Balade dans le parc national des Simien Mountains pour boucler la boucle
Nous avions prévu de quitter Aksoum samedi 7 décembre juste après avoir fait un tour au marché aux paniers et au marché hebdomadaire. Nous achetons quelques petits paniers (plus chers que ceux qu’on peut trouver à Ikea, mais au moins ils sont faits mains ici !) et sommes heureux de trouver des légumes verts au marché : des haricots verts, des courgettes et des blettes… on va se régaler pour les prochains repas ! Mais notre départ de la ville est retardé par le vol du mobile de Renaud. Une histoire toute bête de pickpocket dans un marché bondé et d’un mobile rangé dans une poche non fermée. Cette fois-ci, super papa ne parvient pas à retrouver son portable, et nous passons les 3 heures suivantes à changer un paquet de mots de passe, bloquer la SIM française et sécuriser les accès à nos banques. Mine de rien, il y a maintenant toute notre vie dans nos portables !
Nous finissons par quitter Aksoum en milieu d’après-midi pour nous avancer un peu car la route est longue jusqu’à notre prochaine étape : les Simien Mountains, un parc national classé au patrimoine mondial de l’UNESCO situé à plus de 3000m d’altitude et abritant plusieurs espèces animales endémiques d’Ethiopie. La route pour y aller est sublime, montant, descendant, remontant, redescendant, traversant de petits villages et quelques camps de réfugiés érythréens aussi. Nous trouvons un bivouac à la nuit tombée (quand on a moins de risques que des gosses se précipitent sur nous et ne nous lâchent plus…) et passons une nuit tranquille. Le lendemain matin, une poignée d’enfants squattent devant notre porte, et la litanie « money, pen, shoes… » recommence dès que Renaud ouvre la porte pour se dégourdir les jambes. Pfff ça commence à être un peu lassant !
Nous arrivons à Debark, en milieu de journée après une quarantaine de kilomètres de piste étroite et humide, toujours aussi sinueuse et magnifique. Debark est le point de départ des excursions dans le parc national des Simien. Initialement j’avais envisagé qu’on parte plusieurs jours en randonnée en louant du matériel de camping, mais nous n’avons plus assez de temps (l’avion de Marion est dans quelques jours) et surtout le coût du véhicule pour nous ramener à notre point de départ est carrément prohibitif. Visiter ce parc coûte relativement cher, il faut obligatoirement être accompagné d’un garde armé et comme nous sommes 6, le règlement nous en impose 2 ! Le bureau du parc souhaite également nous imposer un guide, mais nous nous bagarrons pour ne pas le prendre dans la mesure où nous n’allons pas faire de grande randonnée mais simplement nous balader autour du premier « camp » où nous pourrons accéder en camping-car. Nous nous mettons finalement d’accord, nous payons l’entrée du parc et les 2 scouts pour 3 jours et entrons dans le parc à 17h. Nous roulons rapidement malgré la piste car la nuit tombe vite et nous ne sommes pas censés conduire dans le parc après 18h ! Mais nous sommes obligés de nous arrêter à plusieurs reprises : pour observer des « bushbucks » (sorte de petites antilopes), des géladas appelés aussi « singes-lion » à cause de leur espèce de crinière, et surtout des loups d’Abyssinie (qui ressemblent beaucoup à des renards) ! Nous n’espérions vraiment pas en voir car l’espèce est menacée, ils sont moins de 500 individus dans le monde, tous en Ethiopie, et moins de 200 dans le parc. Et nous en avons vu 4 ! Quelle chance ! Nous ne y attendions tellement pas que nous n’avons pas pris de photo, l’appareil étant bien rangé dans son placard 😉 Nous arrivons 1h30 plus tard au camp de Sankaber et y faisons la connaissance de Joas et Kathy, un couple de suisse allemands avec lesquels nous étions en contact qui font le même périple que nous sur une année.
Le lendemain, nous partons à pied pour une randonnée vers une cascade à quelques kilomètres de là. Cette fois-ci nous sommes prêts : appareil photo, gopro… les animaux n’ont qu’à bien se tenir ! Petite déception car nous n’en verrons pas, à part quelques beaux oiseaux qui volent au-dessus de nos têtes ou bien viennent piquer des pâtes tombées de l’assiette de Martin. Mais la marche de 2h30 pour accéder à la cascade est vraiment belle, elle longe le précipice et offre un magnifique panorama sur les montagnes à perte de vue. Nous sommes à 3 200m, la vue est incroyable !
Le lendemain, nous trainons autour du camp puis filons en camping-car avec un objectif bien précis : revoir des singes ! Les loups nous n’y croyons pas mais les singes, pas question de repartir sans les avoir approchés de plus près. Et sur le chemin du retour nous sommes récompensés par plusieurs groupes de singes. L’un d’eux se laisse approcher sans broncher et nous restons un bon moment à les observer.
Nous avons passé 2 belles journées dans ce parc. Le seul petit bémol serait que même là nous ne sommes pas à l’abri de gamins pénibles. Je passe sur ceux qui essaient de vendre leur petit artisanat aux points de vue, je passe même sur celui qui me demande mes chaussures alors que je suis en pleine montée, en nage et pas franchement d’humeur à papoter. Mais ceux qui courent à côté du camping-car et se mettent à jeter des pierres aux singes pour les faire partir et nous empêcher de les voir de près, tout ça parce qu’on répond « non » à leurs inlassables sollicitations… autant vous dire que je suis sortie de mes gonds ! Que l‘Ethiopie serait géniale s’il n’y avait pas ces gosses !! J’en reparlerai certainement dans mon bilan…
Nous sommes à présent de retour à Gondar, pour y déposer Marion qui prend l’avion dans quelques minutes pour rentrer en France. Ces 3 semaines sont passées à toute vitesse ! Et nous réalisons que nous n’avons vu ensemble qu’une toute petite partie de ce grand pays ! Marion, on t’attend l’année prochaine pour de nouvelles aventures, où tu voudras 😉.
Quelques infos pratiques pour ceux qui voudraient visiter le parc Simien en camping-car :
Scout obligatoire : 400 birr/jour (1 scout pour 5 personnes maxi)
Guide : 500 birr/jour (650 birr si > 5 personnes)
Entrée : 90 birr/ jour pour les adultes, 10 pour les enfants
Camping : gratuit
Véhicule : 20 birr/jour
Le 1er camp, Sankaber est accessible en CC. La piste se dégrade trop ensuite. Possibilité de louer du matériel de camping et des mules et muletiers (800 birr/j pour 1 mule et son muletier) pour aller aux autres camps (Geech et Chenel notamment). Nous voulions marcher en 2 ou 3 jours jusqu’au camp de Chenek et nous faire ramener en véhicule. Le prix proposé de 130$/ véhicule, et le fait qu’ils nous imposent 2 véhicules car nous sommes 6 nous en a dissuadé. Nous avons vu passer des bus bondés sur la piste en direction de Chenek… ça mériterait d’être creusé !