Petra dans toute sa splendeur
Mardi 17, le réveil sonne à 6h… ça piiique ! Mais nous voulons profiter un peu de Petra sans la foule des groupes organisés qui arrivent plutôt vers 8 ou 9h. Le temps de lever les enfants et de petit-déjeuner, de prendre nos pass pour les 2 prochains jours, nous entrons dans le Siq à 7h30. Le Siq, c’est une magnifique fissure naturelle de la roche longue de 1,2km. Deux canalisations d’eau longent les 2 côtés de la roche, preuve du génie des Nabatéens qui ont fait prospérer la cité il y a 2 000 ans. Personne ne sait vraiment quand Pétra a été construite, mais la ville a commencé à prospérer comme capitale de l’empire nabatéen au 1er siècle avant JC et s’est enrichie grâce au commerce de l’encens, de la myrrhe et des épices. Les nabatéens enterraient leurs morts dans des tombeaux qui ont été découpés dans les flancs de la montagne. Petra a ensuite été annexé à l’empire romain jusqu’à ce qu’un grand tremblement de terre détruise une grande partie de la ville en 363. Cette catastrophe associée aux changements de routes commerciales a conduit à la chute de la ville qui fut finalement abandonnée autour du VIIème siècle. Seuls les bédouins de la région connaissaient son existence, jusqu’à ce que des explorateurs européens la « découvrent » au début du XIXème siècle fassent la publicité de cette merveilleuse cité oubliée. Aujourd’hui, on estime à 800 000 le nombres de visiteurs par an, et Petra a été classé dans les nouvelles 7 merveilles du Monde. Voilà pour la petite note d’histoire 😉 .
Le Siq débouche sur El Kazhnieh, Le Trésor, la célèbre façade symbole du site de Petra. Il n’y a pas encore grand-monde à l’heure où nous arrivons, et nous pouvons admirer les détails tranquillement. Mon idée est d’aller ensuite directement au Monastère, tout au bout du site, et de revenir en prenant le temps de découvrir les autres vestiges sur le chemin. Toujours dans l’idée d’éviter un peu la foule. Je briefe les enfants : « vous êtes bien ok ? on va directement là-bas et ensuite on reprend la même route pour voir ce qu’on a raté en chemin ». « oui oui, on a compris maman ! ». Ça c’est la théorie. En pratique, ils veulent tout voir, entrer dans chaque tombeau, grimper sur les rochers pour avoir un meilleur point de vue. Soit, ils sont motivés pour découvrir la moindre pierre de Petra, ne les bridons pas ! Le monastère sera toujours là en fin de matinée 😉
j'admire les familles qui arrivent à faire de super selfies... à l'évidence nous ce n'est pas du tout notre truc ! ;)
Nous prenons donc le temps de regarder la rue des façades avec ses tombeaux ornés de moulures, le théâtre sculpté intégralement dans la pierre, la rue à colonnades symbole de la prospérité commerciale de la ville etc.
Il est environ 10h30 quand nous attaquons la montée du monastère : 850 marches creusées dans la roche. Le soleil commence déjà à taper… mais les enfants sont vaillants, et finalement il n’y a « que » 830 marches (comptées par Eliott…) : trop facile ! Nous buvons un coup et pique-niquons dans un café avec une vue imprenable sur la façade du Monastère, l’un des plus grands monuments de Petra (47m de large et 48m de haut). Nous redescendons en début d’après-midi et retraversons tout le site sous un soleil de plomb. Il est 16h30 quand nous rejoignons le camping-car… grosse journée, mais quelle belle journée ! Même les enfants ont gardé leur enthousiasme jusqu’à la fin !
Le lendemain, nous mettons le réveil un poil plus tard à la demande des enfants. Et nous négocions 3 chevaux pour nous conduire au sommet de la falaise. Je ne suis pas super rassurée finalement, car le chemin est parfois très escarpé, mais nous arrivons à bon port au bout d’une balade d’une heure environ et les enfants sont ravis de l’expérience. Ravis aussi de ne pas avoir dû faire tout le chemin à pied ! Les chevaux nous déposent près du « haut lieu du Sacrifice », un lieu de culte situé sur le plateau montagneux et jouissant d’une vue fabuleuse sur la cité en contrebas. De là, il nous suffit de descendre les 550 marches (non comptées cette fois !) pour arriver en fin de matinée sur la rue principale de Petra.
Comme hier, nous pique-niquons dans un café puis allons visiter les Tombeaux royaux, un ensemble de quatre façades magnifiques les unes à côté des autres. D’ici on voit bien les jeux de couleurs incroyables de la roche de Pétra. Et puis c’est la fin, nous remontons pour la dernière fois le Siq et rentrons chez nous, fourbus mais heureux. Et fiers de nos enfants, aussi, qui n’ont pas rechigné à marcher là où des adultes se font porter par de pauvres ânes ou dromadaires pas franchement bien traités. Et les enfants reviennent avec un sacré trésor : durant ces 2 jours, ils ont ramassé tous les souvenirs cassés ou abimés qu’ils ont pu trouver au pied des stands tenus par des bédouins : magnets cassés, morceaux de céramique, boucles d’oreilles dépareillées… ça en fait du bazar à trimballer dans le camping-car !