Golan Express
Vendredi 23 aout, après avoir quitté la Méditerranée, nous prenons la direction de l’Est. Nous nous arrêtons juste avant l’entrée du Tel Dan National Park que nous visitons le lendemain. C’est un parc avec une végétation luxuriante le long du Dan, un affluent du Jourdain. La marche, à l’ombre la plupart du temps, est sympathique, et les enfants apprécient surtout la petite piscine naturelle dans laquelle ils peuvent barboter en fin de parcours. L’eau est glacée, je ne peux y mettre les orteils que quelques secondes ! Ça n’a pas l’air de poser de problème aux enfants. Pensent-ils que les cris stridents qu’ils poussent en sentant l’eau fraiche ruisseler sur leur peau brulante est susceptible de la réchauffer ? à moins que ce ne soit pour leur donner le courage de s’allonger en entier et de tenter de rester le plus possible… ah la jeunesse !
A peine quelques kilomètres plus loin, c’est une autre réserve qui nous attend : le Banias National Park. A notre arrivée en Israël nous avons acheté un pass annuel « famille » (Israel Yearly Pass, environ 115€) qui nous permet d’entrer dans tous les parcs nationaux du pays, et il y en a beaucoup ! Pas de baignade cette fois-ci, mais une agréable balade de moins d’une heure avec une petite cascade en fin de parcours.
Le soir nous dormons sur le plateau du Golan, juste en contrebas d’une base militaire. Nous sommes vraiment tout proche de la frontière Syrienne ! Enfin frontière... c’est compliqué dans cette zone disputée au cours de plusieurs guerres (1967, 1973…). La région est censée appartenir à la Syrie (selon la Syrie et la communauté internationale) mais a été annexée par Israël en 1981, qui y a installé plusieurs colonies. Demain nous irons sur le mont Hermon, le plus haut sommet d’Israël. Nous remarquons que nous n’avons plus de réseau tous les 2, et nous couchons sans nous poser d’autre question. Le lendemain matin, toujours pas de réseau jusqu’à 10h environ, Lorsqu’il revient, je reçois un message de ma petite sœur qui me transfère un article de presse : dans la nuit Israël aurait mené des bombardements en Syrie pour empêcher une force Iranienne de lancer une attaque contre des cibles israéliennes dans le nord du pays avec des drones chargés d’explosifs. Bon, on est pas plus stressés que ça car on n’entend pas d’agitation particulière, mais on change nos plans néanmoins. Cela nous parait plus sage de redescendre un peu plus bas, des fois que la Syrie décide de riposter… Nous prenons néanmoins le temps de déjeuner dans un village Druze pour goûter leurs pizzas cuites sur un espèce de dôme brulant. Kezako les Druzes ? Une communauté religieuse d’une branche hétérodoxe de l’islam, initialement basés en Syrie et au Liban, qui se sont installés en Israël après avoir été persécutés pour certaines croyances et rites divergents. Nous déjeunons à côté d’un israélien francophone, et en profitons pour lui poser des questions sur les tirs d’hier. Il se trouve qu’il est militaire, tankiste plus exactement. Il nous confirme les tirs d’hier mais nous rassure sur l’absence de risques de représailles : l’armée n’est pas mobilisée, selon lui ces tirs sont assez fréquents, c’est plutôt quand les tanks s’en mêlent que ça dégénère… Nous voilà bien rassurés !
Nous reprenons la route longeant la frontière syrienne. Il y a beaucoup d’installations militaires, mais effectivement aucun mouvement, tout semble calme. Nous montons au sommet du mont Bental, qui nous offre un superbe panorama sur la vallée et la Syrie. En face, le sommet du mont Avital sert encore aujourd’hui à Tsahal pour surveiller les mouvements en Syrie. Mais je n’apprécie pas vraiment la balade au sommet : point stratégique militaire, on y voit des tranchées israéliennes et des bunkers qui ont été utilisés jusqu’en 1973 pendant la guerre du Kippour ; et ils ont ajouté des silhouettes représentant des soldats en poste. Brrrrr…
Nous terminons la journée en trouvant un chouette bivouac au bord du lac de Tibériade (où Jésus aurait accompli pas mal de miracles). Pour la première fois depuis notre départ, nous nous installons complètement, sortant la table et les chaises, le hamac et la slackline entre les arbres. Nous y restons 2 nuits à profiter du temps qui s’écoule lentement. Seule petite ombre au tableau : l’eau du lac et tellement chaude qu’elle ne rafraichit pas du tout ! Si quelqu’un a le numéro de Jésus, pour lui demander de balancer quelques glaçons dedans…