Voyager en Egypte en camping-car : notre bilan
1 mois en Egypte, c’est un peu court ! Nous avons aimé l’accueil de la population, des gens très souriants, toujours prêts à nous souhaiter la bienvenue dans leur pays. Parfois des contacts un peu trop intéressés à notre goût, mais toujours avec le sourire 😉 Un gros regret lors de ce séjour : nous avons suivi un itinéraire finalement assez touristique avec beaucoup de sites historiques magnifiques, mais nous n’avons pas beaucoup eu de « vrais » contacts avec la population locale. Pour vous donner une idée, je n’ai parlé avec aucune femme égyptienne… aucune !
Durée : 29 jours, du 24 septembre au 22 octobre 2019
3300 kilomètres parcourus
Dépenses : 1628, soit 56€/jour. Ce montant comprend nos dépenses quotidiennes en alimentation, carburant, parkings, restaurants/boissons et activités, ainsi que les frais administratifs : 330€ de visas et papiers (assurance, plaques d’immatriculation, exit fee etc.). Il ne comprend pas les plongées que nous avons faites en Mer Rouge (budget « Extras »). Enfin un pays bon marché qui colle avec nos prévisions ! Nous avons plusieurs fois mangé pour moins de 5€, les fruits et légumes sont vraiment bon marché. Le budget d’environ 300€ pour les visites n’est vraiment pas exorbitant au vu du nombre et de la qualité des monuments visités. Eliott et Louise ont payé demi-tarif pour toutes les visites, Martin a rajeuni d’un an pendant tout le séjour dans la mesure où les moins de 6 ans ne paient pas 😉
Ce qu’on a aimé (sans ordre de préférence) :
- La mer Rouge : que de belles plongées ! Nous nous sommes régalés à observer les poissons de toutes sortes : des murènes, des tortues, des poissons multicolores, et de beaux coraux aussi. Mention spéciale pour le bivouac les roues dans l’eau à Marsa Alam…
- Dahab : une petite ville tranquille au bord de la mer Rouge. Ça doit être une super étape notamment pour les voyageurs en sac à dos, on a bien aimé son ambiance décontractée.
- Les pyramides, évidemment ! Et d’une manière générale, nous avons aimé la diversité des monuments visités en Egypte. On avait peur de se lasser un peu des temples et palais, mais finalement pas du tout car c’était une découverte à chaque fois !
- Le Kushari, ce plat qui tient au corps composé de lentilles, pois chiche, oignons grillés, riz et pâtes, le tout nappé de sauce tomate. On a aussi aimé son prix tout doux, 15LE (0,90€) 😉
- Assouan, sa rive nubienne et la balade sur le Nil : on a trouvé l’ambiance d’Assouan assez détendue (à part les gosses excités), surtout de l’autre côté du Nil, dans les villages Nubiens. On sent bien le changement d’atmosphère et le passage vers l’Afrique Noire.
Ce qu’on a moins aimé
- La pression policière, partout, tout le temps… un peu moins marquée dans la partie sud, mais nous avons trouvé pénibles les nombreux checkpoints, les interdictions de prendre telle ou telle route, de se garer sur tel parking… on n’a pas bien compris la répartition des rôles entre la police, les militaires et la police touristique, mais tout ça combinés c’est vraiment soulant. Le pompon étant leur refus de nous laisser entrer dans le parc Ras Mohamed alors que le personnel du parc n’y voyait aucun inconvénient et qu’il y avait plusieurs emplacements prévus pour le camping… grrrrr
- La route du littoral pour descendre du Caire à Marsa Alam n’est pas terrible. La première partie est squattée par les forages et pipelines pétroliers, tout près du rivage ! Après Hurghada, ce sont des dizaines d’immenses complexes hôteliers désertés, parfois à moitié construit ou détruits… un peu glauque…
- Conduire au Caire : autant Renaud s’est amusé comme un gosse, autant moi j’ai vraiment serré les fesses. Entre les carrioles tirées par des chevaux en pleine ville, les piétons qui traversent devant tes roues etc. le nonsens de circulation, les 6 voitures qui essaient de passer en même temps sur une 3 voies… sans oublier le bruit infernal des klaxonnes !!
- On a trouvé que les sites manquaient un peu d’informations pour les visiteurs. On aurait parfois aimé une petite plaquette d’information, un plan pour se repérer, pourquoi pas sous forme d’appli pour éviter le papier ?
- Le goût des égyptiens pour les tips, bakchich, pourboires, est un peu lassant. Tout, vraiment tout est prétexte à donner un peu plus : un homme nous indique la direction pour aller au musée, il nous demande un tip ; tu négocies le prix d’une balade en bateau, et à la descente le « capitaine » te demande son bakchich ; le gardien d’une tombe te fait un sourire, il s’attend à ce que tu lui donnes la pièce en sortant… Alors j’ai bien compris que le niveau de vie des égyptiens est bas et que ça leur permet d’arrondir leur fin de mois, mais ça fausse un peu les relations.
- Après avoir visité pas mal de temples et de tombeaux, à la fin de notre séjour on est sûr de nous : visiter l’intérieur de la pyramide de Kheops ne vaut pas le coup, ou en tout cas pas le coût. Quand on voit la richesse et la finesse des tombeaux de la vallée des rois à Louxor, le long couloir vide et austère de Kheops ne casse pas 3 pattes à un canard. Voilà, c’est dit 😉
Les petits trucs qu’on a remarqués
- Toujours le « coup de fil à un ami » : on ne sait pas qui ils appellent, mais ils appellent : quand on veut se garer dans un parking, quand on veut en sortir, quand on veut acheter du pain, quasiment à chaque checkpoint… Ils nous font signe d’attendre, ils appellent, et LA VOIX décide de notre sort…
- Au Caire nous avons repéré pas mal d’hommes assis avec des outils devant eux. Ce sont des travailleurs qui proposent leurs services et les outils permettent de connaitre leur spécialité.
- Ici ils ne mettent pas les phares la nuit, ils conduisent avec les veilleuses ! Nous avons conduit plusieurs fois de nuit, et à chaque fois nous avions droit à des appels de phare. A un check point, un policier est même venu éteindre nos phares car on ne comprenait pas ce qu’il voulait. Pas très sécure tout ça, d’autant que les routes ne sont pas allumées…
- « Oh regarde, des allemands ! » à peine franchie la frontière égyptienne, nous apercevons un van devant nous avec une plaque d’immatriculation allemande. Je me précipite, et tombe sur 4 égyptiens qui me regardent curieusement. Beaucoup de véhicules ici (notamment les minibus) ont une double plaque d’immatriculation, souvent allemande.
- Dans le sinai, toutes les villes ont un beau panneau d’accueil peint ou en mosaique avec le nom de la ville et des dessins.
Infos pratiques pour circuler en camping-car
- Point d’entrée : Taba, depuis Eilat, en Israël. Voir l’article dédié au passage de frontière
- Visas : nous avons pris des evisas en amont (25$/pers), mais le site ayant buggé on n’a pas pu faire celui d’Eliott. On a pu lui prendre au même tarif directement au guichet de la banque dans le bâtiment de l’immigration. Validité : 30 jours
- Point de sortie : Wadi Halfa, au Soudan (voir article dédié sur la sortie d’Egypte)
- Importation temporaire : il faut une licence et une plaque d’immatriculation égyptienne pour pouvoir circuler. Voir article sur le passage de frontière à Taba.
- Assurance : obligatoire pour franchir la frontière, on a payé xxx pour 30 jours.
- Monnaie : la livre egyptienne (LE, ou EGP en anglais), au taux de 1€=18LE. Pas de frais de retrait aux ATM, limités à 2000 ou 3000 LE/retrait. Il y a des ATM partout. Au final on a souvent retiré du cash et peu payé par carte.
- Routes : plutôt en bon état, mais les milliers de petits dos d’âne sont vraiment pénibles.
- Bivouacs : pas évident à cause de la police sans arrêt sur le dos. Finalement, c’est peut-être dans le Sinaï que ça a été le plus facile ! On a souvent dormi à des endroits assez bruyants.
- Eau : nous n’avons pas réussi à remplir nos réservoirs dans les stations services, mais on a trouvé plusieurs fois des boutiques de lavage de voiture, moyennant quelques livres.
- Carburant : 6,75LE, prix fixe partout dans le pays (soit 0,375€). La joie du plein à moins de 18€ !
- Internet : Forfait Orange GO70 : 10Go pour 70LE. Pour la carte Sim on ne sait pas trop, on s’est visiblement fait allumer quand on a pris la nôtre à Nuweiba, on a payé 300LE pour la Sim…
- Courses : Nous avons trouvé un carrefour market à Sharm Al Sheik et à Hurgada, pas tenté au Caire. Sinon courses la plupart du temps dans les petites épiceries et chez les marchands de fruits/légumes. Dernières grosses courses dans un supermarché à Assouan (point sur ioverlander). Dans les zones touristiques, les prix ont tendance à doubler, il ne faut pas hésiter à marchander ! Sinon on tourne à 5LE le Kg de tomates, 5LE les 10 pains pita, 15LE le litre de lait. Notre petite trouvaille : un fromage qui ressemble beaucoup au roquefort : le Danablu 😉
Recap de notre itinéraire :