la plage de Malindi que nous nous mettons à bosser pour réparer 2 ou 3 trucs. Techniquement, nous ne sommes pas tout à fait sur la plage. En effet, mardi 11 février, lorsque nous arrivons au Barefoot Beach Camp qui nous a été conseillé par des amis voyageurs, nous ne parvenons pas au joli emplacement de camping sur la plage. Déjà la piste pour arriver était bien sablonneuse, mais l’emplacement est carrément sur la plage, inaccessible avec notre camping-car. Ce n’est pas trop grave, nous nous garons un peu plus loin et pouvons néanmoins profiter des installations et de la plage. Les propriétaires, Eddy et Selma, sont très accueillants, ils nous invitent à diner le 2ème soir pour que les enfants puissent jouer avec leur fille Sienna, qui a le même âge qu’Eliott. Les enfants jouent sur la plage, font des châteaux de sable et des parties de foot… bref, la routine de voyageurs en vacances à la plage 😉
Seule ombre au tableau : à un moment Martin et Louise me rejoignent en courant et en hurlant. Je ne comprends rien à leur histoire, ils ont été brulés par un fil, piqués par un hameçon bleu ou par une bête… une chose est sûre, ils se tiennent la jambe en pleurant et ont très mal. Je vais vite les rincer à l’eau claire et me retourne vers Sienna en lui demandant s’il y avait des méduses dans le coin. Effectivement, ils ont été piqués par des galères portugaises, animaux proches des méduses qui ont de longs tentacules très urticants. Selma leur applique une lotion antihistaminique et apaisante, mais ils garderont des marques pendant quelques jours !
Et pendant 2 jours, Renaud s’attelle à bricoler dans le camping-car, suant à grosses gouttes et sans le moindre vent pour rafraichir la température. Depuis quelques temps, les meubles grincent beaucoup quand on roule, et on veut les refixer, en particulier le placard qui a pas mal bougé. Une famille de voyageurs vient de « perdre » l’un de leurs meubles qui est tombé à cause des vibrations, on ne voudrait pas que ça nous arrive aussi alors on arrête de procrastiner et on s’y met ! Mais en démontant tout, Renaud s’aperçoit que c’est plus compliqué que ça : en fait, ce sont les parois qui bougent et qui se décollent du plancher. Avant de remonter le placard, Renaud s’occupe donc de refixer les parois avec de gros tirefonds (clin d’œil aux Mamatoch pour le conseil !) qu’il achète à Malindi. A défaut de resserrer les parois, on espère stopper la progression de l’écartement ! Une fois l’opération terminée Renaud remonte le placard et nos vêtements retrouvent leur place. Quitte à tout sortir, on en profite avec les enfants pour faire du tri… c’est fou de constater qu’on a encore des choses dont on peut se séparer ! des vêtements jamais portés ou trop petits, des jouets, des livres… on a maintenant une caisse pleine qui attend qu’on trouve le bon moment ou les bonnes personnes à qui donner tout ça.
Après 3 nuits passées au Barefoot camp, il est temps de lever l’ancre. C’est que le temps passe et que nous n’avons « que » 3 mois pour visiter le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda… faudrait penser à accélérer un peu car cela fait déjà près de 40 jours que nous sommes au Kenya. Tous les bivouacs se suivent mais ne se ressemblent pas… en quittant la plage nous ne savons pas trop où dormir mais nous ne voulons pas payer. On se dit qu’on trouvera bien une station-service sur laquelle on pourra passer la nuit. Mais celles que nous dépassons ne nous inspirent pas vraiment, et le jour commence à tomber. Nous demandons finalement « l’asile » à une station de police juste avant d’arriver à Mombasa. Même pas la peine de nous justifier… « Aucun problème, soyez les bienvenus ! » et nous passons une nuit très tranquille.
Le lendemain, nous reprenons la route en direction de Nairobi. C’est une grande route très chargée en camions qui n’est pas très agréable à conduire, surtout avec le volant à gauche ! Mais elle a un intérêt majeur : elle traverse le parc national de Tsavo et nous avons le plaisir de voir, à quelques mètres de nous, des zèbres, des éléphants et même des girafes en arrivant sur Nairobi ! Non mais franchement, dans quels pays peut-on voir des éléphants au bord d’une route nationale ?? Le soir, nous dormons à Makindu, dans un temple indien Sikh qui accueille et héberge gratuitement toute personne s’y arrêtant. L’ambiance est étonnante, on a vraiment l’impression de se sentir en Inde ! Une grande cantine prépare également des repas qui sont gracieusement offerts. Impossible de refuser une telle générosité ! Nous nous régalons d’un bon thali (plateau avec plusieurs plats indiens) et passons une excellente nuit. Demain (dimanche 16 février), nous ferons un stop à Nairobi avant de continuer plus au nord, vers la vallée du grand Rift.