Au rythme du Nil

Publié le par Maryline

Le temps de faire un peu d’école, de remplir les réservoirs d’eau au camping et de chercher la route du désert qui nous évitera des centaines de dos d’âne, nous arrivons en fin de journée à Assouan, la dernière grande ville d’Egypte avec ses 240 000 habitants. Nous trouvons un grand parking devant le cimetière, sur le moment ça nous semble une bonne idée. Des gamins jouent au foot, Renaud et les enfants les rejoignent et tapent la balle pendant plus d’une heure. Lorsqu’ils me rejoignent dans le camping-car, les gamins les suivent, évidemment. On laisse entrer les plus jeunes avec lesquels ils jouent depuis le début pour faire quelques parties de Uno. Ils commencent à nous demander de l’argent, des feutres, tout ce qu’ils voient à l’intérieur mais on refuse poliment. C’est après que nous nous sommes faits déborder. En fait le parking semble être le lieu de rassemblement des jeunes du coin pour le début de soirée. Ou alors ils se sont passés le mot de notre présence ? Quoi qu’il en soit, de plus en plus d’ados arrivent devant notre porte et nos fenêtres, ils sont une bonne dizaine maintenant. Certains veulent entrer dans le camping-car mais on refuse car nous sommes déjà trop nombreux, ils nous demandent 20 fois les mêmes questions, nous invectivent en arabe… On commence à nettement moins aimer le contact, ça fait une bonne heure qu’ils nous tournent autour maintenant. Du coup on demande gentiment à tout ce beau monde de partir, tentant de leur expliquer qu’on va diner puis se coucher. Ils ne partent pas, commencent à toucher aux fenêtres du camping-car. Renaud sort et s’énerve, ça les fait rire et ils le narguent. Il hausse le ton. Ils le narguent encore plus en l’insultant en arabe. Renaud fait mine de leur courir après… ils finissent par s’éloigner en riant et soudain j’en vois un, puis un deuxième ramasser de pierres. « Chéri, ils vont nous balancer des cailloux ! ». Je me mets à crier par la fenêtre mais ça ne sert à rien… on reçoit une, deux puis une troisième pierre qui touchent le camping-car. Heureusement pas très fort car ils sont loin, et heureusement pas sur des parties « sensibles ». J’ai le cœur qui bat la chamade, Renaud leur court après, il est furieux, il essaie d’appeler la police (oubliant qu’il n’a que de la data sur son téléphone égyptien…). Nous avons peur qu’ils reviennent, aussi nous plions bagage rapidement, les enfants ont pour consigne de tenir les assiettes de spaghetti pendant qu’on roule. Ils sont un peu chamboulés par la scène, on essaie de les rassurer comme on peut. Quelques centaines de mètres plus loin, un check point de police. Renaud sort leur expliquer la situation ; ils lui conseillent de ne pas rester et nous indiquent un endroit sympa où nous pourrons rester avec en prime une belle vue sur le Nil. Bon… on a oublié de demander si l’endroit était calme ! En bord de voie rapide à côté d’une boite de nuit et de bus de touristes qui n’éteignent pas leur moteur… ça ne va pas être possible ! C’est donc une nouvelle fois de nuit que nous devons chercher un emplacement pour dormir. Pfff… Nous repérons au bord du Nil un parking devant un bel hôtel. Nous tentons notre chance, jouons sur la corde sensible en racontant nos mésaventures et bingo, ils nous autorisent à passer la nuit, gratuitement, sous l’œil du gardien de nuit. Allez hop, après toutes ces émotions, tous au lit !

ils étaient mignons nos copains... au début !
ils étaient mignons nos copains... au début !

ils étaient mignons nos copains... au début !

Le lendemain matin, l’hôtel a disparu ! De nuit on n’avait même pas remarqué qu’il s’agissait en fait d’un bateau de croisière 😉 Il y en a quelques-uns amarrés le long du Nil, mais vraiment peu par rapport à ce que j’imaginais. Encore une fois la chute du tourisme dans la région est palpable. Nous consacrons la matinée à quelques formalités administratives (un papier à récupérer pour pouvoir sortir du pays dans quelques jours), puis nous déjeunons pour 3€ à 5 ! L’après-midi, nous envisageons d’aller visiter le Temple d’Isis sur l’ile de Philae, mais les enfants ne sont pas super motivés, et je n’aime pas être « prise en otage » par les bateliers qui sont censés nous conduire sur l’Ile et qui demandent davantage que l’entrée du temple. On préfère faire demi-tour et aller voir comment ça se passe de l’autre côté du fleuve, sur la rive d’en face qui a l’air bien plus calme. Le changement est saisissant. Ici nous ne sommes plus en Egypte, nous sommes en Nubie, ancien royaume indépendant qui s’étendait au nord du soudan et au sud de l’Egypte actuelle. Ici nous ne sommes plus dans un pays arabe, nous sommes en Afrique : les maisons sont colorées, les gens sont plus foncés, les masques peints remplacent les pyramides sur les étals des marchands de rue… Nous marchons le long du Nil pour assister au coucher du soleil, et nous laissons tenter par une balade d‘1h30 en felouque, cette barque à voile traditionnelle. On apprécie le calme, la fraicheur apportée par le fleuve, et le soleil qui se couche paisiblement derrière nous. Un très bon moment ! Nous envisageons un moment de passer la nuit près du ferry permettant la traversée à pied jusqu’à Assouan, mais ça nous semble trop bruyant et trop exposé. Nous nous installons finalement sur le parking d’une guesthouse et passons une nuit au calme.

Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil
Au rythme du Nil

Aujourd’hui, nous avons encore passé la journée à Assouan, mais sans faire grand-chose : de grosses courses en prévision de nos premiers jours au Soudan, une balade dans le souk. Nous essayons aussi de faire une radio du doigt de Martin, mais je ressors de l’hôpital 1h30 plus tard avec des clichés quasiment illisibles. Echec ! Il va très bien, mais son médecin à Marseille souhaitait qu’on fasse une radio de contrôle 2 ou 3 mois après notre départ. On retentera plus tard, au point où nous en sommes ils n’y a pas d’urgence ! En milieu de journée, nous retournons de l’autre côté du Nil, dans un autre village nubien. Celui-ci est nettement moins authentique que celui d’hier. Visiblement c’est là que pas mal de bateaux déversent leurs touristes pour qu’ils fassent leurs emplettes au « marché nubien », comprenez une succession de petites échoppes bien achalandées en attrape-touriste. Nous passons notre chemin et allons tout au bout où un petit café avec sa jolie terrasse sur le Nil nous tend les bras. Des jus de mangue, d’hibiscus et de citron… finalement, c’est aussi sympa, parfois, d’être dans un coin touristique 😉.

bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !
bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !
bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !
bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !
bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !
bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !
bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !
bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !
bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !

bivouac de ce soir au bord du nil... en espérant être tranquilles !

nous sommes à Assouan. plus que quelques jours en Egypte !

Publié dans Egypte

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Commenter cet article

P
Hello 2 tours à 10 !<br /> J'ai eu aussi la chair de poule en lisant votre récit… En espérant qu'il s'agisse d'une exception.<br /> J'attends votre bilan de l'Egypte pour savoir si vous avez eu un bon accueil.<br /> Merci pour la ballade sur les eaux du Nil. Et puis j'ai vu qu'il y avait plein d' "Oreo" pour se consoler ;-)<br /> Bonne route, on se retrouve au SOUDAN.
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M
nous aussi on a eu la chair de poule ! Ici les Oreo sont vendus en tout petits paquets, comme tous les biscuits... quel suremballage !
T
La sérénité de la Nubie transparait jusque derrière les écrans d'ordinateur ! Déjà la fin de l'Egypte ?!! C'est passé vite, vu d'ici ! Bonne route vers le Soudan
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D
Bonjour, Nous suivons avec un immense plaisir vos aventures, eh bien... celle-ci et beaucoup moins sympa que les autres.... Profitez bien quand même et prenez soin de vous ! en France, l'automne arrive.... Ah une dernière chose ! Est-ce que votre carte bancaire de chez Orange N26 vous convient ? Baisers à tous les cinq Dominique
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