3 jours à Khartoum
Khartoum, capitale du Soudan, ville de 2 millions d’habitants… Elle ne nous laissera pas un souvenir impérissable, c’est une ville très poussiéreuse, 2 ou 3 bâtiments modernes, un Nil marron qui sépare la ville en 2. Bon, j’avoue nous n’avons pas non plus cherché à la visiter vraiment. Disons que c’était plutôt une étape technique avec un programme assez chargé :
- Arpenter les « mall » (= centres commerciaux) déserts pour essayer de trouver une liseuse pour notre fiston. En vain, comme on s’en doutait. Et cerise sur le pompon, quand on a regardé sur amazon pour se faire livrer ici, ou pour se faire livrer dans notre famille qui pourrait nous faire un colis, ben non c’est pas possible car amazon détecte que nous sommes au Soudan et il y a un embargo international sur le Soudan donc ils refusent la transaction. Nous aurions pu passer par un VPN, mais on se méfie aussi de la fiabilité des livraisons dans le pays, on verra plutôt en Ethiopie.
- Faire nos visas pour l’Ethiopie : rien de difficile, être avant 7h30 à l’ambassade, prendre un ticket avec l’ordre de passage, acheter le formulaire, attendre qu’on appelle son numéro, remettre tous les documents (passeport, photos, photocopie du passeport et formulaire rempli), attendre qu’on appelle son nom et payer : 60$/pers. Le tout prendra quand même 3 heures, et il faut revenir à 15h le même jour pour récupérer les passeports avec le précieux sésame. Mine de rien, ça occupe !
- Acheter l’assurance du véhicule pour les pays suivants : la plupart des pays d’Afrique de l’est et australe font partie de la COMESA ( Common Market for Eastern and Southern Africa) et proposent une carte jaune (comme notre carte verte d’assurance mais… jaune…) qui nous éviterait de prendre des assurances à chacune des frontières. Nous essayons 3 bureaux : les 2 premiers refusent ; le dernier accepte mais nous propose un contrat bien trop cher par rapport à ce que d’autres voyageurs ont payé pour 1 an. On finit par laisser tomber, on verra ça en Ethiopie. Mine de rien… ça occupe aussi !
Entre temps, nous ne visitons donc pas vraiment Khartoum, nous préférons passer du temps à notre campement car nous avions RDV avec un couple de voyageurs aguerris : Nath et Jean. Alors pour vous situer, ils ont fait un tour du monde en camping-car de plus de 4 ans de 2009 à 2013, et leur site regorge d’infos pratiques, sur lesquelles je m’étais largement appuyée pour préparer notre voyage en Asie. J’avais même imprimé tous leurs bivouacs en asie du sud-est ! (pour rien car jamais utilisé, mais c’était rassurant avant de partir…). Ils sont repartis en été 2018 en Afrique du sud et depuis ils remontent tranquillement le continent. Nos routes risquant de se croiser, j’ai pris contact avec eux il y a quelques semaines, et nous nous sommes donnés RDV à Khartoum, au Blue Nil Sailing Club, un club nautique un peu vieillot mais sympathique pour rester quelques jours dans la capitale. Quel plaisir de les rencontrer « en vrai » et d’échanger avec eux ! On parle des différents pays, des routes qu’on peut prendre et celles qu’on ne peut pas, on s’échange des cartes SIM, ils nous prêtent des cartes routières etc. 2 après-midi et soirées vraiment sympas !
En petit intermède, nous avons aussi passé quelques heures à l’Institut français, qui possède une bibliothèque bien fournie. Les enfants affalés sur le tapis seraient bien restés toutes la journée (en plus y’a la clim !) 😉
Voilà donc pour Khartoum, demain nous reprenons la route en direction de Port Soudan, au bord de la mer Rouge. Nous mettrons plusieurs jours pour faire les 800km car nous comptons bien faire plusieurs haltes, notamment pour découvrir les pyramides de Meroé, le seul monument soudanais dont nous avions entendu parler avant de mettre les pieds dans le pays…