Ce n’était pas prévu, mais on termine par un sprint !
La route est longue pour descendre de Port Soudan à la frontière éthiopienne. A l’inverse de la partie nord du pays, ici il n’y a pas de vestiges archéologiques à visiter. Il n’y a pas beaucoup de villes, non plus. Quelques villages qui s’étendent le long de la route principale, qui traverse des paysages de désert plus ou moins rocailleux. A mi-chemin, nous retrouvons un affluent du Nil, et le paysage se fait un peu plus vert, avec des plantations de maïs à perte de vue. Nous pensions faire tranquillement ces 1000 kilomètres, prenant notre temps pour faire l’école le matin, faire de longues pauses, peut-être rencontrer à nouveau des soudanais dans leur intimité ? Mais ce ne sera pas le cas, car dimanche (17 novembre) nous avons appris une excellente nouvelle : Marion, la petite sœur de Renaud, peut s’arranger pour nous rejoindre, et en combinant des impératifs de dates et de coûts du billet d’avion pour elle et le temps nécessaire pour nous de faire la route, les choses se règlent rapidement via WhatsApp. Vendredi 22 novembre, nous la récupèrerons à Gondar, en Ethiopie, à 200 km de la frontière avec le Soudan ! Nous sommes tous très excités, et avons hâte de la rejoindre !
Dans l’intervalle, nous enchainons donc quelques grosses journées de route, dont certaines portions au bitume bien défoncé. Nous savourons d’autant plus les bivouacs en pleine nature, que nous savons que ce ne sera plus le cas en Ethiopie… j’y reviendrai plus tard… A défaut d’observer la faune des savanes africaines, notre quotidien est ponctué de chameaux qui traversent la route, de troupeaux de chèvres et de moutons qui broutent l’herbe sèche, d’ânes qui tirent des carrioles et de quelques vaches maigrichonnes. Les maisons changent aussi progressivement ; les maisons rectangulaires en torchis laissent la place à de petites huttes rondes au toit de chaume. Lundi soir, nous quittons la route pour prendre une piste et nous nous arrêtons à côté de quelques acacias, près d’un petit troupeau de chèvres. Bon, nous n’avions pas compris que les chèvres allaient dormir là toute la nuit, ainsi que le chien qui les garde ! Nous faisons connaissance avec Ibrahim, le berger, et son fils. Ils dorment sur une couverture près de leur troupeau. Pour une fois, c’est nous qui offrons le café, puis qui les invitons à diner (oui, ici ils prennent souvent un café vers 18h), ils ont l’air de bien aimer nos pâtes avec une bonne sauce maison tomates/aubergines. La salade de fruit a moins de succès. La communication est très restreinte, ils ne parlent pas un mot d’anglais, et nos quelques mots d’arabe ne suffisent pas à tenir une conversation. Mais le contact est sympa quand même ; le lendemain matin, ils nous font goûter leur petit-déjeuner : une sorte de bouillie faite de lait de chèvre, de sucre et de farine. Hier midi, c’est une dizaine d’ados qui nous entoure lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner autour d’un point d’eau où boivent leurs bêtes. Là aussi, nous profitons du contact qui n’est pas trop envahissant… malheureusement ce ne sera plus le cas en Ethiopie ! Allez hop, quelques photos de notre quotidien ces derniers jours, et je commence à me pencher sur l’article « bilan » du Soudan pour vous résumer nos impressions et infos pratiques après 1 mois dans ce pays méconnu.