Plusieurs années de voyage n’empêchent pas de se faire "avoir" comme des bleus !
Finalement, nous sommes restés 1 jour de plus à Lalibela ; Sur les conseils de Jean-Philippe, expatrié depuis plusieurs années en Ethiopie et qui est entré en contact avec nous via le blog, nous louons un minivan pour nous rendre à l’église Yemrehanna Kristos, à une quarantaine de kilomètres au nord de Lalibela. Sur notre guide papier, le tarif indiqué est de 300 birrs, soit une dizaine de dollars. On se dit que le tarif aura peut-être augmenté de 50 ou 100 birrs, c’est un peu cher pour nos bourses de voyageurs au long cours mais il parait que c’est l’une des plus belles églises du pays ! Arrivés devant la cahute servant de billetterie, nous avons la mauvaise surprise de voir un prix à 30$/personne ! Bien trop cher si l’on considère que les 50$ de Lalibela sont valables 5 jours pour 12 églises, alors que là il n’y en a qu’une. Enervés et un peu vexés de ne pas avoir vérifié un truc aussi simple, on essaie de négocier avec le gardien mais rien n’y fait, les tarifs ont visiblement changé le 11 septembre (nouvelle année dans le calendrier Ethiopien). Qu’à cela ne tienne, nous n’irons pas visiter l’église, mais les enfants, eux peuvent y aller puisqu’ils ne paient pas l’entrée ! (hum… en Ethiopie, Louise et Eliott sont donc 2 jumeaux de 8 ans et demi…). Le gardien ne semble pas d’accord, nous disant qu’ils doivent être accompagnés d’un adulte et que le prêtre n’ouvrira pas l’Eglise. Les enfants sont ok pour tenter le coup, et ils partent sur le chemin qui monte raide en direction de l’Eglise. Quelques minutes plus tard, nous voyons Martin revenir tout seul en courant. Visiblement des gamins les ont suivis et essaient de les « désorienter ». Mais à ce moment-là, un touriste indo-américain arrive avec son guide. Sans hésiter, je demande au guide s’il peut servir de chaperon à nos enfants, ce qu’il accepte gentiment.
N’ayant donc pas pu voir l’Eglise, je laisse maintenant la parole à Eliott (c’était son activité scolaire de la matinée - je n'ai pas changé une virgule, même les quelques fautes 😉)
« Nous partons d’un pas rapide pour arriver le plus tôt possible à l’église. Des adolescents nous montrent un bâtiment tout pourri avec une croix sur chaque porte et nous disent que c’est l’église. Bien évidemment, nous ne les croyons pas et nous arrêtons à un croisement. J’envoie Martin tout dire aux parents pour qu’ils nous conseillent. Pendant ce temps, je commence à monter vers le chemin de gauche. Martin revient avec un touriste et son guide. Celui-ci nous montre la direction (celle de droite, évidemment) et nous conduis à l’église. A côté du chemin, nous voyons « a lot of monkeys », tous magnifiques. Dès notre arrivée, nous sommes impressionnés car, creusée dans la roche, elle nous donne l’impression d’être tout petits ! En entrant, nous sommes surpris par le froid qui règne en cet endroit. Au sol, des nattes de bambou empêchent de se blesser sur les pierres. Un petit puit au sol, ainsi qu’une cascade permettent d’avoir de l’eau en permanence. Tout au fond, un grillage nous sépare de momies !!! D’après ce que j’ai compris, elles seraient vielles de 4000 ans !!! Il fallut attendre de retrouver les adultes pour savoir qu’en fait, il y a 4000 momies vielles de 500 ans ! Parfois, leurs pieds dépassent et font courir des frissons dans le dos. Une petite pièce alternant le bois et la pierre, magnifique avec des motifs en relief et des peintures murales, des arches, le tout éclairé à peine par la lueur d’une bougie et la lumière des téléphones. Au retour, nous apercevons encore plus de singes qu’à l’aller et rentrons finalement au bout de 1h et demie. La visite, même si elle ne vaut pas son prix (30 dollars PAR PERSONNE) en coûte bien 15. »
Nous qui pensions qu’ils allaient faire un rapide aller-retour, nous sommes étonnés qu’ils aient fait une vraie visite, ils sont revenus super excités. Quelle fierté d’avoir vu la plus belle église de la région, et de surcroît sans les parents ! Pendant tout le trajet retour ils nous donnent tous les détails de leur « expédition », ce qui nous fait oublier (un peu) notre mauvaise humeur. Alors certes nous sommes un peu déçus, mais voyons le bon côté des choses :
- les enfants se souviendront longtemps de cette expérience en autonomie
- ils ont pu pratiquer leur anglais... sans l'aide de papa ou maman
- nous avons fait une belle rencontre puisque le soir nous sommes allés diner tous ensemble
Et la prochaine fois, on se renseignera bien sur les tarifs AVANT de louer une voiture !!